Livre que je n’ai pas lu, mais dont Eliott Meunier a publié ses notes de lecture ici: https://notes.eliottmeunier.com/3+GARDEN/Notes/Le+Non+Faire
La puissance créatrice du vide
Le vide, loin d’être une simple absence de substance comme le conçoit la pensée occidentale, constitue un espace dynamique rempli de forces invisibles et de potentialités. Cette conception du vide comme matrice de création est particulièrement importante dans les arts traditionnels japonais et dans la compréhension du ki. Le type 9, notamment, développe une sensibilité particulière à cette dimension du vide, appréciant dans les arts l’espace non peint ou le silence entre les notes de musique. Cette compréhension du vide comme force productive plutôt que comme néant stérile transforme notre perception de l’absence et du silence, révélant leur puissance créatrice souvent méconnue.
Références:
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“Le vide n’est pas, pour le type 9, une simple absence de substance. Le vide est rempli de forces invisibles. Aussi il comprend les mots comme «ki» (souffle-pulsion-intuition) ou « ma » (espacement efficace - vide ou silence rempli de forces) qui sont des mots incompréhensibles pour les autres.”
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“Dans les arts graphiques, il apprécie l’espace non peint, le blanc laissé par les formes dessinées. La calligraphie chinoise peut être son domaine d’élection. Ses couleurs préférées sont le noir, le blanc ou le gris qui est le mélange des deux. Dans la musique, il goûte le silence qui s’interpose entre deux notes.”
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“L’image qui est toujours valable, c’est le cœur du Ciel pur. Au-dessus des nuages, il y a le ciel bleu.”
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“Nous laissons le Cœur du Ciel pur agir sur nous. Nous ne combattons pas les nuages noirs. C’est la philosophie du Non-Faire, dans laquelle la lutte entre les forces antagonistes n’existe pas.”
Ces concepts supplémentaires complètent les précédents pour offrir une vision plus complète de la philosophie du Non-Faire développée par Itsuo Tsuda dans son ouvrage.
Le Qi
Références:
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“Le «ki» n’est pas un phénomène quelconque. Il précède tout phénomène. Il ne peut donc être désigné par l’un quelconque des termes dont on se sert pour expliquer les phénomènes physiques, chimiques ou naturels, tels que fluide, magnétisme, aura, ondes, énergie, force, flux, radiations, etc.”
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“Cet indéterminisme est une vérité rigoureuse en ce qui concerne le ki. On ne sait s’il existe ou n’existe pas, au même sens qu’une table, une fleur, ou une personne existe.”
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“Si le ki n’appartient pas au domaine des phénomènes, il peut par contre provoquer, par la concentration mentale, des phénomènes qui défient toute loi de physique, d’optique, mathématiques, ou d’autres ordres.”
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“La vie ne commence pas avec l’apparition des phénomènes vitaux. C’est la vie qui a suscité les phénomènes vitaux. Avant que la première amibe fut, je suis.”
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“Le Qi appartient au domaine du sentir et non à celui du savoir. La connaissance peut être définie et transmise à un autre. Le sentir est une expérience primaire, préalable à tout effort d’intelligence. Aucune explication ne pourra le transmettre adéquatement à quelqu’un qui ne partage pas la même expérience.”
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“Les discussions nous rendent ivres de mots et nous empêchent de voir ce qui se passe réellement sous notre nez.”
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“En Occident, on est hautement habile à manipuler les concepts. Cette façon d’envisager le monde a permis le progrès de la science et de la technologie.”
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“La seule erreur est de croire à la valeur absolue du concept.”
Sapiens cherche l’équilibre
Références:
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“Quand on fait abstraction de tous les artifices d’expressions, de toutes les formes trompeuses, qui s’offrent à nos sens, pour chercher le véritable moteur du comportement humain, celui-ci obéit à une loi aussi simple que la loi météorologique des pressions atmosphériques. S’il y en a trop, il se décharge. S’il y en a pas assez, il attire.”
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“L’homme, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, est soumis à ce ballotement perpétuel de l’énergie qui n’a d’autre but que de le ramener à son équilibre virtuel.”
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“Quand on est en excès d’énergie, on a des irritations sans motif valable, les gestes impatients, le débit accéléré. Le ton monte et on éprouve un plaisir instinctif à entendre des bruits stridents.”
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“Quand on est en déficit, par contre, on se sent abandonné, déprimé. On cherche instinctivement l’appui ou la protection des autres.”
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“Un effort volontaire non seulement ne peut pas décharger l’énergie en excès, mais au contraire, il augmente souvent sa pression.”
La posture reflète l’état mental et respiratoire
La posture physique va bien au-delà d’un simple arrangement mécanique du corps dans l’espace. Elle constitue une expression directe et sincère de l’état mental, émotionnel et respiratoire de la personne. Les déformations posturales, loin d’être de simples défauts esthétiques, représentent souvent des ajustements compensatoires permettant au corps de maintenir une respiration profonde malgré certains blocages. Une tentative extérieure de correction posturale ignorant ces mécanismes de compensation peut provoquer une aggravation des blocages respiratoires. La véritable amélioration posturale vient de l’intérieur, par l’approfondissement naturel de la respiration qui, progressivement, permet au corps de trouver une posture plus harmonieuse. Ainsi, la posture révèle la qualité de notre présence au monde et notre capacité à nous adapter aux circonstances.
Références:
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“La posture n’est pas une motte de terre qu’on modèle avec les doigts.”
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“Si vous sentez qu’il y a un hiatus infranchissable entre le souffle et l’attention, traduisez le mot « ki » par énergie. On dira : l’énergie est coagulée, l’attention est bloquée. La concentration de l’énergie active la tension nerveuse.”
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“Le cartésianisme présuppose le moi, fixe, immobile et permanent, devant un problème fixe, immobile et permanent. Une telle discipline mentale ne peut être que nuisible, tant pour le zazen que pour l’aïkido, dans lesquels le moi est impermanent.”
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“La sagesse du corps connaît instinctivement ces déformations qui lui sont propres, et lorsqu’on pratique la respiration abdominale, on prend instinctivement une posture irrégulière, afin d’éviter le blocage du plexus solaire.”
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“Si l’on force les gens à adopter une posture correcte, à un regard extérieur, qu’arrive-t-il ? Ils sont suffoqués, se raidissent ou ne peuvent pas tenir le coup. On leur enlève ainsi le travail de compensation posturale, arbitrairement.”
Le terrain
Références:
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“J’entends par le mot terrain, un ensemble d’aspects psychique et physique de la personne qui répond à l’excitation donnée. Chacun a un terrain différent des autres, ce qui fait qu’à la même condition objective donnée, on a une attitude différente, une action différente.”
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“L’homme est un tout indivisible. Ce n’est pas un assemblage du psychique et du physique, lesquels se tiendraient distinctement et indépendamment l’un de l’autre dans leur compartiment respectif.”
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“La normalisation du terrain sensibilise le corps, lequel réagit vite pour désirer ce dont il manque et pour évacuer tout ce qui est inutile à son bon fonctionnement. Physiquement, on devient souple et élastique. Psychiquement, on intensifie la concentration.”
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“La normalisation du terrain ne doit pas être recherchée comme un but, comme un point fixe défini à l’avance. Il n’existe pas un modèle parfait du terrain normal, car chacun est différent. La normalisation doit venir toute seule, sans effort. Elle doit se révéler dans le sentir.”
Le Hara
Le ventre, ou hara dans la tradition japonaise, représente bien plus qu’une simple région anatomique abritant des organes digestifs. Il constitue le centre fondamental de la force vitale et le siège de la respiration profonde. La profondeur de la respiration abdominale reflète directement l’état de santé et la capacité d’adaptation de l’individu. Au-delà de sa dimension physique, le ventre symbolise le fondement de l’être, sa capacité à vivre pleinement et à surmonter les obstacles. Les trois points du ventre identifiés dans le seitai (premier point lié à la décontraction, deuxième point lié à la régulation, troisième point lié à la puissance vitale) révèlent l’état global de la personne. Un ventre souple et respirant profondément indique un être capable de faire face aux excitations externes avec équilibre et sérénité.
Références:
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“Le ventre, déjà connu en Europe sous le nom japonais de « hara », est la source et le dépôt de la force vitale. Le ventre n’est pas simplement une région particulière du corps, mais il implique des problèmes beaucoup plus importants par rapport à la totalité du terrain. Il est le symbole et l’expression de l’activité vitale de l’homme.”
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“Lorsqu’on est en bonne santé, la respiration pénètre au bas-ventre qui, par ce fait, montre une souplesse rebondissante. Lorsqu’on est affaibli, la respiration ne descend qu’au plexus solaire. Si l’affaiblissement continue, on respire au niveau de la poitrine, puis aux épaules. Finalement on respire seulement au nez, et alors l’affaiblissement a atteint son point extrême.”
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“C’est l’état du ventre qui détermine si on est capable ou non de surmonter les difficultés. Si le ventre est bon, tout ce qu’on a à dire, c’est: ne vous tracassez pas. Allez de l’avant.”
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“Un homme en bonne santé, ne pense ni à son estomac, ni à sa tête, ni à ses poumons. Il n’a la prise de conscience ni de son corps, ni de son mental.”
L’intuition saisit les impulsions à leur naissance
L’intuition représente une forme de connaissance immédiate qui précède la pensée analytique et perçoit les intentions avant même leur manifestation physique. Contrairement à la perception sensorielle ordinaire qui traite séquentiellement les informations, l’intuition saisit instantanément l’essence d’une situation dans sa globalité. Cette capacité transcende les limites spatio-temporelles habituelles et permet d’appréhender des dangers potentiels ou des opportunités avant qu’ils ne se manifestent concrètement. L’intuition n’est pas le fruit du raisonnement mais émerge d’une sensibilité profonde, d’une communion avec les courants invisibles qui sous-tendent les événements. Cette faculté, particulièrement développée chez certains individus comme le type 9, constitue un mode de connaissance que la science rationnelle peine à expliquer mais dont l’efficacité pratique est indéniable.
Références:
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“L’action chez M° Ueshiba était provoquée par l’intuition, non par la volonté ni par une décision raisonnée. L’intuition était liée à l’action d’une façon tellement naturelle, intime et immédiate qu’il n’existait aucun décalage entre elles.”
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“Celui qui m’attaque, disait-ii, par le fait de vouloir m’attaquer, est perdu à l’avance. Il ne s’agissait pas d’une bravade mais de l’énoncé d’une vérité aussi impartiale qu’un axiome mathématique.”
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“M° Ueshiba disait que lorsque, une attaque était dirigée contre lui, il voyait une boule blanche se diriger vers lui, avant que l’attaque se produisit réellement. Il suffisait alors d’éviter cette boule pour que le coup se portât ailleurs.”
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“L’intuition saisit les impulsions à leur naissance. D’où viennent ces impulsions ? Aucune loi de causalité ne l’explique. L’inertie n’explique pas la naissance d’un mouvement.”
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“L’intuition ne peut pas être remplacée par la connaissance ni par l’intelligence. L’intuition ne se généralise pas. C’est dans bien des cas, la connaissance et l’intelligence qui faussent l’intuition.”
L’attention est une forme d’énergie qui influence la matière
L’attention, loin d’être une simple opération mentale abstraite, constitue une véritable énergie capable d’influencer non seulement les êtres vivants mais également les objets inanimés. Cette conception du ki comme attention énergétique explique de nombreux phénomènes difficiles à appréhender par les paradigmes scientifiques conventionnels, comme l’effet des plantes à la pensée humaine ou certains cas de télékinésie. Cette énergie ne diminue pas avec la distance mais dépend plutôt de l’intensité de la concentration et de la qualité du rapport affectif entre l’émetteur et le récepteur. Dans les relations humaines, cette attention-énergie joue un rôle fondamental, particulièrement visible chez les enfants qui cherchent constamment à attirer l’attention pour combler leur déficit énergétique. Reconnaître la nature énergétique de l’attention permet de mieux comprendre de nombreux comportements apparemment irrationnels.
Références:
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“L’idée que l’attention est une énergie peut surprendre, car d’ordinaire, on entend pas ce mot, une concentration de l’activité purement mentale.”
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“L’attention se présente chez l’homme sous les aspects les plus divers. De la part des étrangers, on peut être objet de curiosité, d’un intérêt, ou d’une indiscrétion. Il m’est arrivé de sentir un regard fixé dans mon dos de la part d’inconnus. C’est une sensation très gênante. Je ne peux pas dire que j’ai interprété l’expression d’un regard parce que je ne l’ai pas vu. Je l’ai senti dans le dos directement.”
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“L’action inexplicable de l’attention ne semble pas se limiter uniquement aux êtres vivants, animaux ou plantes, mais s’étendre même aux objets inanimés.”
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“Ce n’est pas les sensations que nous cherchons, mais la concentration. De la concentration, tout ce qu’on peut dire de positif, c’est « sans nouvelles, bonnes nouvelles ».”
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“La psychologie des adultes est intellectuelle, mais celle des enfants est avant tout physiologique.”
La diversion pour influencer le comportement des enfants
Le transfert d’attention constitue une technique subtile mais puissante pour modifier les comportements problématiques, particulièrement chez les enfants. Contrairement aux réprimandes directes qui renforcent souvent le comportement indésirable en y concentrant l’attention, le transfert d’attention consiste à déplacer délibérément son focus vers un aspect neutre tout en restant complètement indifférent à la problématique centrale. Cette approche, basée sur la compréhension que l’attention représente une énergie recherchée par l’enfant en déficit, permet de désamorcer des dynamiques comportementales persistantes en leur retirant leur “pouvoir magique”. Cette technique, qui semble contre-intuitive pour la psychologie conventionnelle, révèle l’importance fondamentale de l’équilibration énergétique dans les relations humaines.
Références:
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“Dans le transfert de l’attention, la chose la plus importante, c’est de ne pas toucher à l’endroit sensible. Ne pas y faire la moindre allusion, ne pas y arrêter votre attention vous-même, rester complètement indifférent là-dessus.”
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“Au moment où Roger s’apprête à se glisser dans le lit, on lui dira : change ton pyjama. C’est sale. Ajuste ton oreiller. C’est mal placé, etc. On le grondera copieusement là-dessus, tout en gardant l’indifférence totale sur la question brûlante. Roger cessera de mouiller le lit.”
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“Ni le pyjama ni l’oreiller ne possèdent un pouvoir quelconque d’agir sur la mauvaise habitude Roger a senti physiologiquement l’attention des parents concentrée sur lui. Si ceux-ci restent indifférent à l’endroit du pipi, ce dernier a perdu tout son pouvoir « magique ».”
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“Les enfants qui ont trop d’énergie ne sont pas câlins. Les enfants déficitaires aiment la câlinerie. Lorsqu’ils sont fatigués, ils cherchent le giron de leur mère ou se mettent à appeler « papa, papa » sans aucune raison.”
Les cycles biologiques influencent notre fonctionnement énergétique
Notre organisme est soumis à des cycles biologiques de différentes durées qui font alterner des périodes de contraction (cycles hauts) et de relâchement (cycles bas), influençant profondément notre capacité à réagir aux circonstances. Ces rythmes organiques affectent tous les aspects de notre fonctionnement, depuis notre tonus musculaire jusqu’à notre humeur et notre capacité de concentration. Comprendre ses propres cycles permet d’optimiser ses activités en agissant principalement pendant les cycles hauts et en se reposant pendant les cycles bas. Ces fluctuations cycliques expliquent pourquoi nous traversons des périodes où tout semble facile et d’autres où les obstacles paraissent insurmontables. Ignorer ces cycles naturels conduit souvent à des efforts contre-productifs ou à l’épuisement, tandis que leur respect permet une gestion plus harmonieuse de notre énergie.
Références:
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“En plus de la différence dans la canalisation de l’énergie, il faut aussi tenir compte des cycles qui affectent la condition physiologique de l’individu. On sait qu’il y a des moments où tout marche à merveille, et d’autres où tout marche à l’envers.”
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“Il y a chez l’homme l’alternance périodique des moments où la tendance à la contraction s’accentue et des moments où, au contraire, la tendance au relâchement s’accentue. Nous appelons les premiers, cycles hauts et les seconds cycles bas.”
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“Un échec subi pendant les cycles bas nous décourage, tandis que le même échec, subi pendant les cycles hauts, on le surmonte. Pendant les cycles hauts, le processus de pressurisation et de décharge de l’énergie se déroule facilement.”
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“Il y a grosso modo trois sortes de cycles selon la longueur de leur durée : le grand cycle dure trois ans et demi ou sept ans, le moyen cycle, quatre-vingt semaines, le petit cycle quatre ou huit semaines. Il y a encore des cycles plus petits pendant la journée et pendant la semaine.”
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“En principe, on doit agir activement durant les cycles hauts et se reposer pendant les cycles bas. Les efforts pendant les cycles bas ne sont pas rentables et on tend à commettre des excès pendant les cycles hauts.”
Le système d’échanges archaïque fondé sur le don (Économie du don)
Dans les sociétés traditionnelles, l’échange ne se limitait pas à une transaction commerciale impersonnelle mais constituait un système de “prestations totales” engageant l’être entier et créant des liens durables entre les personnes. Contrairement à l’économie moderne où le paiement libère de toute obligation, l’économie du don créait des cycles d’obligations mutuelles assurant la cohésion sociale. Ce système, basé sur l’idée que les objets sont imprégnés d’un esprit (hau) qui suit leur déplacement, transcendait la distinction moderne entre personnes et choses. Cette perspective historique révèle que la conception matérialiste actuelle, loin d’être universelle ou naturelle, représente une évolution relativement récente dans l’histoire humaine.
Références:
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“Ce qui caractérise la société moderne, c’est la distinction entre droits réels et droits personnels. Autrement dit, la chose et la personne humaine appartiennent à deux catégories nettement différentes qui ne se mélangent pas.”
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“Notre économie est fondée sur les principes d’échanges commerciaux. On achète quelque chose, on paye le prix, et on est quitte. Ensuite on peut disposer de l’objet comme on veut.”
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“L’économie primitive ou archaïque ne consiste pas en échanges libres de marchandises, mais en échanges obligatoires de dons.”
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“La circulation des richesses, matérielles et immatérielles, n’est qu’un des termes d’un contrat beaucoup plus général et beaucoup plus permanent. On n’est jamais quitte. C’est ainsi que Mauss a proposé d’appeler tout ceci le système de prestations totales.”
La société moderne favorise la déconnexion de la sagesse du corps (l’homme-machine)
Les sociétés capitalistes, par leur structure même, encouragent une déconnexion progressive entre l’individu et sa sagesse corporelle innée. L’intellectualisation excessive, la standardisation des comportements, la médicalisation systématique des réactions naturelles et la multiplication des béquilles technologiques contribuent à éloigner l’être humain de ses perceptions authentiques. Cette aliénation progressive se traduit par une dépendance accrue aux expertises extérieures pour des fonctions aussi élémentaires que manger, dormir ou respirer. La société de consommation pousse à accumuler des biens matériels au détriment de l’être, créant un déséquilibre fondamental entre avoir et être. Face à cette situation, le mouvement régénérateur propose une reconnexion avec la sagesse du corps, permettant de retrouver une autonomie perdue et une sensibilité naturelle aux besoins réels, au-delà des conditionnements sociaux.
Références:
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“La société veut que l’homme soit une machine, une machine à la fois pour produire et pour consommer. Le droit de l’homme une fois acquis, que reste-t-il de la dignité d’Homme ?”
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“L’homme moderne, le civilisé, agit par l’intelligence et ne peut agir que par elle. Écrasé sous le poids d’innombrables interdits que la société lui impose, il trouve de moins en moins la possibilité d’agir spontanément.”
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“La société moderne se maintient dans le respect de la loi de causalité, qui n’est autre que la projection d’un principe physico-chimique. « La même cause, le même effet » est valable dans l’administration, la juridiction, la médecine, l’éducation, l’économie, etc.”
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“Les nerveux ont un ventre dur, les névrosés ont les deux côtés du nombril durcis, et leur ventre est resserré. Les coléreux ont le plexus solaire dur. L’inquiétude durcit l’estomac, ce qui fait que la nourriture ne passe pas.”
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“L’intelligence humaine a corroboré l’idée que l’homme a de plus en plus besoin de protection, de soins et de béquilles. La normalisation du terrain conduit à nous débarrasser de ces innombrables béquilles.”
L’homme-machine est aliéné
La conception mécaniste de l’être humain, héritée de la révolution scientifique et industrielle, représente une source profonde d’aliénation dans les sociétés modernes. En réduisant l’homme à une machine dont on peut standardiser les comportements et optimiser le rendement, cette vision ignore la dimension spontanée, intuitive et créative de l’être humain. L’homme-machine est censé fonctionner de manière uniforme et prévisible, répondant aux mêmes stimuli de la même façon, indépendamment de son terrain individuel. Cette conception déshumanisante se traduit par des approches éducatives, médicales et sociales qui privilégient la standardisation au détriment de l’individualité, créant un profond malaise existentiel dans les sociétés technologiquement avancées.
Références:
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“En tant que machine, l’homme ne peut pas être une perfection, comme Helmholtz l’a jadis déploré. Sa rentabilité n’est ni uniforme, ni contrôlable.”
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“La philosophie que je suis en train de développer, soutient que l’homme est homme avant tout, et qu’il ne doit pas être esclave de sa propre création.”
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“L’image de l’homme, selon une telle optique, est bien différente de celle que la société moderne nous impose, selon laquelle l’homme est une machine.”
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“La notion de santé qui devrait être fondamentale, reste très vague aussi bien chez les profanes que chez les spécialistes. Ni la médecine, ni l’anatomie, ni la physiologie ne peuvent fournir une réponse précise, tout comme la physique de Newton n’est pas capable d’expliquer sa notion fondamentale de masse.”
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“La science de l’homme, ne s’occupe actuellement que de l’homme schématique, du type moyen. Le type moyen est une création de l’esprit qui définit ce qu’on devrait être, mais non ce qu’on est une réalité. Personne n’est le type moyen.”
La continuité de la vie transcende l’individu isolé
Chaque être humain n’est pas une entité isolée commençant avec sa propre naissance, mais représente un maillon dans l’immense chaîne de la vie qui s’étend sur des milliards d’années. Cette continuité remarquable, qui n’a jamais été interrompue depuis les premières manifestations de la vie sur terre, constitue le véritable miracle quotidien. La conscience qui habite chaque individu précède l’apparition de son cerveau et s’inscrit dans une mémoire transgénérationnelle dépassant largement les limites de l’expérience personnelle. Ce flot continu d’énergie vitale, transmis de génération en génération, échappe à notre contrôle conscient tout en assurant la perpétuation de l’espèce. Reconnaître cette continuité fondamentale permet de relativiser l’importance excessive accordée à l’individualité et de se reconnecter à la source même de la vie.
Références:
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“Chaque individu représente un chaînon dans la longue continuité d’êtres vivants. Quand on remonte dans un passé très lointain, il fut un temps où nos ancêtres marchaient à quatre pattes.”
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“De chaînon en chaînon, depuis des milliards d’années, cette continuité n’a pas été brisée même une seule fois pour arriver jusqu’à nous.”
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“On pense que le cerveau est le siège de la conscience. Mais quelle est cette conscience obscure qui a senti le besoin d’avoir un cerveau et qui a effectivement préparé le corps à en avoir un, en lui donnant un système nerveux central? On pensait donc avant d’avoir le cerveau.”
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“La vie a créé tout, au fur et à mesure de ses besoins, mais en même temps, a réduit à l’atrophie les organes qui ont cessé de servir.” (Ce qui n’est pas utilisé finit par s’atrophier)
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“Pour le Seitai, il n’y a pas de plus grand miracle que le fait que chacun des individus, qu’il soit intelligent ou stupide, riche ou pauvre, fort ou faible, continue à vivre. À côté de ce fait, tous les exploits humains, le lancement des fusées spatiales, les bombes nucléaires, les grandes découvertes, etc., ne sont que secondaires.”
L’espace-temps n’existe pas objectivement mais émane de la personne
Voir open individualism Selon la conception présentée par Tsuda, particulièrement à travers l’enseignement de Maître Ueshiba, l’espace et le temps ne sont pas des cadres objectifs préexistants dans lesquels l’homme viendrait s’insérer, mais des créations émanant de la personnalité et de l’âme de chaque individu. Cette vision radicalement différente de la conception occidentale de l’espace-temps homogène suggère que chacun crée son propre univers spatio-temporel à partir de sa respiration et de son être profond. Cette perspective transforme fondamentalement notre rapport au monde et explique pourquoi certains lieux, comme le dojo d’aïkido, peuvent posséder une qualité temporelle distincte de l’expérience ordinaire.
Références:
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“Un des points les plus importants dans l’enseignement du Maître, il me semble, est sa conception de l’espace-temps. Ni le temps, ni l’espace n’existent, disait-il.”
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“L’Occident a été à l’origine de la conception de l’espace-temps homogène. L’espace et le temps existent à priori. L’homme vient seulement se loger sur les axes qui lui préexistent.”
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“Dans la pratique respiratoire qui consiste à faire vibrer les mains jointes devant le ventre, à yeux clos, il disait: placez-vous au Commencement du Ciel et de la Terre et inspirez seulement. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que vous êtes à l’origine de l’espace-temps et que vous êtes vous-mêmes créateur d’un espace-temps qui découle de votre personnalité, de votre âme.”
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“Le lieu où l’on pratique l’aikido est sacré, non par un respect moral, mais parce qu’il y règne un espace-temps différent de la vie courante. Vous êtes sur le Pont Flottant Céleste (Ame-no-Ukihashi).”
L’ambiance comme aspect collectif de la respiration
L’ambiance d’un lieu ou d’un groupe n’est pas simplement une impression subjective mais constitue un phénomène énergétique tangible lié à la qualité et à la profondeur de la respiration collective. Cette dimension subtile mais puissante influence profondément le comportement et les sensations des personnes présentes, créant une attraction ou une répulsion instinctive. Le rôle de l’officiant dans les pratiques comme le mouvement régénérateur est précisément de maintenir une qualité d’ambiance favorable par sa propre respiration profonde et son attention soutenue. Cette conception de l’ambiance comme manifestation collective du ki explique pourquoi certains environnements nous énergisent tandis que d’autres nous épuisent.
Références:
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“On a constaté un phénomène curieux. Il y a une ambiance particulière à Katsugen-kai, notre club de mouvement régénérateur. Les pratiquants arrivent de bonne heure et après la séance ne se décident pas à partir aussitôt. Ils restent, à bavarder ou à ne rien faire, à ne rien dire.”
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“Cette ambiance ne se compose ni de musique, car il n’y en a pas, ni du spectacle des belles filles, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. C’est quelque chose de totalement indescriptible, invisible.”
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“Une pratiquante m’a dit: — On y sent un vide, mais un vide puissant, un vide qui me propulse dedans. On y perd même la notion du temps.”
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“Ce que je fais maintenant pour activer le mouvement régénérateur est tout à fait semblable à cela. Je souffle dessus sans relâche. Je maintiens mon attention invisible sur le dojo. C’est l’attention d’une mère sur son nouveau-né.”
La psychométrie comme accès à la mémoire des objets
La psychométrie, capacité de percevoir à partir d’un objet des informations sur son propriétaire ou son histoire, révèle que les objets ne sont pas de simples entités inertes mais peuvent être imprégnés d’une énergie, d’une mémoire ou d’un “hau” (pouvoir spirituel). Cette conception, présente dans de nombreuses traditions ancestrales mais largement rejetée par la vision matérialiste moderne, suggère une interaction complexe entre les êtres humains et leur environnement matériel. Les objets conservent une trace énergétique de leurs propriétaires, permettant à certaines personnes particulièrement sensibles d’accéder à des informations qui transcendent les limites spatio-temporelles ordinaires.
Références:
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“La psychométrie est une technique intuitive qui permet de déceler à partir d’un objet appartenant à un individu, non seulement les détails de sa vie antérieure que celui-ci connaît, mais aussi ceux qu’il ignore lui-même.”
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“L’examen psychométrique de l’objet révéla la chose suivante ; plus d’un siècle auparavant, un des ancêtres de ce jeune homme subit un châtiment terrible en Russie. Il eut les mains tranchées pour avoir refusé les prérogatives du seigneur à l’égard de sa femme.”
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“Autrefois, les choses étaient animées d’un esprit de la communauté, du terroir, du sol, en même temps que les hommes qui en faisaient partie.”
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“Ce « hau » n’est pas simplement une idée. Il a un pouvoir contraignant, un pouvoir « magique ». Il poursuit tout détenteur de l’objet. Il nous met dans l’obligation de recevoir et aussi de donner. L’infraction à cette obligation entraîne des conséquences graves, discordes, guerres.”
Le folklore du spontané contre le règne des concepts
La culture occidentale, avec sa préférence pour les concepts et les catégories clairement définies, a progressivement perdu le rapport direct et spontané aux expériences immédiates que Tsuda appelle “le folklore du spontané”. Ce terme désigne l’ensemble des pratiques, expressions et modes de perception qui s’enracinent dans l’expérience vécue plutôt que dans la réflexion abstraite. Contrairement aux concepts qui figent la réalité en entités fixes et immuables, le spontané reste fluide, changeant et profondément ancré dans le sentir. La redécouverte de cette dimension pré-conceptuelle de l’expérience humaine constitue un aspect essentiel du retour à une vie plus authentique et plus en accord avec notre nature profonde.
Références:
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“Or, au Japon, bien qu’on ait créé d’innombrables terminologies nouvelles pour faire face à l’apport des sciences occidentales, on n’a pas pu intégralement conceptualiser le langage, ni supprimer un fond de folklore qui ressort du spontané.”
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“Les termes généraux, ou concepts sont, certes très commodes et même indispensables pour qui veut introduire dans les réalités confuses un enchaînement logique de volontés, pour les connaître ou agir sur elles. Le danger est de croire, par la force de cette habitude mentale que les concepts sont des valeurs absolues, définies sans aucune équivoque, aux formes et contours rigides, constants et immuables, et de prendre par la suite les réalités pour des accidents malheureux, survenant à la perfection de nos conceptions rationnelles.”
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“Au lieu de regarder la montagne en face avec un sentiment complexe et mal défini, ce qui est une expérience primaire, nous pouvons la transposer en un concept de montagne, ce qui nous permet de l’analyser et de spéculer selon les exigences de nos besoins particuliers : mesurer sa hauteur, décrire sa configuration, étudier sa formation géologique et sa végétation, etc.”
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“Si la mise en doute des concepts est une œuvre relativement récente en France, avec Bergson et l’Ecole française de Sociologie, ce n’est que le premier pas dans l’enseignement du Zen dont la tradition remonte déjà à plusieurs siècles, au Japon.”
La fièvre comme processus naturel de défense
Contrairement à la conception médicale conventionnelle qui considère souvent la fièvre comme un symptôme à combattre, l’approche seitai y voit un processus naturel de défense de l’organisme contre les invasions microbiennes. La fièvre n’est pas un dérèglement mais une réponse adaptative intelligente du corps qui crée un environnement défavorable à la propagation des agents pathogènes. L’attitude recommandée face à la fièvre n’est donc pas le repos forcé mais le maintien d’une activité normale, suivie d’un repos uniquement lorsque la température descend sous la normale, signalant la fin du combat immunitaire. Cette perspective inverse complètement l’approche conventionnelle et illustre comment la normalisation du terrain implique une confiance dans les mécanismes auto-régulateurs du corps.
Références:
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“On sait que la fièvre est une fonction normale du corps pour se défendre contre les invasions microbiennes. A 37,5 degrés, les microbes ne peuvent plus se propager à l’intérieur du corps, à 38 degrés, ils sont réduits à l’impuissance.”
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“Quelqu’un qui perd tout à coup son appétit en regardant la température à 38 degrés est hypnotisé car les enzymes ne cessent d’agir comme catalyseur digestif qu’au-dessus de 39,8 degrés.”
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“J’ai bien vite compris le mécanisme. La fièvre est un signe de grande activité, de branle-bas de combat contre les envahisseurs. La bataille sera perdue, si le commandant reste couché, le moral bas, alors que ses hommes, leucocytes et lymphocytes, sont engagés dans un combat acharné contre l’ennemi.”
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“J’ai trouvé que la fièvre n’est pas du tout insupportable à condition de ne pas rester au lit, à travailler normalement. La seule condition à observer, d’après seitai, c’est de se reposer lorsque la température, après avoir décrit la courbe, descend plus bas que la normale. C’est le cessez-le feu. Les soldats ont besoin de repos.”
Le mouvement régénérateur comme libération du système extra-pyramidal
Lien: Activité physique]
Le mouvement régénérateur représente une approche révolutionnaire permettant la libération des mouvements naturels refoulés en suspendant temporairement le système volontaire de contrôle. Contrairement aux gymnastiques conventionnelles qui imposent des formes prédéterminées, cette pratique laisse émerger les mouvements spontanés propres à chaque individu, révélant ainsi les besoins spécifiques du corps. En excitant le bulbe rachidien ou en relaxant l’activité cérébrale, le mouvement régénérateur active le système moteur extra-pyramidal, responsable des mouvements involontaires mais précis. Cette pratique permet au corps de s’auto-réguler en évacuant les tensions accumulées, en rééquilibrant les polarisations énergétiques et en restaurant progressivement un terrain normalisé.
Références:
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“Le mouvement régénérateur est défini comme exercice du système moteur extra-pyramidal, c’est-à-dire, du système qui meut notre corps sans intervention de la volonté.”
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“Le principe du mouvement régénérateur peut être énoncé en quelques pages ou en quelques minutes. Le mouvement se déclenche soit par l’excitation du bulbe rachidien soit par la suspension momentanée de l’activité cérébrale.”
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“Avant de se normaliser, le terrain subit trois phases d’évolution: détente, hypersensibilité, et évacuation.”
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“Le défoulement est passionnel, mais volontaire en tant que mouvement. Il se ranime et meurt avec la passion. […] Le mouvement régénérateur n’est pas nécessairement bruyant, emballé ou spectaculaire. S’il apparaît aux yeux profanes comme quelque chose de désordonné, il est en fait un mouvement extrêmement précis.”
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“J’ai constaté que certaines personnes du type 2, c’est-à-dire, du type cérébral passif, font des hochements de la tête extrêmement rapides à droite et à gauche de sorte que je vois leur nez presque simultanément aux deux côtés, tel le visage de Janus. […] Il faut bien des années d’observations avant qu’on se rende compte qu’aucun geste n’est fait au hasard.”
L’aïkido comme voie d’unification du ki
L’aïkido, créé par Morihei Ueshiba, représente bien plus qu’un art martial : c’est une voie d’unification du ki et une philosophie d’harmonie universelle. Contrairement aux arts martiaux traditionnels axés sur la domination de l’adversaire, l’aïkido est fondé sur le principe de non-résistance et l’utilisation du ki plutôt que de la force physique brute. Sa pratique permet de découvrir le décalage habituellement imperceptible entre l’intuition et l’action, puis progressivement de le réduire jusqu’à atteindre l’unité parfaite entre les deux. En aïkido, la victoire ne vient pas de la technique mais de la qualité de présence et de la capacité à pressentir les intentions avant leur manifestation. Cette discipline incarne l’idéal que “le monde est une même famille” et transforme le combat en une expression d’amour universel.
Références:
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“Fondé par mon regretté M° Morihei Ueshiba, mort en avril 1969, que j’ai eu la chance de connaître intimement pendant plus de dix ans, l’aïkido est un art martial d’amour. Pour qui entend par art martial, une technique agressive de combat, cette expression paraît contradictoire. Cependant, c’est ce que le Maître ne cessait d’affirmer : doctrine de non-résistance, art martial d’Amour, et non sport ni technique de combat.”
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“Si âgé de plus de quatre-vingts ans, petit de taille, il projetait une bande d’assaillants, jeunes et vigoureux, aussi facilement que comme si c’était des paquets de cigarettes, cette force extraordinaire n’était nullement la force, mais la respiration.”
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“On avait une confiance absolue en lui sachant qu’il ne ferait jamais de mal à personne. C’était l’image d’un grand-père s’amusant avec ses petits-enfants.”
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“Son idéal s’exprimait dans la formule: le monde est une même famille. Formule qu’il n’est pas difficile de comprendre, mais difficile de mettre en pratique. Il fut une des rares personnes qui la mettaient en pratique.”
Le zazen comme pratique de présence immobile
Le zazen, ou méditation assise en posture du lotus, constitue une pratique fondamentale permettant d’expérimenter directement l’unité au-delà des dualités conceptuelles. Cette méditation, loin d’être une simple technique de relaxation, représente une voie exigeante pour transcender la pensée discursive et accéder à une dimension plus profonde de l’être. La posture physique, particulièrement la position des genoux et du bassin, crée une pyramide stable capable de “supporter tout le poids du Ciel contre la Terre”. La difficulté principale du zazen réside dans l’approfondissement de la respiration qui doit franchir la barrière du plexus solaire pour pénétrer dans le ventre, ce qui nécessite souvent un travail préalable de normalisation du terrain. Cette pratique radicale de présence à soi-même est décrite comme “mourir une heure” car elle implique l’abandon temporaire des constructions de l’ego.
Références:
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“Faire une heure de zazen, c’est mourir une heure. C’est un long voyage en profondeur de recherche intérieure, au-delà de la Vie et de la Mort.”
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“Pendant le zazen, les trois points formés par les deux genoux et les fesses donnent la base à la pyramide posturale qui doit supporter tout le poids du Ciel contre la Terre. Si les deux genoux ne sont pas bien équilibrés, toute la structure souffre de cette faiblesse.”
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“C’est lorsqu’on veut passer de la respiration pulmonaire à celle qui se fait dans la profondeur du ventre, qu’on rencontre des difficultés. La respiration se bloque au niveau du diaphragme, au plexus solaire.”
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“Quand on est absorbé par un effort intellectuel, on se détache, sans le savoir, de la réalité pour s’emmurer dans la tour d’ivoire.”
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”— Cela c’est zen, dit Guy. — Non, ce n’est pas zen. — Mais si, si, pour nous c’est la même chose. Au fond, il a raison. J’ai parlé du point de vue japonais, lui du point de vue occidental.”