Pourquoi tout cela existe ? Peut-être parce que, dans le grand vide éternel, il naît un besoin d’échapper à l’immobilité, même si l’on sait qu’il est impossible de réellement s’échapper. Alors on crée des histoires, des mouvements, des illusions pour habiller ce vide. Toute cette agitation devient une danse infinie, un effort pour fuir ce qui nous contient, sans jamais pouvoir le quitter. Un jeu subtil où l’on se perd, tout en restant exactement là où l’on a toujours été

Source: Erick Emmanuel Mbassi

La Course vers le Rien

Dans ce monde, il n’y a rien. Pas de sens ultime, pas de but gravé dans la pierre, pas de vérité absolue qui attende d’être découverte. Juste une danse d’apparences, un mouvement perpétuel de formes qui naissent et disparaissent. (Māyā)

Et pourtant, tout individu poursuit ce rien. Il court après des possessions, des rêves, des réussites, des illusions de permanence, croyant qu’il y a quelque chose à atteindre, à posséder, à devenir. Mais à la fin, tout ce qui a été accumulé s’efface, tout ce qui a été poursuivi disparaît.

Alors pourquoi cette quête incessante ?

  • Parce que le vide effraie. L’homme cherche à le combler, à lui donner une forme, à le masquer sous une accumulation de désirs et de distractions.
  • Parce que le mouvement donne l’illusion du sens. Tant qu’on court, on n’a pas à se poser la question : “Mais après tout, pourquoi courir ?”
  • Parce que c’est le jeu de la vie. Poursuivre des ombres, les attraper un instant, puis les voir s’effacer. Se perdre dans l’illusion et parfois, entre deux courses, apercevoir qu’il n’y avait rien à poursuivre… et rien à fuir non plus.

Si dans ce monde il n’y a rien, alors peut-être que la vraie liberté est de ne plus courir après, mais de simplement être ce rien en mouvement, sans besoin d’y ajouter quoi que ce soit.

Selon Erick-Emmanuel Mbassi