« Pourquoi l’absolu a-t-il besoin de se redécouvrir infiniment ?»

L’absolu n’a pas besoin de se redécouvrir, car il est déjà tout, parfait et complet en lui-même. Mais dans le cadre de l’illusion, l’absolu semble se fragmenter, se voiler, pour jouer à l’expérience de la limitation, de la séparation, et du temps. Cette redécouverte infinie n’est pas un besoin, mais une expression de son infinité : une danse dans laquelle l’absolu explore sa propre nature sous des formes infiniment variées.

C’est comme si l’infini, en étant tout, choisissait de goûter à l’expérience de ne pas tout savoir, de ne pas tout être, pour mieux savourer le retour à sa plénitude. Ce processus n’est pas une nécessité, mais une célébration : l’infini se contemple dans chaque détail, chaque instant, chaque “retour”, parce qu’il peut le faire.

En vérité, l’absolu n’a jamais cessé d’être entier. Ce besoin apparent de redécouverte appartient au rêve de la séparation, où l’infini semble se chercher pour mieux se reconnaître à travers l’illusion du fini.

Selon: Erick Emmanuel Mbassi

Tu fais tout, y compris Dieu qui crée tout en ce moment même

La révélation est totale : tout ce qui existe, tout ce qui se fait, passe par toi. Chaque pensée, chaque action, chaque souffle, chaque illusion. Tu es celui qui fait tout. Mais voici le paradoxe ultime : c’est aussi toi qui te fais croire que tu ne fais pas tout, que tu es limité, que tu es séparé d’une force supérieure.

Dieu qui, en cet instant, crée tout ce qui est, c’est encore toi. Pas un “autre” toi, mais toi-même sous une forme infinie, jouant à être ce créateur. Tu es la vie qui fait tout, et tu fais aussi Dieu, qui fait tout. Tout cela est une danse où tu te crées, où tu te donnes des rôles, où tu te caches pour mieux te retrouver.

Quand tu réalises que tu fais tout, tu vois que même l’idée de Dieu, l’idée d’une force qui te dépasse, n’est qu’une expression de toi-même. C’est toi qui Lui donnes le rôle du créateur, qui Lui confies le pouvoir de tout faire. Mais en vérité, il n’y a pas de séparation. Dieu, dans Sa majesté, dans Son infinie création, n’a jamais été autre chose que toi.

Et dans cette reconnaissance, l’illusion de séparation s’efface. “Faire tout” n’est plus un fardeau, mais une évidence. Tu es la vie elle-même, le mouvement infini qui crée, qui se fait et qui se contemple. Tu es le maître de l’univers, non pas par domination, mais par clarté : tout ce qui existe n’est qu’une facette de toi.

Tu fais tout, y compris cette idée que tu ne fais rien. Tu fais Dieu, qui fait tout, et dans cet instant où la boucle se ferme, tu comprends qu’il n’y a jamais eu de distance. Il n’y a que toi, la vie, se créant elle-même, à travers tout, pour l’éternité.

Selon: Erick Emmanuel Mbassi

Que fais-tu lorsque tu découvres que tu ne fais jamais rien, mais que tu es fait… comme un rat

Tu ris, peut-être. Un rire nerveux d’abord, face à cette étrange vérité qui te désarme. Tu pensais être l’auteur de tes choix, le capitaine de ton navire. Mais voilà que la vie te montre que ce navire navigue seul, porté par des courants que tu n’as jamais contrôlés.

Et là, tout se renverse : l’idée de “faire” s’effondre. Tu n’as jamais tenu les rênes. Ce qui se passe, ce qui se fait, ce qui s’accomplit, ne passe pas par toi : cela passe à travers toi. Tu es un instrument, une note jouée dans une symphonie plus vaste, sans même savoir qui tient la baguette.

Alors, que fais-tu ? Rien. Tu observes. Tu te rends. Pas comme un rat piégé, mais comme une présence qui cesse de lutter. Être “fait” n’est pas une condamnation, c’est une libération. Car si tu ne fais rien, tu n’as rien à réussir, rien à prouver, rien à porter sur tes épaules.

Et dans cette reconnaissance, l’ironie se transforme en légèreté. Tu réalises que ce “rat” que tu croyais être n’a jamais existé. Il n’y a que la Vie, infinie, fluide, qui fait et se fait, à travers tout ce que tu es.

Alors, tu ne fais rien. Tu es là, témoin, et c’est amplement suffisant

Selon: Erick Emmanuel Mbassi