Stimuler le nerf vague pour faciliter la guérison
Highlights
Les exercices de la salamandre
La posture de tête avancée réduit l’espace disponible pour la respiration
Les exercices de la salamandre
La réduction de la posture de tête avancée ôte aussi la pression sur les nerfs qui vont de la moelle épinière au cœur, aux poumons et aux viscères. Enfin, en corrigeant l’alignement des vertèbres cervicales, ils soulagent aussi la pression sur les artères vertébrales et atténuent les maux de dos situés entre les épaules.
Le massage pour les migraines
Les zones gâchettes sont des zones musculaires où se concentrent les terminaisons nerveuses. Elles donnent parfois une sensation d’épaisseur et de dureté par rapport au reste du muscle. Les migraineux disent souvent que les zones gâchettes à traiter sont douloureuses quand on les presse. DISSIPER LA TENSION DANS LES ZONES GÂCHETTES Une pression légère suffit en général à soulager la tension musculaire, parce que l’on travaille sur des nerfs. Plutôt que de masser le muscle en intégralité, comme dans un massage ordinaire, il suffit de masser les zones gâchettes, sans pression excessive. Le massage en profondeur ou avec beaucoup de force est plutôt contre-productif. Une pression excessive met le système nerveux autonome en état d’activation sympathique ou de repli dorsal parce qu’il ne se sent pas en sécurité. Ce n’est pas dangereux, mais c’est inefficace et il lui faut du temps pour se calmer. Dessinez de petits cercles sur la zone gâchette. Puis arrêtez-vous et attendez une réaction sous forme de soupir ou de déglutition. En quelques minutes, la douleur devrait diminuer d’intensité ou disparaître. Répétez le traitement chaque fois qu’une migraine menace. Vous n’avez pas besoin de traiter tous les emplacements désignés par une croix. Si vous ne sentez rien de douloureux à cet endroit, c’est que la zone gâchette n’est pas active. Ne perdez pas de temps à essayer de la relâcher et concentrez-vous sur les zones gâchettes qui sont effectivement dures, épaisses ou douloureuses.
Le lifting naturel de 4 minutes (1)
Tous les os sont recouverts d’un tissu conjonctif appelé périoste. Ce tissu est très riche en terminaisons de nerfs spinaux ou, dans ce cas, de nerfs crâniens. 11. Laissez votre doigt s’enfoncer encore plus profondément dans votre visage jusqu’à ce que vous touchiez légèrement la surface de l’os. 12. Masser la surface du périoste a un profond effet sur le système nerveux autonome. Pressez légèrement, mais assez fort pour atteindre la surface de l’os au point 20 GI. Laissez le bout de votre doigt se déplacer d’un côté à l’autre de la surface de l’os, puis maintenez une légère pression sur l’os et attendez de sentir un relâchement.
Neuroception défaillante et survie
Durant une réaction de stress, les nerfs contractent aussi la paroi des vaisseaux sanguins. C’est la vasoconstriction. Cela réduit la perte de chaleur en diminuant le volume du sang circulant depuis le centre du corps vers la peau, en particulier des mains et des pieds.
Neuroception défaillante et survie
La réaction normale au froid est la sécrétion d’hormones de stress, adrénaline, noradrénaline et thyroxine. Les muscles se contractent et frissonnent, ce qui produit de la chaleur corporelle
Hercule et Antée
Contrairement aux animaux sauvages, les êtres humains ne se débarrassent pas de leur traumatisme dès le danger passé. Dans l’idéal, ils devraient être capables de remettre leur système nerveux « à zéro » et de repartir du bon pied. Mais les effets d’un événement traumatique perdurent longtemps après le choc initial. Son souvenir conscient et inconscient reste imprimé dans le système nerveux pendant des mois, des années, voire le restant de la vie. Si l’on ne s’en débarrasse pas, on peut souffrir de comportements répétitifs inappropriés et de symptômes continus de stress et de repli. Il suffit parfois que l’expérience traumatisante comprenne certains stimuli pour qu’on réagisse anormalement à eux dans toutes les situations. Le déclencheur psychologique à l’origine du stress ou du repli peut être très spécifique
Stress et système nerveux sympathique
On ne pourra jamais assez souligner l’importance du bon fonctionnement de la branche ventrale du nerf vague pour la santé physique et psychologique. L’état du système nerveux autonome donne une indication de l’état de santé général et du bien-être émotionnel. Quand il est en état de stress ou de repli, les problèmes médicaux, relationnels et émotionnels se multiplient
Stress et système nerveux sympathique
De nombreux antidépresseurs fonctionnent de la même manière. En stressant chimiquement le corps, ils activent temporairement la chaîne sympathique. Mais ils ne hissent pas la personne jusqu’au niveau de l’interaction sociale et peuvent avoir des effets indésirables. Lorsqu’ils ont le choix, je suis persuadé que la plupart des gens préfèrent s’en remettre à des exercices simples, tels que ceux que je propose en deuxième partie.
Stress et système nerveux sympathique
l’activité de la chaîne sympathique suit et inhibe le circuit vagal dorsal. La course, la natation et tous les exercices qui stimulent la réaction de combat ou de fuite contribuent par exemple à sortir les patients de la dépression5.
Stress et système nerveux sympathique
Comme nous l’avons vu, les trois circuits du système nerveux autonome sont hiérarchisés en fonction du développement évolutionnaire des vertébrés. Au sommet de l’échelle, l’état d’interaction sociale fondé sur le circuit le plus récent favorise une immobilisation paisible et un sentiment de bien-être. Au bas de l’échelle, le circuit vagal dorsal, la structure la plus ancienne, déclenche une réaction défensive d’immobilisation avec peur. L’activité de la branche ventrale du nerf vague inhibe les deux niveaux inférieurs. En favorisant des activités productives en termes de survie personnelle et de relations sociales, elle neutralise l’activation chronique du système sympathique et dégage des états de repli dorsaux. Il est inutile de grimper l’échelle barreau après barreau et de passer du repli au stress, puis du stress à l’interaction sociale. L’activité du circuit ventral fait directement passer du repli et de la dépression à l’interaction sociale.
Stress et système nerveux sympathique
Même si beaucoup de gens se disent stressés, un grand pourcentage d’entre eux ne l’est pas en termes d’activité de la chaîne sympathique. Sur le plan physiologique, ils sont en état d’activité vagale dorsale (repli ou sidération) et sur le plan émotionnel dans un état dépressif. Cet état peut être le résultat d’un incident traumatique passé. Même s’ils ne sont pas physiologiquement en état de stress, ils ont pu recevoir un diagnostic de stress post-traumatique. Dans la perspective de la théorie vagale, leur état dépend de l’activation de la branche dorsale du nerf vague, et ils souffrent de léthargie et d’immobilisation.
Stress et système nerveux sympathique
Pour les sortir de ces deux états – stress avec combat ou fuite (mobilisation avec peur) et comportements dépressifs avec repli (immobilisation avec peur) –, il faut activer la branche ventrale de leur nerf vague.
Stress et système nerveux sympathique
les parents eux-mêmes devraient passer moins de temps devant l’ordinateur. Plutôt que de laisser les enfants seuls avec la télévision ou un appareil électronique, ils devraient se rendre disponibles pour des interactions sociales et des conversations. Ce sont aux parents de prendre l’initiative des jeux et des autres activités sociales avec les enfants et d’autres membres de la famille. Avant l’avènement de l’électronique, c’était ce qu’on faisait naturellement dans les familles.
Stress et système nerveux sympathique
Les jeux vidéo violents, par exemple, peuvent mettre le système nerveux en état d’excitation et de combat. L’addiction à ces jeux favorise cet état en permanence. Sachant cela, les parents ont intérêt à réduire le temps que leurs enfants passent devant l’ordinateur.
Stress et système nerveux sympathique
la fuite ne consiste pas seulement à courir en sens inverse ; elle comprend l’évitement volontaire de personnes, de situations ou de lieux, possiblement motivé par l’anxiété ou la panique. Elle consiste parfois à s’extraire des interactions sociales en regardant la télévision ou en s’adonnant à des activités solitaires
Stress et système nerveux sympathique
La réaction de combat ne se limite pas au fait de s’engager dans la violence ; elle comprend tout un éventail d’autres comportements destinés à changer les choses par la force : agression verbale, agression passive (opposition par immobilisme), agression aléatoire envers des inconnus ou destruction gratuite de biens.
Stress et système nerveux sympathique
Utilisé comme stratégie de défense, le système nerveux sympathique décuple la capacité de combat ou de fuite. Dans les échanges sociaux, le système nerveux sympathique peut aussi être temporairement activé, en même temps que les circuits d’interaction sociale, afin de faciliter le jeu, la compétition sportive ou les préliminaires sexuels.
Stress et système nerveux sympathique
il existe une légère activation du système nerveux sympathique lors de l’inspiration, qui fait monter la tension et battre le cœur un peu plus vite. Le pouls paraît un peu plus fort au toucher. Lors de l’expiration, cette légère activation cesse et le rythme cardiaque ainsi que la tension décroissent. Les battements du cœur ralentissent pendant l’expiration, et le pouls paraît plus doux.
Note
Respiration
Stress et système nerveux sympathique
S’il n’y a pas de changement entre l’inspiration et l’expiration, c’est le signe que le système nerveux autonome ne fonctionne pas bien.
Stress et système nerveux sympathique
j’essaie de m’en tenir au modèle biologique du stress : la réaction du système nerveux sympathique à un événement externe ou un état interne qui maximise le potentiel de combat ou de fuite. Les données neurologiques sous-jacentes à cet état sont l’activation majeure de la chaîne sympathique.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
L’activité du circuit vagal ventral n’est pas liée à l’immobilité ou au mouvement. Avec quatre autres nerfs crâniens (NC V, VII, IX et XI), la branche ventrale du nerf vague génère l’état d’interaction sociale
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
L’état vagal ventral permet de se reposer et de se restaurer. La peur étant absente, on peut choisir d’être immobile : on s’assoit en bonne compagnie dans le jardin pour regarder le soleil se coucher par une chaude soirée d’été, ou bien on écoute de la musique, on rêvasse et on médite.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Dans le royaume animal, seuls les mammifères ont un circuit ventral, qui est la branche ventrale du nerf vague. Pour activer ce circuit, l’individu doit à la fois être et se sentir en sécurité en termes d’environnement et de feedback des nerfs proprioceptifs.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
La dissociation est un problème assez répandu. On peut la caractériser comme une activité continue du nerf vague dorsal, qui maintient dans un état physiologique de peur. On est présent dans un groupe mais on ne participe pas à la conversation ; on est léthargique et on manque d’empathie. On parle beaucoup, mais on ne dit rien de significatif. On est incapable de se fixer des buts ou d’entamer des actions. Cet état dépressif est entretenu par l’activité chronique de la branche dorsale du nerf vague.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
l’activation du circuit vagal dorsal : les muscles et les tissus conjonctifs perdent leur tonus normal, se ramollissent et deviennent flasques, et le corps donne une sensation de lourdeur. Il faut faire des efforts monumentaux pour effectuer ne serait-ce qu’un petit mouvement. Dans cet état, ce sont des sentiments d’impuissance, d’apathie et de désespoir qui dominent. Le cœur ralentit et la tension chute ; le sang quitte la périphérie du corps et se concentre dans le thorax et l’abdomen pour maintenir a minima les fonctions viscérales basiques. Privés d’une bonne partie de l’oxygène et des nutriments qui les alimentaient, les mains et les pieds deviennent froids et humides. En outre, des douleurs apparaissent, qui se déplacent dans le corps. Les patients et les thérapeutes pensent pour la plupart que cela vient de muscles tendus, mais les massages n’y font rien. Le soulagement de la douleur à un endroit est suivi de sa réémergence à un autre endroit. On qualifie cet état apparemment incompréhensible de fibromyalgie. Le meilleur moyen de le traiter, plutôt que de masser simplement les parties douloureuses, est d’aider la personne à sortir de l’état vagal dorsal en activant le circuit vagal ventral – par exemple avec l’exercice de base (voir deuxième partie). Il existe d’autres signes de l’état de choc ou de sidération : le visage est dépourvu de couleurs et de vie ; l’expression ne change pas et les muscles du visage sont affaissés. La voix manque de prosodie : elle est plate et sans mélodie. Les yeux semblent ternes et sans vie. La tension chute, ce qui cause vertiges ou évanouissement (syncope vaso-vagale). C’est dû au fait que la tension n’a pas besoin de monter pour introduire du sang dans des muscles sous-tendus.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Un choc ou un traumatisme déclenche un pic soudain de l’état dorsal. L’effet est celui d’une sidération. Face à un danger extrême et/ou la possibilité d’une mort imminente, il est naturel de se dissocier de son corps et de l’environnement. La personne se coupe de l’extérieur ou s’évanouit. Mais une fois le danger passé, elle doit normalement « reprendre ses esprits » et revenir à un état d’interaction sociale. Malheureusement, il arrive souvent qu’elle reste coincée dans un état d’immobilisation avec peur. Dans ce cas, il est normal de suspecter une activation chronique du circuit vagal dorsal.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Les personnes dans un état dépressif ou à qui l’on a diagnostiqué une dépression perdent en général tout intérêt pour leurs activités habituelles. Elles n’ont plus d’appétit ou, au contraire, mangent trop et ont des problèmes digestifs. Elles ont peu d’énergie et tendent au désœuvrement, à la léthargie, à l’introversion, à l’apathie, à l’impuissance et à la désocialisation. Sur le plan des émotions, elles se sentent tristes, agitées, irritables, anxieuses, vides, voire coupables, honteuses, inutiles et désespérées. Elles ont des problèmes de concentration, de mémorisation et de décision et souffrent souvent de fibromyalgie. Elles ont des idées de suicide et parfois passent à l’acte. Tous ces symptômes relèvent de l’activité de la branche dorsale du nerf vague.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Le faucon, qui bénéficie d’une remarquable acuité visuelle, peut détecter le plus léger mouvement. Il repère immédiatement le mulot qui tente de fuir, fond sur lui et l’enlève dans ses griffes acérées. C’est pourquoi le mulot s’immobilise au lieu de fuir. Il ralentit ses fonctions vitales et retient son souffle jusqu’à ce que le faucon s’éloigne. Mais si ce ralentissement est trop soudain ou trop extrême, il peut en mourir. Environ 10 % des mulots meurent littéralement de peur. Le pic d’activité de la branche dorsale du nerf vague est donc une stratégie de défense. Il induit un état de choc physiologique, une interruption qui permet de faire face à des événements traumatiques, des dangers extrêmes ou une destruction imminente, réelle ou imaginaire. Renoncer ou feindre la mort peut sauver la vie : en ne faisant aucun mouvement, on détourne l’attention de l’ennemi ou du prédateur. Sur le plan physiologique, l’immobilisation conserve aussi l’énergie. Mais demeurer trop longtemps dans un état vagal dorsal, alors que le danger est passé, nuit à la clarté, à la productivité et à la joie de vivre.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Contrairement au système nerveux sympathique, qui mobilise de façon extrême pour faciliter le combat ou la fuite, les deux branches du nerf vague favorisent toutes deux l’immobilisation. Toutefois, ce sont des états d’immobilisation distincts, fondés sur deux types d’activité physiologique. Les deux branches sont donc associées à deux types de comportement, deux types de réactions émotionnelles et deux types d’effet sur les viscères.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
La théorie polyvagale permet d’apprécier les différences entre les deux branches. Le nom de la branche ventrale vient de ce qu’elle émerge du noyau ambigu sur la face antérieure du tronc cérébral. Quant à la branche dorsale, comme mentionné précédemment, elle émerge du fond du quatrième ventricule du cerveau. Les deux branches suscitent des états physiologiques très différents, affectent différemment les viscères et favorisent des réactions émotionnelles et des comportements distincts. La branche ventrale fonctionne en conjonction avec quatre autres nerfs crâniens (V, VII, IX et XI) qui émergent aussi du tronc cérébral. Le nerf vague ventral est « myéliné », c’est-à-dire isolé par une couche de cellules de Schwann (de tissu conjonctif), ce qui lui permet de transmettre l’information plus rapidement que des nerfs non myélinés. Le nerf vague dorsal, le plus vieux des deux, n’est pas myéliné.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Avant la théorie polyvagale, on ne différenciait pas les deux branches du nerf vague. La branche ventrale et la branche dorsale étaient regroupées sous le titre « nerf vague » ou « dixième nerf crânien ». Cela a causé une confusion durable dans les tentatives pour comprendre la fonction du système nerveux autonome.
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Quand la branche ventrale du nerf vague et les quatre nerfs crâniens associés fonctionnent bien, les êtres humains et les autres mammifères jouissent de l’état désirable d’interaction sociale. Pour interagir socialement, il faut être en bonne santé physique et se sentir en sécurité. Une fois engagé dans l’interaction sociale, il est inutile de faire ou de modifier quoi que ce soit. On se laisse aller à une immobilité sans peur, détendue. On conserve un tonus dynamique, sans s’effondrer ni s’exciter outre mesure. La branche ventrale du nerf vague, de même que les nerfs crâniens associés, favorise le repos et le rétablissement, en assurant le bon fonctionnement physiologique nécessaire à la santé physique et émotionnelle, à l’amitié, à la coopération, au soutien mutuel, au lien parent-enfant et aux relations affectueuses. Interagir socialement, c’est être créatif, positif, productif et heureux.
Note
Fonction du nerf vague ventral: le calme nécessaire à la vie sociale
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Quand les êtres humains (et les autres mammifères) sont en sécurité dans leur environnement – libres de menaces, de dangers et d’inquiétudes – et qu’ils sont en bonne santé physique, ils font normalement preuve d’un comportement sociable. Mais quand la menace ou le danger se profile, le système nerveux autonome stoppe l’activité de la branche ventrale du nerf vague et régresse à un état plus primitif du point de vue évolutif, commandé soit par la chaîne sympathique (combat/fuite), soit par la branche dorsale (dépression/repli).
Note
Résumé de la théorie polyvagale
Deux branches du nerf qu’on appelle vague
Avec un système nerveux en bon état, on accueille naturellement une nouvelle situation avec ouverture et confiance. On se sent en sécurité et on essaie d’abord de communiquer, de coopérer et de partager. Même face à la menace, on se montre d’abord ouvert et amical. Ce comportement positif et pro-social sécurise l’autre personne et peut être suffisant pour désamorcer une situation potentiellement menaçante. Toutefois, si le comportement pro-social n’est pas suffisant pour neutraliser la menace ou le danger, le mécanisme neural le plus récent – le circuit de l’interaction sociale – est le premier à être abandonné. On quitte le domaine de la pensée rationnelle et du choix conscient pour concentrer son énergie sur des réactions de défense instinctive. Lorsque la situation n’est pas sûre, le système nerveux autonome passe d’un phylum à l’autre, de l’interaction sociale des mammifères à la forte réaction de la chaîne sympathique des reptiles. Il faut combattre pour vaincre la menace ou fuir pour l’esquiver. Si le danger est extrême, au point que le combat ou la fuite ne sont pas suffisants, on rétrograde encore et on se replie ou on s’effondre dans l’état vagal dorsal de dissociation et de sidération.
Le nerf vague
Le bien-être physique et le bien-être émotionnel sont intimement liés. Lorsque l’on a mal à la tête, il est difficile de se sentir joyeux et de s’intéresser aux autres. D’un autre côté, lorsqu’on a bénéficié d’une bonne nuit de sommeil, d’un peu d’exercice et d’un bon repas, on se sent bien et on a naturellement envie de se montrer sociable. Ce lien est bien connu. Toutefois, peu de gens savent qu’un nerf appelé vague régule la plupart des fonctions physiologiques nécessaires à la santé et au bien-être émotionnel. Sans lui, on ne peut pas être en bonne santé, se sentir bien et interagir positivement avec son entourage.
Note
Intéressant
Introduction
Une découverte est un accident croisant le chemin d’un esprit préparé
Préface
Le système nerveux autonome ne régule pas seulement le fonctionnement des organes internes (estomac, poumons, cœur, foie, etc.), il est étroitement lié à l’état émotionnel et donc au comportement. Par conséquent, il est crucial pour la santé et le bien-être physique et émotionnel qu’il fonctionne correctement. La théorie polyvagale du Dr Porges m’a permis d’obtenir des résultats positifs pour des problèmes de santé aussi divers que la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les migraines ou l’autisme, pour n’en citer que quelques-uns.
Préface
La philosophie de l’Odin Theater a façonné tout ce que j’ai fait le reste de ma vie, y compris l’apprentissage et l’étude de la thérapie manuelle. Pour les exercices vocaux, il n’était pas question, par exemple, de chanter l’œuvre de quelqu’un d’autre. Nous devions explorer notre propre monde imaginatif sonore. Cela pouvait prendre des heures, des jours, parfois des semaines pour reproduire un son imaginé, et personne d’autre que nous ne pouvait juger si nous avions émis ou pas le « bon » son. Une fois reproduit, il n’était plus jamais répété. Il fallait passer au son suivant et travailler à l’exprimer.
Préface
Alain Gehin, mon premier professeur et mentor de thérapie crânio-sacrée, massage viscéral et techniques ostéopathiques, a dit une fois quelque chose de très similaire : « On apprend des techniques pour comprendre des principes. Une fois qu’on a compris les principes, on élabore ses propres techniques. » Il soulignait continuellement cette règle : « Testez, traitez, puis testez encore. »
Préface
Alain Gehin, mon professeur de crânio-sacrée, disait que pour devenir un bon thérapeute manuel, il ne s’agit pas tant de savoir quelque chose sur le plan intellectuel que d’apprendre à le faire avec ses mains. Il prétendait qu’un thérapeute ne commence à acquérir ce que les Français appellent le savoir-faire qu’à partir de dix mille séances.
Introduction
Lorsqu’on est menacé ou qu’on se trouve en danger, le système nerveux autonome réagit de manière appropriée en installant un état temporaire d’activité de la chaîne sympathique ou de la branche vagale dorsale. Cette modification permet de survivre, mais une fois la menace ou le danger passé, il vaut mieux revenir à l’état d’interaction sociale. Néanmoins, parce que rien ne dure toujours, le système nerveux autonome peut basculer à nouveau dans l’état d’activité de la chaîne sympathique ou de la branche vagale dorsale. Dans ce cas, la répétition des exercices permet de restaurer rapidement la fonction vagale ventrale et de revenir à un état d’interaction sociale. Il peut donc être nécessaire de répéter ces exercices occasionnellement ou régulièrement. Les effets positifs sont cependant cumulatifs. Le système nerveux autonome devient plus résilient chaque fois que l’on restaure un état d’interaction sociale à la suite de l’activation de la chaîne sympathique ou de la branche vagale dorsale. L’exercice de base, que je décris en deuxième partie, est fait pour cela.
L’exercice de base
Évaluez la liberté de mouvement de votre tête et votre cou. Tournez la tête à droite aussi loin que vous le pouvez sans vous faire mal. Puis ramenez-la au centre, faites une pause et tournez-la vers la gauche. Jusqu’où pouvez-vous aller de chaque côté ? Éprouvez-vous une raideur ou une douleur ? Après avoir fait l’exercice, refaites les mêmes mouvements. Y a-t-il une amélioration dans l’amplitude du mouvement ? Si cela vous faisait mal de tourner la tête, l’exercice a-t-il réduit cette douleur ? La plupart des gens que j’ai traités ont été surpris de constater qu’ils pouvaient mieux tourner la tête à droite et à gauche. Une meilleure mobilité du cou accompagne souvent une amélioration de la circulation dans le tronc cérébral, qui à son tour améliore la fonction de la branche ventrale du nerf vague.
L’exercice de base
Mon expérience clinique m’a appris qu’il suffit parfois d’une pensée négative pour provoquer cette luxation qui affecte à la fois la posture et la physiologie.
L’exercice de base
Il s’agit de passer à un état vagal non ventral, lequel, en cas de danger, aide à survivre en coupant les fonctions supérieures pour combattre, fuir ou faire le mort. Quand le système de neuroception enregistre des signaux de danger, la modification physiologique doit être immédiate. Il est néanmoins intéressant d’observer que si le système nerveux est prompt à s’ébranler, il faut beaucoup plus de temps pour l’apaiser.
L’exercice de base
Le traumatisme n’est pas nécessaire pour que C1 et C2 pivotent, le souvenir d’un événement est suffisant. Les scanners cérébraux de femmes souffrant de troubles de stress post-traumatique montrent une réduction de la circulation sanguine dans les lobes frontaux quand elles réentendent le récit des événements traumatiques1.
L’exercice de base
Comment un traumatisme, le souvenir d’un traumatisme, voire une simple pensée désagréable peuvent-ils engendrer une modification structurelle comme la rotation de C1 et C2 ?
L’exercice de base
POURQUOI BOUGER LES YEUX DANS L’EXERCICE DE BASE ? Il existe un lien neurologique direct entre les muscles sous-occipitaux et ceux qui actionnent les globes oculaires. On peut le vérifier en plaçant un doigt à l’arrière de la tête, parallèlement au bord inférieur du crâne. Lorsque, sans déplacer la tête, on tourne les yeux dans n’importe quel sens, on sent les vertèbres cervicales bouger et la tension des muscles du cou se modifier légèrement. Selon mon expérience, les gens sociables ont des vertèbres cervicales bien positionnées et un système nerveux autonome en bon état, souple et réactif à toutes sortes de situations et d’états internes.
L’exercice de base
L’interaction sociale n’est pas un état fixe, de même que la position de C1 et C2 ne demeure pas immuable. Dès que l’état psychologique change, dès que le bonheur et la satisfaction alternent avec la peur, la colère ou le repli, les os bougent et la physiologie passe de l’interaction sociale à l’activation sympathique ou vagale dorsale.
La technique de relâchement neurofascial
Quand on transmet la bonne information au corps, il s’équilibre de lui-même.
La technique de relâchement neurofascial
il faut fréquemment réitérer les techniques d’équilibrage. Il n’existe rien de tel qu’un état d’équilibre figé. L’équilibrage est un processus continu.
Note
Vrai pour la méditation aussi
La technique de relâchement neurofascial
Cette technique diffère du massage qui cherche à détendre les muscles et presse donc avec force. Prenez le temps de bien lire les instructions afin de l’exécuter de la bonne manière. Il s’agit d’étirer le tissu conjonctif juste sous la peau (pour avoir une idée de la finesse et la délicatesse de ce tissu, regardez « Strolling under the Skin » sur YouTube). Le tissu conjonctif est riche en terminaisons nerveuses proprioceptives. En faisant glisser la peau sur les muscles et les os, on crée une légère traction, suffisante pour stimuler les terminaisons nerveuses.
Les exercices de la salamandre
Il est inutile d’appliquer de la force parce que vous travaillez directement sur les nerfs proprioceptifs. Si vous continuez à pousser après le premier signe de résistance ou si vous faites glisser la peau trop rapidement, les muscles et les ligaments se contractent. Cela ne cause aucun dommage, mais le relâchement prend plus de temps. Au pire, vous n’obtiendrez pas le résultat désiré.
Le lifting naturel de 4 minutes (2)
Lorsque le muscle orbicularis oculi est trop tendu, il ferme l’œil, et lorsqu’il manque de tonus, il l’ouvre à l’excès. Le massage rétablit l’équilibre entre le regard « en dedans » et le regard « en dehors ». La vision est plus claire, et il est plus facile de croiser le regard d’autrui.
Le rôle de l’audition dans les troubles autistiques
Quand des parents m’amènent un enfant sur le spectre de l’autisme, je les interroge sur son audition. Ils me répondent invariablement qu’elle a été testée par un spécialiste et qu’elle est normale. Pourtant, ces examens ne vont pas au fond du problème. Ils ne testent que des sons uniques, sans bruit de fond. La vraie question est : l’enfant peut-il entendre la voix humaine en présence d’un bruit de fond ? Est-il capable de filtrer les bruits de fond, en particulier les basses fréquences ?
Le rôle de l’audition dans les troubles autistiques
Les personnes sociables ont généralement une voix mélodieuse, modulée en fonction de leurs sentiments. Cette mélodie, ou prosodie, facilite la compréhension de ce qu’elles disent. Les personnes autistes, en revanche, ont souvent une voix plate et monotone, qui peut paraître mécanique. Cette absence de prosodie tient peut-être à une défaillance du NC VII qui les empêche de la percevoir dans la voix des autres. Faute d’entendre et d’apprécier les émotions communiquées par la voix d’autrui, les enfants autistes ne peuvent pas comprendre l’avantage d’user de prosodie et moins encore d’apprendre à la reproduire. Il ne s’agit pas d’un problème de cordes vocales. Dès qu’on restaure l’état d’interaction sociale, en améliorant la fonction des nerfs crâniens, la qualité de leur voix change. La prosodie apparaît immédiatement, et il est plus facile de les comprendre.
Le rôle de l’audition dans les troubles autistiques
L’ouïe peut être améliorée avec l’exercice de base, qui accroît la circulation du sang dans le tronc cérébral (d’où émergent les NC V et VII). Le même exercice relâche la tension entre la base du crâne (noyau du NC V) et les trois premières vertèbres. La technique de relâchement neurofascial peut aussi suffire à remettre en route la fonction de ces nerfs et améliorer le comportement social.
Traiter l’autisme
Mais l’une de mes découvertes les plus inattendues a été de constater la présence d’une tension du muscle sterno-cléido-mastoïdien (SCM) et d’une déformation du crâne chez chacun de mes patients hyperactifs ou autistes. Un article de la revue Pediatrics montre en effet que la plagiocéphalie (syndrome de la tête plate) est bien plus présente chez les enfants autistes ou hyperactifs que dans la population en général11. Une tension chronique du muscle sterno-cléido-mastoïdien déforme le crâne de façon notable, car ce muscle est attaché au bord de l’os temporal. Même si j’ai constaté cette déformation du crâne surtout chez des enfants et des adolescents, elle ne leur est pas exclusive ; je l’ai aussi vue chez des adultes en difficulté de sociabilisation. Cette déformation peut-elle presser sur des vaisseaux sanguins et des nerfs à l’intérieur du crâne ? Le crâne du bébé est formé de plusieurs plaques reliées par du tissu conjonctif (voir « Crâne de bébé » dans l’appendice). Une tension chronique du muscle SCM, en exerçant une traction constante sur l’os temporal, peut donc le déformer durablement.
La technique pour arrondir le crâne
En quelques minutes, le relâchement de la tension du muscle SCM améliore sensiblement la forme de la tête de l’enfant.
La technique pour arrondir le crâne
La règle cardinale est de traiter les enfants en sorte qu’ils se sentent en sécurité et respectés à chaque étape. C’est la moindre des choses quand on prétend traiter le système nerveux.
Remarques de conclusion
Moins on use d’une voix mélodique et d’un visage expressif pour communiquer avec eux, plus l’expressivité faciale des enfants reste sous-développée et sous-utilisée. Est-il vraiment étonnant qu’ils soient de plus en plus nombreux à souffrir d’autisme, de TDAH ou d’autres troubles de la communication ?
Chapitre 5. Un nouveau paradigme de soin ?
la plupart des médecins ne testent pas la fonction du système nerveux autonome, qui régule pourtant le bon fonctionnement des viscères et influe énormément sur l’état émotionnel. Ils ne considèrent pas le système nerveux autonome comme un facteur possible et ne sont de toute façon pas formés à modifier son état sans médicament.
Approche des affections physiques et psychologiques
l’activité vagale dorsale chronique est aussi un facteur de comportement dépressif, d’isolement social, de sentiments de désespoir et d’impuissance, de manque d’empathie, de tristesse et de chagrin, de même que d’anxiété et dans certains cas de stress post-traumatique.
La posture de la tête avancée
Le Dr Roger Sperry, qui a également reçu le prix Nobel pour ses recherches sur le cerveau, note : « 90 % de la stimulation et de la nutrition du cerveau sont assurées par les mouvements de la colonne15. » Les personnes souffrant de cyphose ont souvent des difficultés respiratoires, des maux de dos, une raideur et une sensibilité accrue de la colonne. Sur le plan émotionnel, ils peuvent souffrir d’apathie et d’indifférence – un état également symptomatique du repli vagal dorsal.
La posture de la tête avancée
Lorsque la tête est avancée, les muscles du triangle sous-occipital se contractent afin d’empêcher le menton de tomber sur la poitrine. Si cette posture se prolonge, ils se tendent de plus en plus, ce qui accentue encore la posture et réduit d’autant la circulation sanguine. Il n’est donc pas surprenant que ceux qui souffrent d’une posture de la tête avancée se plaignent souvent de maux de tête au niveau de la nuque et de ne pas avoir assez « d’énergie » (de circulation sanguine) dans la tête.
Soulager les migraines
L’exercice de base permet aussi de soulager la tension des muscles sous-occipitaux. La vertèbre C1 reprend sa place, la pression sur les artères vertébrales diminue, la circulation du sang augmente dans le tronc cérébral, et tout cela améliore la capacité aux interactions sociales.
Soulager les migraines
Les recherches de Janet Travell ont montré que les tensions musculaires individuelles génèrent des schémas de douleur spécifiques. Un masseur inexpérimenté masse là où ça fait mal, alors que la tension musculaire produit souvent de la douleur à distance, une douleur « projetée ». Grâce au travail du Dr Travell, nous savons que le traitement de certains points musculaires spécifiques réduit les douleurs projetées. Elle a donc nommé les premiers « zones gâchettes ».
Soulager les migraines
Tous les muscles ont des zones gâchettes, souvent un peu plus dures que le reste de la surface du muscle. En pressant les zones gâchettes des muscles trapèzes et sterno-cléido-mastoïdiens, on peut donc soulager les migraines.