Highlights
Le dysfonctionnement en héritage
Dans la traduction littérale de l’ancien grec, langue dans laquelle le Nouveau Testament fut rédigé, pécher veut dire « manquer le but », comme l’archer manque sa cible. Pécher veut donc dire manquer le but de l’existence humaine. Pécher veut dire vivre maladroitement et aveuglément, et par conséquent souffrir et faire souffrir. Ici encore, le terme, une fois débarrassé de son bagage culturel et des mauvaises interprétations, désigne le dysfonctionnement inhérent à la condition humaine.
Le dysfonctionnement en héritage
On ne devient pas bon en essayant d’être bon, mais en trouvant la bonté qui est déjà en soi et en lui permettant de s’exprimer.
L’émergence d’une nouvelle conscience
Lao-tseu. Ce dernier nous a légué ses enseignements sous la forme d’un des livres spirituels les plus profonds jamais écrit, le Tao-tö-king (Le livre de la voie et de la vertu).
L’émergence d’une nouvelle conscience
Les enseignements qui indiquaient la voie pour dépasser le dysfonctionnement, pour dépasser la folie collective, furent déformés et devinrent eux-mêmes partie intégrante de la folie. C’est ainsi que les religions, dans une grande mesure, dissocièrent plutôt qu’elles unirent. Au lieu de mettre fin à la violence et à la haine par la réalisation de l’unité fondamentale propre à la vie, elles engendrèrent davantage de violence et de haine, davantage de division entre les peuples, entre les diverses religions et même au sein d’une religion. Les religions devinrent des idéologies, des systèmes de croyances auxquels les gens pouvaient s’identifier et qu’ils pouvaient utiliser pour intensifier le faux sens de soi qu’ils avaient d’eux-mêmes.
L’émergence d’une nouvelle conscience
Ces idéologies et croyances leur permettaient d’avoir raison, les autres ayant ainsi automatiquement tort, et de définir leur identité à travers leurs ennemis, les « autres », les « mécréants », les « non-croyants », se donnant par là le droit justifié de les tuer au besoin. L’homme fit Dieu à son image. L’éternel, l’infini et l’innommable fut réduit à une idole mentale en laquelle il fallait croire et qu’il fallait vénérer comme « mon dieu » ou « notre dieu ».
L’émergence d’une nouvelle conscience
Tout au long de l’histoire, il y a toujours eu quelques rares personnes qui ont connu un basculement de leur conscience et qui ont vu en eux Ce vers quoi toutes les religions tendent. Pour décrire cette Vérité non conceptuelle, ils se sont servis du cadre conceptuel de leurs propres religions respectives.
L’émergence d’une nouvelle conscience
À l’inverse de la religion courante, ces écoles dispensaient des enseignements mettant l’accent sur la transformation intérieure et sur la réalisation
Spiritualité et religion
le fait de disposer d’un système de croyances – un ensemble de pensées que vous considérez comme vérité absolue – ne fait pas de vous une personne spirituelle, quelle que soit la nature de ces croyances. En fait, plus vous assimilez vos pensées (croyances) à votre identité, plus vous vous coupez de votre dimension spirituelle intérieure.
Spiritualité et religion
Comme ils assimilent la vérité à la pensée, une fois qu’ils sont complètement identifiés à leurs pensées (leur mental), ils prétendent être les seuls possesseurs de la vérité. Inconsciemment, ils ne font que protéger leur identité et ne réalisent surtout pas les limites de la pensée. À moins de croire (penser) exactement comme eux, vous êtes selon eux dans l’erreur.
Spiritualité et religion
L’ouverture à la spiritualité à grande échelle en dehors des structures religieuses est un phénomène entièrement nouveau. Autrefois, cela n’aurait pas pu se concevoir, surtout en Occident, la culture la plus dominée de toutes par le mental, culture où l’Église chrétienne avait une franchise virtuelle sur la spiritualité.
Spiritualité et religion
Ces adeptes réalisent ainsi que le degré de spiritualité n’a rien à voir avec ce en quoi vous croyez, mais tout à voir avec votre état de conscience. Et cette prise de conscience détermine la façon dont vous agissez dans le monde et avec autrui.
L’urgence de la transformation
comme l’ego est destiné à se dissoudre, toutes ses structures rigides, qu’elles soient de nature religieuse, institutionnelle, corporative ou gouvernementale, se désintégreront de l’intérieur, même si elles semblent profondément ancrées. Ce sont les structures les plus rigides, les plus hermétiques au changement qui s’effondreront les premières.
L’urgence de la transformation
C’est à ce genre de défi auquel l’humanité est confrontée actuellement : l’humanité doit réagir à une situation critique qui menace sa survie même. Le dysfonctionnement de l’esprit (ego), déjà reconnu il y a plus de 2 500 ans par les anciens sages et maintenant amplifié par la science et la technologie, menace pour la première fois la survie de la planète tout entière. Jusqu’à récemment, la transformation de la conscience humaine, également mentionnée par les anciens sages, n’était rien d’autre qu’une possibilité, concrétisée ça et là chez quelques rares personnes, indépendamment de leur culture ou de leur confession religieuse. Un tel avènement de la conscience humaine ne se produisait pas parce que ce n’était pas impératif.
L’urgence de la transformation
Ce qui émerge en ce moment, ce n’est pas un nouveau système de croyances, une nouvelle religion, mythologie ou idéologie spirituelle, puisque nous arrivons au bout non seulement des mythologies, mais également des idéologies et des systèmes de croyances. Le changement se situe au-delà du contenu du mental, au-delà de nos pensées. En fait, au cœur de la nouvelle conscience se trouve la transcendance de la pensée, l’habileté nouvellement trouvée de s’élever au-dessus de la pensée et de réaliser une dimension en soi infiniment plus vaste que la pensée. Le sens de votre identité ne vient alors plus de l’incessant flot de pensées que vous preniez pour vous dans l’état de l’ancienne conscience. Quelle libération de réaliser que la « voix dans ma tête » n’est pas ce que je suis ! Mais alors, qui suis-je ? Je suis celui qui voit ceci. Je suis celui qui est là avant la pensée. Je suis la présence dans laquelle la pensée, l’émotion ou la perception se produisent.
L’urgence de la transformation
L’ego n’est rien d’autre qu’une identification à la forme, principalement aux formes-pensées
État actuel de l’humanité : ego
les mots peuvent presque avoir un effet envoûtant sur vous. Vous pouvez facilement vous y perdre, les laisser vous hypnotiser et croire implicitement que lorsque vous avez associé un mot à un objet, vous savez ce que cet objet est. Une chose est sûre : vous ne savez pas ce qu’il est. Vous avez seulement apposé une étiquette sur le mystère qu’il abrite. Tout ce qui existe – un oiseau, un arbre, une simple pierre et bien entendu un être humain – ne peut être totalement connu. Pour quelle raison ? Parce que chaque chose possède une profondeur insondable. Tout ce que nous percevons, expérimentons ou pensons n’est que la couche superficielle de la réalité, l’extrême pointe de l’iceberg
État actuel de l’humanité : ego
le plus grand des miracles est de faire l’expérience de votre essence avant toute parole, toute pensée, toute étiquette mentale, toute image. Pour que cela se produise, il faut dégager le sens de votre Être de toutes les choses auxquelles il s’est retrouvé mêlé, auxquelles il s’est retrouvé identifié. Ce dégagement constitue le thème fondamental de ce livre.
État actuel de l’humanité : ego
Certes, nous avons besoin des mots et des pensées. Ils ont même une beauté propre. Mais avons-nous vraiment besoin d’en faire notre prison ? Les mots réduisent la réalité à quelque chose que l’esprit humain peut saisir, ce qui ne se résume pas à grand chose.
Le Moi illusoire
Dans l’usage quotidien normal, le « je » incarne l’erreur primordiale, une perception erronée de qui vous êtes, un sens illusoire de votre identité. Le « je » représente l’ego. Ce sens illusoire du moi est ce qu’Albert Einstein qualifiait « d’illusion d’optique de la conscience ». Cet homme de science avait non seulement de la perspicacité dans le domaine de l’espace et du temps, mais aussi dans celui de la nature humaine.
Le Moi illusoire
si vous pouvez reconnaître l’illusion comme telle, elle se dissout. La reconnaissance d’une illusion est aussi sa fin. Sa survie dépend du fait qu’on la prend à tort pour la réalité
Le Moi illusoire
à mesure que l’enfant grandit, la pensée d’origine « je » attire d’autres pensées : elle s’identifie à un genre, à des possessions, à un corps, à une nationalité, une race, une religion, une profession. Le « je » s’identifie à d’autres choses, entre autres à des rôles (celui de mère, de père, de mari, de femme, etc.), à des connaissances ou des opinions, à des goûts et à tout ce qui est arrivé au « moi » par le passé, ces souvenirs étant des pensées qui définissent encore plus le sens du moi avec le concept de « moi et mon histoire ». Ceci n’est qu’un aperçu des choses à partir
Contenu et structure de l’ego
La compulsion inconsciente à renforcer sa propre identité par une association à un objet fait partie prenante de la structure même de l’ego. La plus fondamentale des structures mentales par laquelle l’ego peut exister est donc l’identification. Étymologiquement, le terme « identification » vient du latin idem, qui veut dire « pareil » et facere, qui veut dire « faire ». Donc, quand je m’identifie à quelque chose, je le « fais pareil ». Pareil à quoi ? Pareil à moi. Je confère à cet objet un sentiment de moi et ainsi il devient partie prenante de mon « identité ».
Identification aux choses
Les spécialistes du monde de la publicité savent très bien que s’ils veulent vendre ce dont les gens n’ont pas vraiment besoin, ils doivent les convaincre que ces choses ajouteront quelque chose à la façon dont ils se voient ou dont ils sont vus par les autres. Autrement dit, ces choses ajouteront quelque chose au sens qu’ils ont d’eux-mêmes. C’est ce qu’ils font en vous disant par exemple que vous vous distinguerez des autres en employant tel ou tel produit, ceci sous-entendant que vous serez plus pleinement vous-même
Identification aux choses
Les étiquettes de grande marque sont fondamentalement des identités collectives que vous « achetez ». Comme elles coûtent cher, elles ont par conséquent un caractère d’exclusivité. Si tout le monde pouvait les acheter, elles perdraient leur valeur psychologique et tout ce qu’il vous resterait, ce serait leur valeur matérielle, qui ne correspond qu’à une fraction de ce que vous avez payé.
Identification aux choses
Ce à quoi vous vous identifiez concerne le contenu, alors que la compulsion inconsciente à l’identification concerne la structure. C’est une des façons les plus fondamentales dont le mental fonctionne.
Identification aux choses
Paradoxalement, ce qui maintient la soi-disant société de consommation active, c’est le fait que la tentative de se retrouver dans ces objets ne fonctionne pas. Comme la satisfaction de l’ego est de courte durée, vous en voulez davantage. Donc, vous continuez d’acheter, de consommer.
Identification aux choses
Il ne faut pas mépriser le monde des choses, il faut l’honorer. Chaque chose possède son essence propre, chaque chose est une forme temporaire dont l’origine remonte au grand Tout sans forme, à la source de tous les objets, corps et formes
Identification aux choses
La plupart des gens n’évoluent pas dans une réalité vivante, mais dans une réalité conceptuelle.
Identification aux choses
nous ne pouvons pas véritablement honorer les objets si nous les employons pour renforcer notre identité, autrement dit si nous essayons de nous trouver en eux. C’est exactement ce que l’ego fait. L’identification de l’ego aux objets crée un attachement à ces derniers, une obsession des objets, qui à son tour crée une société de consommation et des structures économiques où la seule mesure de progrès est l’« éternel plus ». La quête sans frein de ce plus, d’une croissance infinie est un dysfonctionnement, une maladie
Identification aux choses
e pouvez plus sentir la vie en vous, il est probable que vous la remplirez d’objets.
Identification aux choses
Je vous suggère, comme pratique spirituelle, d’observer le rapport que vous entretenez avec le monde des objets. Observez particulièrement ce rapport en ce qui concerne les objets précédés de l’adjectif possessif « mon » ou « ma ». Il vous faudra faire preuve de vigilance et d’honnêteté pour découvrir si le sens que vous avez de votre valeur personnelle est lié à vos possessions. Certaines choses vous donnent-elles un subtil sentiment d’importance ou de supériorité ? Le manque de certains objets vous fait-il sentir inférieur à ceux qui en ont plus que vous ? Mentionnez-vous avec désinvolture les choses que vous possédez ou les étalez-vous pour renforcer le sens de votre valeur personnelle aux yeux d’une autre personne et, par le fait même, aux vôtres ? Éprouvez-vous du ressentiment ou de la colère, et vous sentez-vous diminué sur le plan de votre valeur quand quelqu’un possède plus que vous ou quand vous perdez une possession précieuse ?
La bague perdue
L’Être doit être senti : il ne peut être pensé. Cela est étranger à l’ego parce qu’il n’est fait que de pensées
La bague perdue
« Tout ce à quoi l’ego cherche à s’attacher est un substitut de l’Être qu’il ne réussit pas à sentir. Bien entendu, vous pouvez accorder une certaine valeur à vos choses et en prendre soin, mais chaque fois que vous vous y attachez, vous pouvez être assurée que l’ego entre en jeu. Et vous n’êtes jamais vraiment attachée à un objet, mais plutôt à une pensée qui s’accompagne d’un “je”, d’un “moi”, d’un “mon” ou d’un “ma”. Chaque fois que vous acceptez totalement une perte, vous transcendez l’ego. Et ce que vous êtes, l’essence de votre conscience, émerge. »
La bague perdue
une chose est sûre : la vie vous procure exactement l’expérience dont vous avez le plus besoin pour que votre conscience évolue. Comment savoir si c’est l’expérience dont vous avez besoin ? Parce que c’est l’expérience qui vous arrive en ce moment.
La bague perdue
Est-ce que c’est mal d’être fier de ses possessions ou d’éprouver du ressentiment envers les gens qui possèdent plus que vous ? Pas du tout. Le sentiment de fierté, de se distinguer des autres, l’apparent renforcement du soi par un « plus que » et l’apparente diminution du soi par un « moins que » ne sont jamais bien ou mal. C’est juste l’ego. Et il n’y a rien de mal à l’ego : il est seulement inconscient. Quand vous observez l’ego en vous, c’est que vous commencez à le dépasser. Ne prenez pas l’ego trop au sérieux et, quand vous le surprenez chez vous dans certains comportements, souriez-en. Riez-en même. Comment l’humanité a-t-elle pu se faire prendre par lui pendant si longtemps ? Sachez par-dessus tout que l’ego n’est pas personnel et qu’il n’est pas ce que vous êtes. Si vous faites de l’ego un problème personnel, vous retombez encore dans l’ego.
L’illusion de la possession
Que les gens tombent d’accord ou pas, il est important de reconnaître que l’histoire et les formes-pensées constituant cette histoire n’ont absolument rien à voir avec ce que vous êtes en essence.
L’illusion de la possession
avoir raison et donner tort aux autres est un des principaux schèmes mentaux de l’ego, une des principales formes de l’inconscience.
L’illusion de la possession
Il y a des gens qui ont renoncé à tout mais qui ont cependant un plus gros ego que celui de certains millionnaires. Si vous lui soustrayez une sorte d’identification, l’ego se hâtera d’en trouver une autre. Finalement, peu lui importe ce à quoi il s’identifie, pourvu qu’il s’identifie à quelque chose.
L’illusion de la possession
L’ego vit de comparaison. La façon dont les autres vous voient devient la façon dont vous vous voyez.
L’illusion de la possession
Comment se débarrasser de l’attachement aux objets ? N’essayez même pas, c’est impossible. L’attachement aux objets s’efface de lui-même quand vous n’essayez plus de vous trouver en eux. Entre-temps, soyez juste conscient de votre attachement. Parfois, vous ne savez même pas que vous êtes attaché à quelque chose, c’est-à-dire identifié à ce quelque chose, jusqu’à ce que vous le perdiez ou qu’il y ait une possibilité de le perdre. Si vous vous retrouvez contrarié, anxieux, etc., cela signifie que vous y êtes attaché. Si vous êtes conscient que vous êtes identifié à une chose, l’identification cesse d’être totale. « Je suis la vigilance qui est consciente de cet attachement. » C’est ainsi que commence la transformation de la conscience.
Le vouloir : le besoin d’en avoir plus
Aucun ego ne tient très longtemps sans le besoin d’en avoir plus. Par conséquent, le vouloir maintient l’ego plus en vie que l’avoir. Donc, l’ego trouve bien plus de satisfaction dans le vouloir que dans l’avoir. Ainsi, cette maigre satisfaction d’avoir est toujours supplantée par le besoin d’en avoir plus. Tel est le besoin psychologique d’avoir plus de choses auxquelles s’identifier. Ce besoin s’apparente à une drogue. Il n’est pas un vrai besoin.
Le vouloir : le besoin d’en avoir plus
Les gens qui souffrent de boulimie se feront souvent vomir pour pouvoir continuer à manger. C’est donc leur esprit qui a faim, pas leur corps. Ce problème d’alimentation serait résolu si, au lieu de s’identifier à son mental, la personne pouvait être en contact avec son corps et sentir les véritables besoins de son corps plutôt que les pseudo besoins de son ego.
Le vouloir : le besoin d’en avoir plus
La plupart des egos veulent des choses qui sont contradictoires. Ils veulent différentes choses à différents moments ou bien ne savent même pas ce qu’ils veulent, excepté qu’ils ne veulent pas ce qui est, c’est-à-dire le moment présent. Malaise, agitation, ennui, anxiété, insatisfaction sont le produit d’un vouloir non comblé.
Le vouloir : le besoin d’en avoir plus
Comme le vouloir est de nature structurale, aucun contenu, petit ou grand, ne peut procurer de satisfaction durable aussi longtemps que cette structure existe. L’intense vouloir qui n’a aucun objet particulier se retrouve souvent chez l’ego encore en formation des adolescents, certains d’entre eux étant dans un état permanent de négativité et d’insatisfaction.
Le vouloir : le besoin d’en avoir plus
Les commodités de base et les besoins physiques (nourriture, eau, abri et vêtements) des humains de la planète pourraient facilement être comblés, si ce n’était de la cupidité de l’ego, ce besoin rapace et dément d’en avoir toujours plus, qui a créé ce déséquilibre dans les ressources. Cette cupidité s’exprime collectivement dans les structures économiques de ce monde, comme les multinationales, qui sont des entités de l’ego rivalisant les unes avec les autres pour en avoir plus. Leur seul but aveugle est le profit, et elles s’y consacrent absolument sans pitié. La nature, les animaux, les gens et même leurs employés ne sont que des chiffres dans leurs bilans, des objets inanimés à utiliser et à jeter.
Identification avec le corps
Le fait d’être un homme ou une femme représente une grande partie du sens que les gens ont d’eux. Le genre devient une identité et l’identification au genre est encouragée dès le plus jeune âge. Elle vous confine à un rôle, à des schèmes comportementaux conditionnés qui colorent non seulement votre sexualité, mais tous les aspects de votre vie
Identification avec le corps
En Occident, c’est l’apparence physique qui contribue beaucoup à l’impression de ce que vous pensez être : la force ou la faiblesse du corps, sa beauté ou sa laideur relativement à celle des autres. Pour bien des gens, le sentiment de la valeur personnelle est intimement lié à la force physique, à la beauté, à la forme et à l’apparence
Identification avec le corps
Si la personne souffrant d’anorexie pouvait regarder son corps sans l’interférence des jugements portés par son mental ou encore reconnaître ces jugements pour ce qu’ils sont, au lieu d’y croire, ou encore mieux si elle pouvait sentir son corps de l’intérieur, se serait le début de la guérison.
Identification avec le corps
Que les gens soient beaux ou laids, ils tirent tous en grande partie leur identité de leur corps, que cette identité soit de nature positive ou négative. Je dirais plus précisément qu’ils tirent leur identité de la pensée « Je » qu’ils rattachent à tort à l’image mentale ou au concept de leur corps, corps qui n’est après tout rien d’autre qu’une forme physique partageant la même destinée que toutes les formes, c’est-à-dire l’impermanence et, en bout de ligne, la putréfaction.
Comment sentir le corps subtil
Si vous n’êtes pas habitué à être en contact avec votre corps subtil, fermez les yeux pendant quelques instants et sentez la vie dans vos mains. Ne demandez pas à votre mental parce qu’il vous dira : « Je ne sens rien. ». Il vous dira aussi « Donne-moi quelque chose de plus intéressant à quoi penser. » Alors, au lieu de demander à votre mental, allez directement à vos mains. Je veux dire par là que vous devez devenir conscient de la subtile sensation de vitalité qu’il y a en elles. Cette vitalité est là. Il vous suffit d’y amener votre attention pour la remarquer. Il se peut que vous ressentiez tout d’abord un léger picotement, puis ensuite une sensation d’énergie ou de vitalité. Si vous maintenez votre attention sur vos mains pendant quelques instants, ce sentiment de vitalité s’intensifiera. Certaines personnes n’ont même pas besoin de fermer les yeux pour ça. Elles peuvent sentir la vitalité dans leurs mains tout en lisant ces pages. Dirigez maintenant votre attention vers vos pieds et maintenez-la à cet endroit pendant une minute ou deux. Vous verrez que vous sentirez vos mains et vos pieds en même temps. Ajoutez d’autres parties de votre corps – les jambes, les bras, l’abdomen, la poitrine, etc. – jusqu’à ce que vous soyez conscient de façon globale du corps subtil et de sa vitalité.
Comment sentir le corps subtil
Ce que j’appelle « corps subtil » ou encore « corps énergétique », n’est plus vraiment le corps, mais l’énergie vitale, le lien entre la forme et l’absence de forme. Prenez l’habitude de sentir le corps subtil aussi souvent que vous le pouvez.
Comment sentir le corps subtil
Non seulement la présence au corps vous ancre dans le moment présent, mais elle est la porte qui vous permet de sortir de la prison qu’est l’ego. Cette présence au corps stimule également le système immunitaire et la capacité d’auto-guérison du corps.
La paix qui dépasse tout entendement
Quand les formes auxquelles vous vous étiez identifié s’effondrent ou vous sont reprises, il y a effondrement de l’ego étant donné que l’ego est identification à la forme. Alors, quand il n’y a plus rien à quoi s’identifier, qui êtes-vous ?
La paix qui dépasse tout entendement
Quand vous cédez intérieurement, quand vous lâchez prise, une nouvelle dimension de la conscience s’ouvre. Si vous pouvez ou devez poser un geste, ce dernier sera posé en harmonie avec le tout et soutenu par l’intelligence créatrice, par la conscience non conditionnée avec laquelle vous devenez un grâce à l’ouverture dont vous faites preuve. Les circonstances et les gens sont alors de votre côté, des coïncidences se produisent. Et si aucun geste ou aucune action n’est possible, vous demeurez dans la paix et la quiétude intérieures engendrées par le lâcher-prise. Vous demeurez avec Dieu.
Au cœur de l’ego
Nous lui donnons le nom d’ego car il y a un certain sens de soi, de je (ego) dans chaque pensée, chaque souvenir, chaque interprétation, opinion, point de vue, réaction, émotion
Au cœur de l’ego
Le plus souvent, quand vous dites « je », c’est l’ego qui parle, pas vous, ainsi que nous l’avons vu. L’ego est fait de pensées et d’émotions, d’un fatras de souvenirs auxquels vous vous identifiez en tant que « moi et mon histoire », de rôles habituels que vous jouez sans le savoir, d’identifications collectives comme la nationalité, la religion, la race, la classe sociale ou l’allégeance politique. On trouve également dans l’ego des identifications personnelles non seulement aux possessions, mais également aux opinions, à l’apparence extérieure, aux vieux ressentiments, aux concepts de vous comme étant mieux ou moins bien que les autres, aux réussites et aux échecs.
Au cœur de l’ego
Même si le contenu de l’ego varie d’une personne à une autre, sa structure est toujours la même. Autrement dit, les egos ne diffèrent que superficiellement
Au cœur de l’ego
Pour maintenir la pensée « Je », l’ego a besoin de la pensée opposée « l’autre ». L’idée de « je » ne peut survivre sans l’idée de « l’autre ». Les autres sont surtout « autre » quand je les considère comme mes ennemis. En bas de l’échelle de ce scénario inconscient de l’ego, on trouve l’habitude compulsive de se plaindre des autres et de leur donner tort
Récrimination et ressentiment
La récrimination est une des stratégies que l’ego préfère pour se renforcer. Chaque doléance est une petite histoire que le mental invente et en laquelle vous croyez complètement. Que vous vous plaigniez à voix haute ou en pensée ne fait aucune différence
Récrimination et ressentiment
se sentir amer, indigné, lésé ou offensé. Vous en voulez aux autres parce qu’ils sont cupides, malhonnêtes et qu’ils manquent d’intégrité. Vous leur en voulez pour ce qu’ils font, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont dit qu’ils feraient et n’ont pas fait, pour ce qu’ils auraient dû faire ou ne pas faire. L’ego adore ça. Au lieu de fermer les yeux sur l’inconscience des autres, vous l’associez à leur identité. Et qui fait ça ? L’inconscience qui est en vous, l’ego
Récrimination et ressentiment
Ne pas réagir, ce n’est pas faire preuve de faiblesse, mais de force. On pourrait employer le terme pardon à la place de non-réaction. Pardonner, c’est fermer les yeux, ou encore mieux, voir à travers. À travers l’ego, vous voyez ce qu’il y a de sain chez chaque être humain et ce qui constitue son essence. L’ego aime se plaindre et éprouver du ressentiment non seulement envers les autres, mais également envers les situations. Ce que vous faites avec une personne, vous pouvez aussi le faire avec une situation, c’est-à-dire en faire un ennemi. C’est toujours la même rengaine : ceci ne devrait pas se produire, je ne veux pas être ici, je ne veux pas faire ça, on me traite injustement. Et le plus grand ennemi de l’ego est bien entendu le moment présent, c’est-à-dire la vie elle-même.
Récrimination et ressentiment
il ne faut pas confondre se plaindre avec informer quelqu’un d’une erreur ou d’un manque, afin que la situation puisse être redressée. Et s’abstenir de se plaindre ne veut pas nécessairement dire endurer de la mauvaise qualité ou un mauvais comportement. L’ego n’entre pas en jeu si vous dites à un serveur que votre soupe est froide et qu’il faudrait la réchauffer, du moins si vous vous en tenez aux faits toujours neutres. « Comment osez-vous me servir de la soupe froide.. » En disant cela, vous vous plaignez, vous faites entrer en jeu un « me » qui aime se sentir personnellement offensé par la soupe froide et qui va tirer le maximum de la situation, un « me » qui aime donner tort à l’autre. Le genre de plainte dont il est question ici est au service de l’ego, pas du changement. Parfois, il est évident que l’ego ne veut pas réellement de changement afin de pouvoir continuer à se plaindre.
Récrimination et ressentiment
Dès l’instant où vous devenez conscient de l’ego en vous, il n’est plus à proprement parler l’ego, mais juste un vieux schème mental conditionné. Comme ego veut dire inconscience, conscience et ego ne peuvent coexister. Il se peut que le vieux schème mental survive et réapparaisse pendant un certain temps puisqu’il suit un mouvement d’entraînement vieux de milliers d’années d’inconscience humaine collective. Cependant, chaque fois que ce vieux schème est reconnu, il s’affaiblit.
Récrimination et ressentiment
Voyez si vous réussissez à attraper (remarquer) la voix dans votre tête au moment même où elle se plaint de quelque chose. Reconnaissez-la pour ce qu’elle est, c’est-à-dire la voix dans votre tête, rien de plus qu’un schème mental conditionné, une pensée. Chaque fois que vous remarquerez cette voix, vous réaliserez également que vous n’êtes pas la voix
Réactivité et rancune
Le ressentiment qui dure s’appelle rancune. Porter de la rancune en soi, c’est être en permanence « contre » et c’est la raison pour laquelle la rancune constitue une partie significative de l’ego chez bien des gens.
Avoir raison, donner tort
La rancune est une forte émotion négative reliée à un événement ayant parfois eu lieu il y a longtemps et que l’on entretient par la pensée compulsive en se répétant l’histoire dans sa tête ou tout haut sous la forme de « ce que quelqu’un m’a fait » ou « ce que quelqu’un nous a fait ». La rancune contaminera d’autres secteurs de votre vie. Par exemple, pendant que vous ressassez et sentez la rancune, l’énergie émotionnelle négative qui lui est rattachée peut déformer votre perception d’un événement se produisant dans le présent ou influencer la façon dont vous parlez ou agissez avec une personne dans le présent. Une forte rancune arrive à contaminer de grands secteurs de votre vie et à vous maintenir sous l’emprise de l’ego. Il faut de l’honnêteté pour reconnaître que vous abritez encore de la rancune, qu’il y a quelqu’un, un ennemi, dans votre vie à qui vous n’avez pas complètement pardonné. Si c’est le cas, soyez conscient de la rancune aussi bien sur le plan cognitif qu’émotionnel. En d’autres mots, soyez conscient des pensées qui entretiennent cette rancune et sentez l’émotion que le corps génère en réponse à ces pensées. N’essayez pas de vous débarrasser de la rancune. Essayer de se débarrasser ou de pardonner ne fonctionne pas. Le pardon se produit naturellement quand vous voyez que la rancune n’a d’autre raison d’être que de renforcer un faux sens de soi, de maintenir l’ego. Voir, c’est se libérer. Quand Jésus disait « Pardonnez à vos ennemis », il enseignait essentiellement aux gens à défaire une des principales structures de l’ego humain. Le passé n’a pas le pouvoir de vous empêcher d’être présent maintenant. Seule la rancune concernant un fait passé a ce pouvoir. Et qu’est la rancune sinon un fardeau de vieilles pensées et de vieilles émotions.
La vérité : relative ou absolue ?
Au-delà du domaine des simples faits vérifiables, la certitude que « j’ai raison et que vous avez tort » est une chose dangereuse dans les relations personnelles et dans les relations entres nations, tribus, confessions, etc.
La vérité : relative ou absolue ?
Pendant des siècles, on a considéré qu’il était juste de brûler et torturer des gens vivants si leurs opinions divergeaient ne serait-ce qu’un tantinet de la doctrine de l’Église ou des interprétations étroites des écritures (la « vérité ») et que par conséquent ils avaient tort. Ils avaient tellement tort qu’il fallait les tuer. On accordait plus d’importance à la Vérité qu’à la vie humaine. Et cette Vérité, c’était quoi ? Une histoire à laquelle vous deviez croire, ce qui veut dire un ramassis de pensées.
La vérité : relative ou absolue ?
vous ne trouverez pas la vérité absolue si vous la cherchez là où elle ne peut être trouvée, c’est-à-dire dans les doctrines, les idéologies, les règles ou les histoires. Qu’ont donc en commun tous ces éléments ? Ils sont faits de pensées. Au mieux, la pensée peut pointer vers la vérité, mais elle n’est jamais la vérité. C’est pour cette raison que les bouddhistes affirment que « le doigt qui pointe vers la lune n’est pas la lune ». Toutes les religions sont également fausses et également vraies, selon la façon dont vous vous en servez. Vous pouvez les utiliser en les mettant au service de l’ego ou bien en les mettant au service de la Vérité. Si vous croyez que votre religion est la Vérité, vous l’utilisez pour la mettre au service de l’ego. Employée de cette façon, la religion devient une idéologie et crée un sens illusoire de supériorité ainsi que division et conflit entre les gens. Mis au service de la Vérité, les enseignements religieux constituent des panneaux indicateurs laissés par des êtres humains éveillés pour vous aider à vous éveiller spirituellement, c’est-à-dire à vous libérer de l’identification à la forme. Il n’existe qu’une seule Vérité absolue, dont toutes les autres découlent. Quand vous trouvez cette Vérité, vos actes en sont un reflet. Et les actes humains peuvent soit refléter la Vérité, soit refléter l’illusion. Peut-on verbaliser la Vérité ? Oui, mais les mots ne sont pas la vérité. Ils ne font que pointer vers elle. La Vérité est inséparable de qui vous êtes. Oui, vous êtes la Vérité. Si vous la cherchez ailleurs, vous serez chaque fois déçu. L’Être même que vous êtes est Vérité. C’est ce que Jésus voulait transmettre quand il a dit « Je suis la voie, la vérité et la vie[2] ». Ces paroles sont un des indicateurs les plus puissants et directs de la Vérité, si on les comprend correctement. Par contre, si on les interprète mal, ils se transforment en obstacle. Jésus parle ici du « Je suis » le plus profond, de l’essence de chaque homme et de chaque femme, de chaque forme de vie. Il parle de la vie que vous êtes. Certains mystiques chrétiens ont appelé cette essence le Christ intérieur. Pour les bouddhistes, il s’agit de votre nature de Bouddha. Pour les hindous, c’est l’atman, le Dieu qui réside à l’intérieur. Lorsque vous êtes en contact avec cette dimension en vous – et être en contact avec elle est votre état naturel, pas un accomplissement miraculeux – tous vos actes et toutes vos relations reflètent le sentiment d’unité que vous ressentez profondément en vous. Ceci est l’amour. Ce sont les gens coupés de leur vérité qui ont besoin de lois, de commandements, de règles et de règlements. Ces structures empêchent en général les pires excès de l’ego, mais parfois pas. « Aime et fais ta volonté » a dit Saint Augustin. Les mots ne pourraient pas se rapprocher davantage de la Vérité.
L’ego n’est pas personnel
Il devient évident ici que l’ego humain dans son aspect collectif de « nous » contre « eux » est encore plus dément que le « moi » contre « toi », même si le mécanisme est fondamentalement le même. Ce sont de loin de respectables citoyens bien normaux au service de l’ego collectif qui ont infligé la plus grande violence à d’autres humains, pas des criminels ni des détraqués mentaux. On peut donc aller jusqu’à dire que sur cette planète, « normal » équivaut à fou. Et qu’est-ce qui se trouve à l’origine de cette folie ? L’identification complète aux pensées et aux émotions, autrement dit l’identification à l’ego. La cupidité, l’égoïsme, l’exploitation, la cruauté et la violence sont encore présents partout sur la planète. Lorsque vous ne les reconnaissez pas en tant que manifestations individuelles et collectives d’un dysfonctionnement sous-jacent ou d’une maladie mentale sous-jacente, vous faites l’erreur de les personnaliser. Vous élaborez une identité conceptuelle pour une personne ou un groupe en disant : « C’est ce qu’il est. C’est ce qu’ils sont. » Lorsque vous prenez l’ego des autres pour leur identité, c’est votre propre ego qui se sert de cette fausse perception pour se renforcer en se donnant raison et en étant supérieur. Vous réagissez donc en condamnant, en vous indignant et souvent en vous mettant en colère contre celui que vous percevez comme l’ennemi. Tout ceci est extrêmement satisfaisant pour l’ego et renforce le sentiment de division entre vous et l’autre, dont la « différence » est grossie au point que vous ne réussissez plus à sentir votre part d’humanité commune, pas plus que la source de vie, l’essence divine, que vous avez en commun.
La guerre est un état d’esprit
Les schèmes de l’ego d’autrui auxquels vous réagissez particulièrement fort et que vous prenez pour leur identité ont souvent tendance à être les mêmes schèmes qui se trouvent aussi en vous mais que ne pouvez ou ne voulez voir. Vous avez donc dans ce sens-là beaucoup à apprendre de vos ennemis ! Qu’est-ce qui vous dérange le plus chez eux ? Leur égoïsme ? Leur cupidité ? Leur soif de pouvoir et de contrôle ? Leur manque de sincérité ? Leur malhonnêteté, leur propension à la violence, etc. ? Tout ce que vous détestez et à quoi vous réagissez fortement chez l’autre est aussi en vous. Mais ce n’est rien de plus qu’une forme d’ego et, comme tel, quelque chose de complètement impersonnel. Ce trait n’a rien à voir avec ce que la personne est ni avec ce que vous êtes. Ce n’est que lorsque vous prenez ce trait pour ce que vous êtes et que vous le remarquez chez vous qu’il devient une menace pour votre sentiment d’identité.
La guerre est un état d’esprit
Dans certains cas, il se peut que vous ayez besoin de vous protéger ou de protéger quelqu’un d’une autre personne. Faites attention de ne pas en faire une mission visant à « éradiquer le démon », car vous vous transformerez probablement en la chose même contre laquelle vous vous battez. En vous battant contre l’inconscience, vous tomberez dans l’inconscience. On ne peut jamais battre l’inconscience, le comportement dysfonctionnel de l’ego, en s’attaquant à elle. Même si vous battez votre opposant, l’inconscience sera encore là : elle aura simplement changé de camp ou bien elle prendra une nouvelle forme chez votre opposant. Vous renforcez tout ce contre quoi vous vous battez. Et ce à quoi vous résistez se perpétue.
La guerre est un état d’esprit
L’homéopathie et la médecine traditionnelle chinoise représentent une alternative intéressante pour soigner des maladies puisqu’elles ne considèrent pas ces dernières comme l’ennemi et, par conséquent, ne créent pas de nouvelles maladies.
La guerre est un état d’esprit
Il existe une profonde corrélation entre votre état de conscience et la réalité externe. Quand vous êtes sous l’emprise d’un état d’esprit comme la « guerre », vos perceptions deviennent extrêmement sélectives et déformées. Autrement dit, vous ne verrez que ce que vous voulez voir et vous l’interpréterez mal. Il vous est facile d’imaginer quels actes peuvent naître d’un tel système désaxé. Ou bien, au lieu de l’imaginer, vous pouvez aussi regarder les nouvelles à la télévision ce soir ! Reconnaissez l’ego pour ce qu’il est : un dysfonctionnement collectif, la folie de l’esprit humain. Lorsque vous le reconnaissez pour ce qu’il est, vous ne le prenez plus pour l’identité d’une autre personne. Une fois que vous le voyez pour ce qu’il est, il est plus facile de ne pas y réagir. Vous ne prenez plus les choses personnellement. Il n’y a plus récrimination, reproches, accusations, tort. Personne n’a tort. C’est l’ego. C’est tout. La compassion naît quand vous reconnaissez que tout le monde souffre de la même maladie mentale, certains davantage que d’autres. Alors, vous n’alimentez plus le drame qui est propre à toute relation fondée sur l’ego. Quel est le combustible du drame ? La réactivité. L’ego s’en repaît.
Cherchez-vous la paix ou le mélodrame ?
Cherchez-vous la paix ou le mélodrame ?
Au-delà de l’ego : votre véritable identité
Tout ce qu’il faut pour se libérer de l’ego, c’est en devenir conscient, puisque l’ego et la conscience sont deux choses incompatibles. La conscience de ce qui est représente la force que le moment présent abrite. C’est pour cette raison qu’on l’appelle aussi Présence.
Au-delà de l’ego : votre véritable identité
La réalisation spirituelle, c’est voir clairement que ce dont je fais l’expérience, ce que je pense, perçois ou sens n’est pas finalement qui je suis. C’est voir clairement que je ne peux me trouver dans toutes ces choses qui passent et disparaissent.
Au-delà de l’ego : votre véritable identité
Est-ce que je peux sentir mon identité essentielle comme étant la conscience elle-même ? Ou bien est-ce que je me perds dans les événements, le mental, le monde ?
Toutes les structures sont instables
L’ego veut toujours obtenir quelque chose des autres ou des circonstances. Il a toujours un programme caché, toujours un sentiment de « pas encore assez », d’insuffisance et de manque qui doit être comblé
Toutes les structures sont instables
Comme il est souvent contrecarré dans ses objectifs, l’espace entre le « ce que je veux » et le « ce qui est » devient une source constante d’angoisse et de contrariété.
Toutes les structures sont instables
L’émotion sous-jacente qui gouverne l’activité de l’ego est la peur. La peur de n’être personne, la peur de ne pas exister, la peur de mourir. Toutes les activités de l’ego cherchent au bout du compte à éliminer cette peur. Mais tout ce que l’ego réussit à faire, c’est à la masquer temporairement avec une relation intime, une nouvelle possession ou une victoire. L’illusion ne vous satisfera jamais, seule la vérité de ce que vous êtes, quand elle est réalisée, vous libérera. Pourquoi la peur? Parce que l’ego existe du fait qu’il s’identifie à la forme et que, au fin fond, il sait qu’aucune forme n’est permanente. Il sait que toutes les formes sont éphémères. Il y a donc toujours un sentiment d’insécurité autour de l’ego, même s’il a l’air très sûr de lui de l’extérieur.
Le besoin de l’ego de se sentir supérieur
il y avait écrit : « Danger. Toutes les structures sont instables. ». Je dis à mon ami : « Ce sutra (écriture sacrée) est vraiment profond ». Et nous sommes restés là, pleins de révérence. Une fois que vous réalisez et acceptez que toutes les structures (formes) sont instables, y compris les structures matérielles qui ont l’air solides, la paix s’installe en vous. Pourquoi ? Parce que, en reconnaissant l’impermanence de toutes les formes, vous vous éveillez à la dimension de l’absence de forme en vous, à ce qui est au-delà de la mort. C’est ce que Jésus appelait la « vie éternelle ».
L’ego et la célébrité
vous êtes sur le point de raconter à quelqu’un un événement qui s’est produit. « Devine un peu ? Tu ne le sais pas encore ? Laisse-moi te le raconter. » Si vous êtes suffisamment vigilant, vous pourrez peut-être détecter en vous un sentiment momentané de satisfaction juste avant de raconter votre histoire, même s’il s’agit de mauvaises nouvelles. Ce sentiment provient du fait que pendant un bref instant, aux yeux de l’ego, il y a un déséquilibre en votre faveur entre vous et votre interlocuteur. Pendant ce bref instant, vous en savez plus que lui. La satisfaction que vous ressentez provient de l’ego et du fait que votre sentiment de moi est plus fort que celui de votre interlocuteur. Qu’il s’agisse d’un chef d’état ou du pape, vous vous sentez supérieur à cet instant-là parce que vous en savez plus. C’est pour cette raison que bien des gens aiment faire des commérages. De plus, les commérages permettent d’ajouter un élément de critique et de jugement malicieux sur les autres, ce qui renforce aussi l’ego par la supériorité mentale sous-entendue mais imaginaire qui est là chaque fois que vous jugez négativement quelqu’un. Si quelqu’un d’autre a plus, sait plus ou peut faire plus, l’ego se sent menacé parce que ce sentiment de « moins » vient diminuer le sentiment imaginaire du moi en rapport à l’autre. Alors il essayera de se rétablir en diminuant, critiquant ou rabaissant la valeur des possessions, des connaissances ou des capacités de l’autre personne. Ou bien l’ego adoptera une autre stratégie et au lieu d’entrer en concurrence avec l’autre, il se rehaussera en s’associant à cette personne si celle-ci est importante aux yeux des autres.
L’ego et la célébrité
En général, l’ego veut toujours quelque chose. S’il pense qu’il ne peut rien obtenir de l’autre, il reste alors dans une indifférence totale et se fout complètement de vous. Les trois états prédominants de l’ego dans les relations sont les suivants : le vouloir, le vouloir non satisfait (colère, ressentiment, reproches, doléances) et l’indifférence.
Les rôles joués par les divers visages de l’ego
Comme l’ego ne sait pas que la source de toute énergie est en vous, il la cherche à l’extérieur. L’ego ne cherche pas l’attention sans forme qu’est la Présence, mais l’attention sous une forme ou une autre, entre autres la reconnaissance, les louanges, l’admiration. Ou bien il veut simplement être remarqué, il veut qu’on reconnaisse son existence. Le fait qu’une personne timide ait peur de l’attention des autres ne veut pas dire qu’elle soit libérée de l’ego. En effet, son ego est ambivalent : d’un côté, il veut l’attention et, de l’autre, il en a peur. La personne timide a peur que l’attention prenne la forme de désapprobation ou de critique, c’est-à-dire de quelque chose qui amoindrisse le sentiment de soi au lieu de le renforcer. Chez la personne timide, la peur de l’attention est donc plus grande que le besoin d’attention. La timidité s’accompagne souvent d’une notion de soi surtout négative : la croyance d’être inadéquat. Toute notion conceptuelle de soi – c’est-à-dire se voir comme ci ou comme ça – appartient à l’ego, qu’il s’agisse d’une notion surtout positive (je suis le meilleur) ou d’une notion surtout négative (je ne vaux rien). Derrière toute notion positive de soi se cache la peur de ne pas être assez bien. Derrière toute notion négative de soi se cache le désir d’être meilleur que les autres ou le meilleur.
Renoncer aux définitions de soi
En général, je félicite les gens quand ils me disent qu’ils ne savent plus qui ils sont. Ils me regardent avec perplexité et me demandent : « Êtes-vous en train de dire que c’est bien d’être confus ? » Je leur suggère de se demander ce qu’être confus veut dire pour eux. « Je ne sais pas » n’est pas de la confusion, alors que « Je ne sais pas, mais je devrais savoir ou j’ai besoin de savoir » en est. Vous est-il possible de renoncer à la croyance que vous devriez ou auriez besoin de savoir qui vous êtes ? En d’autres termes, pouvez-vous cesser de chercher des définitions conceptuelles pour vous donner un sentiment de soi ? Pouvez-vous cesser de faire appel à la pensée pour trouver une identité ? Quand vous renoncez à la croyance que vous devriez ou auriez besoin de savoir qui vous êtes, qu’arrive-t-il à la confusion ? Elle disparaît tout d’un coup.
Renoncer aux définitions de soi
Quand vous acceptez totalement que vous ne savez pas, vous accédez à un état de paix et de clarté bien plus près de ce que vous êtes vraiment que ce que vous avez jamais pensé pouvoir l’être. Quand vous vous définissez par le truchement de la pensée, vous vous limitez.
Les rôles pré-établis
quand vous êtes totalement identifié à un rôle, vous confondez un schème de comportement avec ce que vous êtes et vous vous prenez très au sérieux. Par ailleurs, vous attribuez automatiquement aux autres des rôles qui correspondent aux vôtres. Par exemple, lorsque vous allez voir un médecin qui est totalement identifié à son rôle, vous n’êtes plus à ses yeux un être humain, mais un patient ou un cas médical.
Les rôles pré-établis
Les interactions authentiques entre humains deviennent donc impossibles parce que vous vous perdez dans un rôle. Nous pourrions qualifier certains rôles pré-établis d’archétypes sociaux. En voici quelques-uns : la femme bourgeoise au foyer (rôle moins répandu qu’il ne l’était mais encore largement répandu), le mâle macho dur à cuire, la femme séductrice, l’artiste non conformiste, la personne cultivée (un rôle très commun en Europe) qui étale ses connaissances en littérature, art et musique de la même façon que d’autres étaleraient leurs vêtements ou leur voiture de prix. Et puis, il y a le rôle universel de l’adulte qui, lorsque vous le jouez, vous fait prendre vous et la vie très au sérieux. La spontanéité, la légèreté et la joie sont exclues de ce rôle.
Les rôles temporaires
Si vous êtes assez éveillé et assez présent pour pouvoir observer la façon dont vous interagissez avec les autres, il vous sera possible de détecter les subtils changements qui se produisent dans votre élocution, votre attitude et votre comportement selon votre interlocuteur
Les rôles temporaires
Vous ne vous adressez pas à un enfant comme vous le faites à un adulte. Pourquoi ? Parce que vous jouez des rôles.
Les rôles temporaires
À la place d’êtres humains, ce sont des images mentales qui interagissent les unes avec les autres. Plus les gens sont identifiés à leurs rôles respectifs, plus les relations deviennent fausses.
Les rôles temporaires
L’image conceptuelle que votre esprit a créée de vous est en relation avec sa propre création, c’est-à-dire avec l’image conceptuelle qu’il a créée de l’autre personne. Et comme le mental de l’autre personne a probablement procédé de même, chaque interaction entre deux personnes est en réalité une interaction entre quatre identités conceptuelles de l’ego, qui en fin de compte ne sont que des fictions. Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait tant de conflits dans les relations. Il n’y a pas de vraies relations.
Les rôles temporaires
Le moine aux mains moites
Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité
Dans bien des cas, le bonheur est un rôle que les gens jouent. Derrière la façade souriante, il y a beaucoup de souffrance. Les états dépressifs, les dépressions nerveuses et les réactions exagérées sont communes lorsque le malheur se cache derrière un extérieur souriant et des dents blanches bien brillantes, lorsqu’on nie, parfois même à soi, qu’on est très malheureux.
Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité
Si vous êtes malheureux, il faut en premier lieu le reconnaître. Mais ne dites pas « Je suis malheureux », car ce malheur intérieur n’a rien à voir avec qui vous êtes. Dites « Il y a du malheur en moi. » Ensuite, observez
Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité
Il se peut qu’une situation dans laquelle vous vous trouvez ait quelque chose à voir avec votre malaise. Il faudra alors passer à l’action pour changer la situation ou bien vous en soustraire. Si vous ne pouvez rien faire, faites face à la situation et dites-vous : « Bon, maintenant, c’est ainsi que les choses sont. Je peux soit accepter, soit me rendre la vie impossible. » La cause première du malheur n’est jamais la situation, mais toujours les pensées qui concernent celle-ci. Soyez donc conscient des pensées qui vous viennent et dissociez-les de la situation, qui est toujours neutre, qui est toujours telle qu’elle est
Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité
Au lieu d’inventer des histoires, tenez-vous en aux faits
Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité
Par exemple, si vous dites « Je suis ruiné », c’est une fiction qui vous limite et vous empêche de passer effectivement à l’action. Si vous dites « Il me reste 50 cents dans mon compte en banque », vous énoncez un fait. Affronter les faits redonne toujours du pouvoir
Le bonheur en tant que rôle et le bonheur en tant que vérité
Soyez conscient que vos pensées créent dans une large mesure les émotions que vous ressentez. Établissez le lien entre pensées et émotions. Au lieu d’être vos pensées et vos émotions, soyez la conscience derrière elles.
La paternité et la maternité : des rôles ou des fonctions ?
Ne cherchez pas le bonheur, vous ne le trouverez pas. Pourquoi ? Parce que chercher est l’antithèse même du bonheur. Le bonheur est toujours insaisissable, alors que la libération de la misère intérieure est possible tout de suite, en affrontant ce qui est plutôt qu’en inventant des histoires à son sujet. La misère intérieure dissimule votre état naturel de bien-être et de paix intérieure, qui sont la source naturelle du vrai bonheur.
La paternité et la maternité : des rôles ou des fonctions ?
La question cruciale est la suivante : Êtes-vous capable de bien vous acquitter de cette fonction de parent sans vous identifier à elle, c’est-à-dire sans qu’elle devienne un rôle ?
La paternité et la maternité : des rôles ou des fonctions ?
La fonction de parent vous demande en partie de prendre soin des besoins de l’enfant, d’empêcher l’enfant de se mettre en danger et de lui dire de temps en temps ce qu’il faut faire et ne pas faire. Lorsque vous vous identifiez au rôle de parent, par contre, lorsque votre identité en dépend en grande partie ou en totalité, la fonction parentale devient exagérée, trop accentuée et prend le dessus. Vous ne prenez plus soin des besoins de l’enfant, vous le gâtez. Vous n’empêchez plus votre enfant de se mettre en danger, vous le surprotégez, ce qui l’empêche de satisfaire son besoin d’explorer le monde et de faire ses propres expériences. Vous ne lui dites plus quoi faire ou ne pas faire, vous le contrôlez avec autorité. Qui plus est, ce rôle devenu identité subsiste longtemps une fois que ces fonctions particulières ne sont plus nécessaires. Le parent ne peut s’empêcher d’être un parent même quand l’enfant est devenu un adulte. Le parent ne peut renoncer au besoin que l’enfant ait besoin de lui.
La paternité et la maternité : des rôles ou des fonctions ?
Ram Dass a dit : « Si vous pensez être vraiment illuminé, allez donc passer une semaine avec vos parents. » C’est un excellent conseil. La relation avec vos parents est non seulement la relation première qui donne le ton à toutes vos relations subséquentes, mais aussi un bon test pour vérifier votre degré de présence. Plus il y a de passé en commun, plus vous devez être présent. Sinon, vous serez sempiternellement forcé de revivre le passé.
La souffrance consciente
La croyance « Je sais ce qui est le mieux pour toi » est peut-être vraie quand ils sont très jeunes, mais plus ils grandissent, moins elle est vraie. Plus vous avez d’attentes quant au déroulement de leur vie, plus vous êtes dans votre tête au lieu d’être présent à eux. Certes, ils feront des erreurs et en souffriront, comme tous les autres humains. Il se peut en fait qu’il s’agisse d’erreurs seulement à vos yeux. En fait, ce qui vous semble être une erreur peut s’avérer exactement ce qu’ils ont besoin de faire ou d’expérimenter. Donnez-leur autant d’aide et de conseils que vous pouvez, mais réalisez que vous devez à certains moments leur laisser faire des erreurs, surtout quand ils arrivent à l’âge adulte. Il se peut également, à certains moments, que vous deviez les laisser souffrir
La souffrance consciente
La souffrance leur arrivera peut-être de nulle part ou alors elle sera la conséquence de leurs propres erreurs. Ne serait-il pas merveilleux de pouvoir leur épargner toute souffrance ? Non, pas du tout. Pourquoi ? Parce qu’ils n’évolueraient pas en tant qu’êtres humains et resteraient superficiels, identifiés à la forme externe des choses. La souffrance vous amène dans les profondeurs de votre être. Le paradoxe, c’est que la souffrance est causée par l’identification à la forme et que c’est cette même souffrance qui érode l’identification à la forme. En grande partie causée par l’ego, cette souffrance détruit à un moment donné l’ego, mais pas avant que vous ne souffriez consciemment.
Parents conscients
Quand l’ego dit « Je ne devrais pas avoir à souffrir », cette pensée vous fait souffrir encore plus. C’est une déformation de la vérité qui est toujours paradoxale. En réalité et de façon paradoxale, vous avez besoin de dire « Oui » à la souffrance avant de pouvoir la transcender.
Parents conscients
L’ego ne sait rien de l’Être mais croit que vous serez sauvé à un moment donné en faisant. Si vous êtes aux prises avec l’ego, vous croyez qu’en faisant toujours plus vous accumulerez suffisamment de « faire » pour pouvoir vous sentir complet plus tard. Ce ne sera pas le cas. Vous ne ferez que vous perdre dans le faire. La civilisation tout entière est en train de se perdre dans un faire qui n’a pas sa source dans l’Être et qui devient par conséquent futile.
Parents conscients
Comment amener l’Être dans la vie d’une famille très occupée, dans la relation avec votre enfant ? La clé, c’est de donner de l’attention à votre enfant. En fait, il y a deux formes d’attention : celle que l’on pourrait qualifier de fondée sur la forme et celle fondée sur l’absence de forme. La première a toujours rapport d’une façon ou d’une autre avec le faire ou l’évaluation. « Est-ce que tu as fait tes devoirs ? Mange ! Range ta chambre ! Brosse-toi les dents ! Fais ci ! Arrête de faire ça ! Dépêche-toi de te préparer ! » « Qu’est-ce que j’ai à faire maintenant ? » Cette question résume assez bien ce qu’est la vie de famille dans bien des foyers. L’attention fondée sur la forme est bien sûr nécessaire et a sa place. Mais si c’est tout ce qu’il y a entre vous et votre enfant, alors la dimension la plus vitale est absente et l’Être devient complètement caché par le faire, par les « occupations mondaines », ainsi que Jésus le dit. L’attention sans forme est inséparable de la dimension de l’Être. Comment fonctionne-t-elle ? Quand vous écoutez, regardez, touchez ou aidez votre enfant, soyez vigilant, calme et totalement présent. Ne désirez pas autre chose que le moment tel qu’il est. De cette façon, vous faites de la place à l’Être. À ce moment-là, si vous êtes présent, vous n’êtes ni un père, ni une mère. Vous êtes la vigilance, la quiétude, l’être-là qui écoute, regarde, touche ou parle. Vous êtes l’Être derrière le faire.
Reconnaissez votre enfant
l’Être. On le trouve dans la quiétude, la quiddité vigilante de la conscience elle-même, la conscience que vous êtes. L’aspect humain correspond à la forme. L’aspect Être correspond à l’absence de forme. Et ces deux aspects ne sont pas dissociés, mais au contraire, intimement liés.
Reconnaissez votre enfant
Aimer, c’est vous reconnaître dans une autre personne. À ce moment-là, la différence de l’autre vous est révélée comme une illusion appartenant purement au domaine humain, au domaine de la forme
Reconnaissez votre enfant
Si les parents font seulement honneur au niveau de la forme et négligent le niveau de l’Être, l’enfant sentira que la relation n’est pas complète, que quelque chose d’absolument vital manque. Il accumulera intérieurement de la souffrance et éprouvera parfois inconsciemment du ressentiment envers ses parents. « Pourquoi ne me reconnais-tu pas ? » C’est ce que la souffrance ou le ressentiment semble vouloir dire. Lorsqu’une autre personne vous reconnaît, cette reconnaissance ramène la dimension de l’Être plus pleinement dans le monde par vous et l’autre. Il s’agit de l’amour qui rachète le monde
Reconnaissez votre enfant
On a toujours dit que Dieu était amour, mais ce n’est pas tout à fait exact. En effet, Dieu est l’Un dans et au-delà des innombrables formes de vie. Vu que l’amour sous-entend dualité, il y a celui qui aime et celui qui est aimé, il y a un sujet et un objet. L’amour est donc la reconnaissance de l’unité dans un monde de dualité. C’est la naissance de Dieu dans le monde de la forme. L’amour rend le monde moins séculier, moins dense, plus transparent à la dimension divine, à la lumière de la conscience elle-même.
Renoncer à jouer des rôles
Chacun de vous est ici pour apprendre à faire tout ce qu’il faut dans n’importe quelle situation sans que cela ne devienne un rôle auquel vous vous identifiez. Vous devenez très puissant dans tout ce que vous accomplissez si votre geste est posé comme tel plutôt que pour protéger et renforcer votre rôle-identité ou vous y conformer. Chaque rôle est un sens fictif de soi et tout à travers lui devient personnalisé, et par conséquent corrompu et déformé par le « petit moi » créé par l’ego, ainsi que par tout rôle joué par ce dernier. La plupart des gens se trouvant actuellement dans des positions de pouvoir dans le monde, entre autres les politiciens, les personnalités du monde de la télévision, les hommes du monde des affaires et de la religion, sont totalement identifiés à leur rôle, à part quelques exceptions notables. On les considère peut-être comme des VIP (personnes très importantes), mais elles ne sont rien de plus que des acteurs inconscients du jeu de l’ego, un jeu qui a l’air très important mais qui est en fin de compte vide de véritable raison d’être.
Renoncer à jouer des rôles
n’essayez pas d’être vous-même. Ce serait encore un rôle que vous endosseriez, le rôle du « moi naturel et spontané ». Dès que vous essayez d’être ceci ou cela, vous endossez un rôle
Renoncer à jouer des rôles
« Soyez juste vous-même » est un bon conseil, mais qui peut aussi être trompeur. Le mental entrera en jeu et dira : « Voyons, comment puis-je être moi-même ? » Il se mettra alors à fabriquer la stratégie : « Comment être moi-même ». Un autre rôle. « Comment être moi-même » est en fait la mauvaise question à poser, car elle sous-entend que vous devez faire quelque chose pour être vous-même. Mais le « comment » est désuet ici parce que vous êtes déjà vous-même. Cessez simplement d’ajouter des bagages inutiles à ce que vous êtes déjà. « Mais je ne sais pas qui je suis. Je ne sais pas ce qu’être moi-même veut dire. » Alors, si vous pouvez vous sentir tout à fait à l’aise sans savoir qui vous êtes, ce qui reste, c’est ce que vous êtes.
L’ego pathologique
Pourquoi l’ego endosse-t-il des rôles ? À cause d’une présomption prise pour acquise, d’une erreur fondamentale, d’une pensée inconsciente. Cette pensée est la suivante : je ne suis pas assez. Et suite à celle-ci, d’autres pensées viennent : je dois jouer un rôle afin d’obtenir ce dont j’ai besoin pour être totalement moi-même; j’ai besoin d’avoir plus pour pouvoir être plus. Mais vous ne pouvez pas être plus que ce que vous êtes parce que, sous votre forme physique et psychologique, vous ne faites qu’un avec la vie elle-même, un avec l’Être.
L’ego pathologique
De par l’essence, vous n’êtes ni supérieur ni inférieur à personne. C’est en réalisant ceci que naissent la véritable estime de soi et la véritable humilité. Aux yeux de l’ego, l’estime de soi et l’humilité sont contradictoires. En vérité, elles sont une seule et même chose.
L’ego pathologique
Les états négatifs comme la colère, l’anxiété, la haine, le ressentiment, le mécontentement, l’envie, la jalousie, etc., ne sont pas reconnus comme négatifs mais comme entièrement justifiés. De plus, ils sont perçus à tort comme provenant non pas de soi, mais comme causés par les autres ou par tout autre facteur extérieur. « Je te tiens responsable de ma souffrance. » C’est ce que l’ego dit en sous-entendu.
L’ego pathologique
Si vous pouviez observer les changements physiologiques qui se produisent dans votre corps lorsque vous êtes possédé par un tel état négatif, si vous pouviez constater à quel point ces états affectent le fonctionnement de votre cœur, de votre système digestif, de votre système immunitaire et d’autres innombrables fonctions corporelles, il vous deviendrait absolument clair que de tels états sont effectivement pathologiques, qu’ils sont des formes de souffrance, pas de plaisir.
L’ego pathologique
chaque fois qu’il y a de la négativité en vous et que vous réussissez à devenir conscient que quelque chose en vous y prend plaisir ou croit qu’elle a une raison d’être utile, vous devenez directement conscient de l’ego. Dès l’instant où ceci se produit, votre identité passe de l’ego à la conscience. Ceci veut dire que l’ego diminue et que la conscience grandit.
Le malheur de fond
Vous serez libre de renoncer à votre malheur dès l’instant où vous le reconnaîtrez comme non intelligent. La négativité est non intelligente et elle provient toujours de l’ego. L’ego est peut-être rusé, mais il n’est pas intelligent. La ruse poursuit ses propres petits buts, alors que l’intelligence a une vue d’ensemble où tout est relié. La ruse est motivée par l’intérêt personnel et elle est extrêmement limitée. La plupart des politiciens et des hommes d’affaires sont rusés. Très peu sont intelligents. Tout ce qui est accompli par la ruse ne dure pas longtemps et va toujours à un moment donné à l’encontre du but recherché. La ruse divise, alors que l’intelligence unifie
Le malheur de fond
À part les formes évidentes de négativité comme la colère, la haine, etc., il y a d’autres formes subtiles de négativité si communes qu’on ne les reconnaît habituellement pas comme telles. Par exemple, l’impatience, l’irritation, la nervosité, l’agitation, le ras-le-bol, etc. Ces formes de négativité constituent le malheur de fond qui est l’état intérieur prédominant chez beaucoup de gens. Il vous faut être extrêmement vigilant et absolument présent pour pouvoir les détecter. Chaque fois que vous y réussissez, il s’agit d’un moment d’éveil, de désidentification du mental.
Le malheur de fond
Ressentez-vous souvent une sorte de mécontentement que l’on pourrait plus justement décrire comme un ressentiment de fond ? Il peut avoir un objet ou pas. Bien des gens passent une grande partie de leur vie dans cet état. Ils lui sont si identifiés qu’ils sont incapables de prendre du recul pour le voir. Sous-jacentes à ce sentiment se trouvent des croyances inconscientes, c’est-à-dire des pensées. Celles-ci vous viennent de la même façon que vos rêves vous viennent dans le sommeil. En d’autres termes, vous ne savez pas que vous pensez ces pensées, comme le rêveur ne sait pas qu’il rêve.
Le secret du bonheur
Chaque fois qu’il y a du malheur à l’arrière-plan de votre vie (ou bien à l’avant-plan), observez laquelle de ces pensées est la plus pertinente et ajoutez-y votre propre contenu selon votre situation : « Il faut que quelque chose se produise dans ma vie pour que je puisse trouver la paix intérieure (être heureux, comblé, etc.). Je déteste que ce ne soit pas encore arrivé. Peut-être que mon ressentiment le fera arriver. » « Quelque chose s’est passé autrefois qui n’aurait pas dû se passer et je déteste ça. Si ça ne s’était pas passé, je serais en paix maintenant. » « Quelque chose est en train de se passer maintenant qui ne devrait pas se passer et qui m’empêche d’être en paix. » Souvent, les croyances inconscientes sont dirigées vers une personne et le « se passer » devient un « pousser à faire » : « Tu devrais faire ceci ou cela afin que je puisse être en paix. Et ça me frustre que tu ne l’aies pas encore fait. Peut-être que mon ressentiment te poussera à le faire. » « Quelque chose que tu as dit, fait ou pas fait dans le passé m’empêche d’être en paix maintenant. » Ou bien « Quelque chose que j’ai dit, fait ou pas fait dans le passé m’empêche d’être en paix maintenant. » « Ce que tu fais ou ne fais pas en ce moment m’empêche d’être en paix. »
Le secret du bonheur
L’ego dit : Peut-être à un moment donné dans l’avenir, je serai en paix.. si ceci ou cela se produit, ou si j’obtiens ceci ou cela, ou si je deviens ceci ou cela. Ou bien l’ego dit : je ne peux jamais être en paix à cause de quelque chose qui s’est produit autrefois. Si vous écoutez ce que les gens racontent, leurs histoires pourraient toutes s’intituler « Pourquoi je ne peux pas être en paix maintenant ». L’ego ne sait pas que la seule occasion d’être en paix, c’est maintenant. Ou bien il le sait et a peur que vous le découvriez. Après tout, la paix, c’est la fin de l’ego.
Le secret du bonheur
Le secret de l’art de vivre, le secret du succès et du bonheur se résume à cinq mots : Faire un avec la vie. Faire un avec la vie, c’est faire un avec le moment présent. À ce moment-là, vous réalisez que ce n’est pas vous qui vivez votre vie, mais la vie qui vous vit. La vie est le danseur et vous, la danse.
Le secret du bonheur
Le degré d’incapacité de l’ego à se reconnaître et à constater ce qu’il fait est stupéfiant et incroyable. Il fera exactement ce pour quoi il condamne les autres et ne le verra même pas. Quand on le lui fera voir, il niera avec colère, argumentera avec ruse et se justifiera pour déformer les faits. Les gens le font, les entreprises le font et les gouvernements le font. Quand toutes ces tactiques échouent, l’ego recourt aux cris ou même à la violence physique. Envoyez les mercenaires ! Il est maintenant plus facile de comprendre la sagesse profonde des paroles de Jésus sur la croix : « Pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Le secret du bonheur
Pour mettre fin à la misère qui afflige les humains depuis des milliers d’années, il faut commencer par vous-même et prendre la responsabilité de votre propre état intérieur à tout moment donné. Ce qui veut dire MAINTENANT. Demandez-vous : « Est-ce qu’il y a de la négativité en moi en ce moment ? » Ensuite, observez avec vigilance vos pensées et vos émotions. Surveillez le malheur latent dont j’ai parlé plus haut, entre autres, le mécontentement, la nervosité, le ras-le-bol, etc. Surveillez les pensées qui semblent justifier ou expliquer le malheur en question, mais qui en fait l’occasionnent. Dès l’instant où vous devenez conscient d’un état négatif en vous, cela ne veut pas dire que vous avez échoué. Au contraire, cela veut dire que vous avez réussi.
L’ego pendant une maladie
Quand vous êtes malade, votre niveau énergétique est très bas, probablement parce que l’intelligence de l’organisme prend le dessus et se sert de l’énergie pour guérir le corps. C’est ce qui fait qu’il n’en reste pas assez pour l’ego, pour les pensées et les émotions. L’ego consomme des quantités pharamineuses d’énergie
L’ego pendant une maladie
Il va sans dire que les gens chez qui l’ego est renforcé pendant une maladie prennent beaucoup plus de temps à se remettre. Certains ne se remettent jamais, la maladie devenant ainsi chronique et partie prenante permanente de leur faux sens de moi.
L’ego collectif
Une des façons qu’a l’ego d’essayer d’échapper à l’insatisfaction personnelle, c’est d’élargir et de renforcer le sentiment de soi en s’identifiant à un groupe, par exemple une nation, un parti politique, une entreprise, une institution, une secte, un groupe, une équipe de football, etc.
L’ego collectif
On retrouve dans l’ego collectif les mêmes caractéristiques que dans l’ego personnel, entre autres le besoin d’être en conflit et d’avoir des ennemis, le besoin d’en avoir plus, le besoin d’avoir raison et de donner tort aux autres, etc. Tôt ou tard, l’ego collectif entrera en conflit avec d’autres ego collectifs parce que, inconsciemment, il a besoin d’être en opposition pour définir ses frontières, et par là même, son identité.
Preuve indéniable de l’immortalité
Preuve indéniable de l’immortalité L’ego est le résultat d’une division dans la psyché humaine dans laquelle l’identité se divise en deux parties que nous pourrions appeler « Je » et « Moi » ou « Moi » et « Moi-même ». Chaque ego est par conséquent schizophrène, si l’on veut employer le terme dans son sens commun de « double personnalité ». Vous vivez avec une image mentale de vous-même, un moi conceptuel avec lequel vous entretenez une relation. La vie elle-même devient également conceptualisée et dissociée de qui vous êtes, surtout quand vous dites « ma vie ». Dès l’instant où vous dites ou pensez « ma vie » et croyez à ce que vous dites (plutôt que de vous en servir comme d’une convention linguistique), vous entrez dans le monde de l’illusion. S’il existe une telle chose que « ma vie », il en découle que « Je » et vie sont deux choses distinctes et que je peux perdre ma vie, cette possession chérie imaginaire. La mort devient une réalité apparente et une menace. Les mots et les concepts divisent la vie en segments distincts qui n’ont aucune réalité propre. Nous pourrions même dire que la notion « ma vie » est l’illusion originale de la division, qu’elle est la source de l’ego. Si « Je » et la vie sont deux, c’est que je suis dissocié de la vie, dissocié de toutes les choses, de tous les êtres vivants, de tous les humains. Mais comment puis-je être dissocié de la vie ? Il n’y a pas de « Je » en dehors de la vie, en dehors de l’Être. C’est absolument impossible. Alors, il n’existe rien de tel que « ma vie », que « je n’ai pas de vie ». Je suis vie. Je et vie ne font qu’un. Il ne peut en être autrement. Alors, comment pourrais-je perdre ma vie ? Comment puis-je perdre quelque chose que je n’ai pas pour commencer ? Comment puis-je perdre quelque chose que Je suis ? C’est impossible !
Le corps de souffrance
« Je pense » est un énoncé qui est aussi faux que « Je digère » ou « Je fais circuler mon sang ». La digestion se produit, la circulation du sang se fait et la pensée se produit aussi. La petite voix dans la tête a sa vie à elle. La plupart des gens sont à sa merci, ce qui signifie qu’ils sont possédés par la pensée, par le mental. Étant donné que le mental est conditionné par le passé, vous êtes ainsi forcé de le jouer et le rejouer sans cesse. En Orient, on utilise le terme karma pour décrire cette réalité. Lorsque vous êtes identifié à cette voix, vous ne le savez pas, bien entendu. Si vous le saviez, vous ne seriez plus possédé par le mental, puisque vous n’êtes vraiment possédé que lorsque vous prenez l’entité qui vous possède pour ce que vous êtes. Et vous devenez cette entité.
Le corps de souffrance
Quand il y a identification complète au mental, un faux sens de soi – l’ego – se met à exister. La densité de l’ego dépend de la mesure selon laquelle vous – la conscience – êtes identifié à votre mental, à votre pensée. La pensée n’est qu’un infime aspect de la totalité de la conscience, de la totalité de ce que vous êtes.
La naissance de l’émotion
En plus de la dimension de la pensée, il y a une autre dimension à l’ego, celle de l’émotion, qui n’est pas tout à fait distincte de la première. Ceci ne veut pas dire, bien entendu, que toutes les pensées et toutes les émotions sont le fruit de l’ego. Celles-ci deviennent ego seulement lorsque vous vous identifiez à elles et qu’elles prennent totalement possession de vous, c’est-à-dire lorsqu’elles deviennent le « je ».
La naissance de l’émotion
votre corps, est doté de sa propre intelligence, comme l’organisme de tout autre forme de vie. Et cette intelligence réagit à ce que votre mental dit. Elle réagit à vos pensées. Par conséquent, l’émotion est la réaction du corps à votre mental.
La naissance de l’émotion
L’intelligence du corps est, bien entendu, une partie indissociable de l’intelligence universelle, une de ses innombrables manifestations. Elle donne une cohésion temporaire aux atomes et molécules qui constituent votre organisme physique. Elle est le principe organisateur sous-tendant le fonctionnement de tous les organes du corps, de la conversion de l’oxygène et des aliments en énergie, du battement du cœur et de la circulation sanguine, du système immunitaire qui protège le corps contre les envahisseurs, de la translation des données sensorielles en pulsions nerveuses envoyées vers le cerveau, où sont décodés et rassemblés de façon cohérente tous les éléments pour produire une image intérieure de la réalité extérieure. Ces fonctions, ainsi que des milliers d’autres qui se produisent simultanément, sont coordonnées à la perfection par cette intelligence. Ce n’est pas vous qui faites fonctionner votre corps, c’est l’intelligence.
La naissance de l’émotion
Dans certaines situations, les êtres humains ont des réactions instinctives comme les animaux. Face au danger, quand la survie de l’organisme est menacée, le cœur se met à battre plus vite, les muscles se tendent, la respiration s’accélère pour se préparer à la fuite ou à l’attaque. C’est la peur primordiale. Quand nous sommes coincés, une soudaine montée intense d’énergie donne au corps une force qu’il n’avait pas auparavant. C’est la colère primordiale. Ces réactions instinctives sont apparentées aux émotions, mais elles ne sont pas des émotions dans le véritable sens du terme. Voici quelle est la différence fondamentale entre une réaction instinctive et une émotion. Une réaction instinctive est la réaction directe du corps à une situation extérieure quelconque. Une émotion est la réaction du corps à une pensée.
La naissance de l’émotion
Bien que le corps soit intelligent, il ne peut faire la distinction entre une situation réelle et une pensée. Il réagit aux pensées comme s’il s’agissait de la réalité. Il ne sait pas qu’il s’agit simplement d’une pensée. Pour le corps, une pensée véhiculant de l’inquiétude et de la peur signifie « Je suis en danger » et il réagit en conséquence, même si vous êtes étendu dans un lit bien chaud et bien confortable la nuit. Le cœur bat plus vite, les muscles se tendent, la respiration s’accélère. Il y a une intensification de l’énergie. Mais comme le danger n’est qu’une fiction du mental, cette énergie n’a pas d’exutoire. Elle est en partie renvoyée vers le mental qui la met à contribution pour générer davantage de pensées anxieuses. Le reste de l’énergie devient toxique et interfère avec le bon fonctionnement du corps.
Les émotions et l’ego
L’ego est non seulement le mental non conscientisé, la petite voix dans la tête qui prétend être vous, mais également les émotions non conscientisées qui sont la réaction du corps à ce que cette voix dit.
Les émotions et l’ego
Les pensées qui déclenchent les réactions émotionnelles dans le corps peuvent parfois arriver si vite que, avant que le mental ait le temps de les verbaliser, le corps a déjà réagi avec une émotion et celle-ci est devenue une réaction. Comme ces pensées existent à un stade préverbal, on pourrait les qualifier de suppositions inconscientes non verbalisées. Elles prennent leur source dans le conditionnement de la personne, en général dans celui de la tendre enfance. L’énoncé « On ne peut pas faire confiance aux gens » est le genre de supposition inconsciente que fait une personne dont les premières relations, c’est-à-dire les relations avec ses parents et ses frères et sœurs, n’ont en rien permis d’inspirer ou de susciter la confiance. Voici quelques autres suppositions inconscientes communes : « Personne ne me respecte ni me m’apprécie. J’ai toujours besoin de me battre pour survivre. Je n’ai jamais assez d’argent. La vie vous laisse toujours tomber. Je ne mérite pas l’abondance. Je ne mérite pas l’amour. » Les suppositions inconscientes créent des émotions dans le corps qui engendrent ensuite une activité mentale et des réactions immédiates. C’est ainsi qu’elles créent votre réalité personnelle.
Les émotions et l’ego
Qu’est-ce qu’une émotion négative ? C’est une émotion qui est toxique pour le corps et qui interfère avec l’équilibre et l’harmonie de ce dernier. La peur, l’anxiété, la colère, le ressentiment, la tristesse, la haine, la jalousie, l’envie sont toutes des émotions qui dérangent la circulation de l’énergie dans le corps, qui troublent le cœur, le système immunitaire, la digestion, la production d’hormones, etc.
Les émotions et l’ego
La voix de l’ego dérange continuellement l’état naturel de bien-être du corps. Presque tous les corps humains subissent une grande quantité de stress et de fatigue. Pas parce qu’ils sont menacés par des facteurs extérieurs, mais à cause du mental. Le corps est rattaché à un ego et ne peut faire autrement que de réagir à tous les schèmes de pensées dysfonctionnelles fabriqués par l’ego. Il s’ensuit ainsi que le flot incessant de pensées compulsives est accompagné d’un flot d’émotions négatives.
Le canard au mental humain
est-ce que les émotions positives ont des effets positifs sur le corps ? Est-ce qu’elles renforcent le système immunitaire, revigorent et guérissent le corps ? Oui, effectivement. Mais il faut faire ici une distinction entre les émotions positives générées par l’ego et celles, plus profondes, qui émanent du lien naturel que vous entretenez avec l’Être en vous. Les émotions positives générées par l’ego contiennent déjà en elles-mêmes leur opposé en qui elles peuvent rapidement se transformer. En voici quelques exemples. Ce que l’ego appelle l’amour est de la possessivité et de la dépendance pouvant basculer vers la haine en l’espace d’une seconde. L’anticipation, qui correspond à une valorisation trop grande d’un événement futur par l’ego, se transforme facilement en son opposé, la déception, lorsque cet événement est passé ou ne comble pas les attentes de l’ego. Les louanges et la reconnaissance vous rendent vivant et heureux une journée, alors que les critiques et l’ignorance des autres vous font sentir abattu et malheureux, le lendemain. Le plaisir d’une soirée folle se transforme en noirceur et gueule de bois le lendemain matin. Il n’y a pas de bien sans mal, de haut sans bas. Les émotions générées par l’ego proviennent de l’identification du mental aux facteurs externes qui sont, bien entendu, tous instables et sujets au changement à n’importe quel moment. Les émotions profondes ne sont pas des émotions mais plutôt des états de l’Être en nous. Les émotions se situent dans le domaine des opposés, alors que les états de l’Être se situent dans le domaine dénué d’opposés. Même si elles peuvent par contre être étouffées, elles émanent du plus profond de vous sous la forme de joie, d’amour et de paix, autant d’éléments faisant partie de votre véritable nature.
Le fardeau du passé
La leçon que le canard peut nous apprendre est la suivante : battons des ailes (laissons tomber l’histoire) et revenons au seul et unique lieu de pouvoir, le présent.
Le fardeau du passé
la non-disposition du mental humain à lâcher le passé est parfaitement illustrée dans l’histoire des deux moines zen, Tanzan et Ekido, qui marchaient sur une route de campagne devenue extrêmement boueuse après des pluies torrentielles. Près d’un village, ils croisèrent une jeune femme qui tentait de traverser la route. La boue était si profonde qu’elle aurait abîmé le kimono de soie qu’elle portait. Tanzan la prit sur ses épaules d’un coup et la transporta de l’autre côté de la route. Puis les moines reprirent leur route en silence. Cinq heures plus tard, alors qu’ils approchaient du temple où ils allaient loger, Ekido ne put se contenir plus longtemps. « Pourquoi as-tu porté cette femme ? » demanda-t-il. « Nous sommes des moines. Nous ne sommes pas censés faire des choses pareilles. » « Je me suis délesté de la femme en question il y a des heures, lui répondit Tanzan, mais toi tu la portes encore, il me semble. »
Le fardeau du passé
quand les souvenirs, c’est-à-dire les pensées au sujet du passé, prennent totalement possession de vous, ils se transforment en fardeau, en problèmes, et deviennent une partie de ce que vous prenez pour être vous. Votre personnalité, conditionnée par le passé, se transforme en une prison. Vos souvenirs sont imprégnés d’un sentiment de moi et votre histoire devient qui vous vous percevez être. Ce « petit moi » est une illusion qui cache votre véritable identité, la Présence intemporelle et sans forme.
Le fardeau du passé
Puisque la tendance des humains est de perpétuer les vieilles émotions, presque tous les gens portent dans leur champ énergétique une accumulation de vieilles souffrances émotionnelles que j’appelle le « corps de souffrance ».
Réalités individuelle et collective
Nous pouvons apprendre à briser l’habitude qui nous fait accumuler et perpétuer les vieilles émotions en battant des ailes, métaphoriquement parlant, et en nous retenant mentalement de nous attarder sur le passé, peu importe que l’événement se soit produit hier ou trente ans plus tôt. Nous pouvons apprendre à ne pas maintenir en vie dans notre esprit les situations et les événements, et à ramener continuellement notre attention à l’éternel et pur présent, plutôt que de nous jouer des films. Alors, c’est notre Présence même qui devient notre identité au lieu que ce soit les pensées et les émotions. Rien de ce qui a pu se passer autrefois ne peut vous empêcher d’être présent maintenant. Et si le passé ne peut vous empêcher d’être présent, quel pouvoir a-t-il donc ?
Réalités individuelle et collective
Toute émotion négative que l’on n’a pas totalement affrontée pour ce qu’elle est dans le moment n’est pas complètement dissoute. Elle laisse un reste de souffrance dans son sillage. Les enfants, en particulier, trouvent les émotions négatives trop lourdes. Comme ils ne peuvent composer avec elles, ils ont tendance à les réprimer. Quand il n’y a pas d’adulte pleinement conscient pour les aider avec amour et compassion à comprendre comment affronter ces émotions, il est évident que la seule option qui s’offre à eux est de choisir de les réprimer. Malheureusement, ce mécanisme de défense précoce reste habituellement en place quand l’enfant devient un adulte. Les émotions restent vivantes en lui de façon inconsciente et se manifestent
Réalités individuelle et collective
Certains bébés sont heureux la plupart du temps, alors que d’autres semblent être très malheureux. Il est vrai que certains bébés pleurent beaucoup parce qu’on ne leur procure pas assez d’attention ni d’amour. Mais d’autres pleurent sans raison apparente. C’est presque comme s’ils essayaient de rendre leur entourage aussi malheureux qu’eux, chose qu’ils réussissent souvent à faire. Ils sont venus « équipés » d’une bonne dose de souffrance humaine. D’autres encore pleurent souvent parce qu’ils perçoivent les émotions négatives qui émanent de leur père et de leur mère. Cela les fait souffrir et leur corps de souffrance se met à grossir du fait qu’il absorbe l’énergie des corps de souffrance de leurs parents.
Réalités individuelle et collective
bien d’autres atteignent le point où ils ne peuvent plus vivre avec leur malheur. Leur motivation à s’éveiller devient donc très forte.
Comment le corps de souffrance se repaît de vos pensées
Le corps de souffrance sort de sa latence quand il a faim, quand c’est le temps de se « sustenter ». Il peut également réapparaître lors d’une situation précise. Le corps de souffrance prêt à se nourrir peut se servir de l’événement le plus insignifiant comme déclencheur : une chose dite ou faite par quelqu’un, ou même une pensée. Si vous vivez seul et qu’il n’y a personne dans votre entourage, le corps de souffrance s’alimentera à partir de vos pensées. Tout d’un coup, celles-ci deviendront profondément négatives.
Comment le corps de souffrance se repaît de vos pensées
Vous ne vous êtes probablement pas rendu compte que, juste avant que ce flot de pensées négatives vous assaillent, une vague d’émotion avait envahi votre esprit, sous forme d’une humeur sombre et maussade, d’angoisse ou de colère. Comme toute pensée est énergie, le corps de souffrance s’en nourrit.
Comment le corps de souffrance se repaît de vos pensées
Le processus faisant que les pensées créent l’émotion peut s’inverser. C’est-à-dire que c’est le corps de souffrance qui entre en action d’abord. L’émotion émanant du corps de souffrance prend rapidement contrôle de la pensée et, une fois que votre esprit est pris en otage par le corps de souffrance, la pensée devient négative. La voix dans votre tête vous racontera des histoires de tristesse, d’anxiété ou de colère sur vous-même ou sur votre vie, sur d’autres gens, sur le passé et le futur ou sur des événements imaginaires. La voix fera des reproches, accusera, se plaindra, imaginera. Et vous serez totalement identifié à ce que la voix dit. Vous croirez toutes ces pensées tordues. C’est à ce moment-là que la dépendance au malheur s’installe.
Comment le corps de souffrance se repaît de vos pensées
Ce n’est pas tant que vous ne pouvez pas interrompre le flot des pensées négatives, mais plutôt que vous ne le voulez pas. La raison à cela est que le corps de souffrance est en train de vivre en vous, prétendant être vous. Pour ce dernier, la souffrance est synonyme de plaisir. Il se repaît avec voracité de toute pensée négative. En fait, l’habituelle voix que vous entendez dans votre tête est maintenant devenue la voix du corps de souffrance. Elle a pris le contrôle du dialogue intérieur. Un cercle vicieux s’installe entre le corps de souffrance et votre pensée. Chacune de vos pensées vient l’alimenter et, à son tour, le corps de souffrance génère davantage de pensées. À un certain point, après quelques heures ou même quelques jours, il est repu et retourne à son état latent, laissant l’organisme vidé et le corps fragilisé et sensible aux maladies. Si vous avez l’impression qu’il s’agit d’un parasite psychique, vous avez tout à fait raison.
Comment le corps de souffrance se nourrit du mélodrame relationnel
Une personne profondément inconsciente et dont le corps de souffrance se renfloue par de la violence physique dirige souvent cette violence vers son conjoint ou ses enfants. Une fois dégrisée, elle est vraiment désolée et jurera qu’elle ne recommencera plus. Elle le pense vraiment à ce moment-là. La personne qui s’exprime et fait des promesses n’est pas celle qui commet les actes de violence. Alors, vous pouvez être sûr que les actes de violence se répéteront maintes et maintes fois jusqu’à ce que la personne en question devienne présente, reconnaisse le corps de souffrance en elle et refuse dorénavant de s’identifier à lui. Dans certains cas, une thérapie peut aider.
Comment le corps de souffrance se nourrit du mélodrame relationnel
Si vous avez déjà vécu avec un chat, vous saurez que même lorsque le chat semble endormi, il sait encore ce qui se passe autour de lui. Au moindre bruit inhabituel, son oreille se tourne vers le bruit et ses yeux s’entrouvrent. Il en va de même avec les corps de souffrance. À un certain niveau, ils sont encore éveillés, prêts à passer à l’action quand un déclencheur approprié leur passe sous le nez.
Comment le corps de souffrance se nourrit du mélodrame relationnel
Cela peut s’avérer tout un choc quand, peut-être pas longtemps après avoir aménagé ensemble ou après la lune de miel, vous découvrez soudainement un jour un changement total de personnalité chez votre conjoint. Il élève la voix, il crie tout en vous accusant, en vous faisant des reproches. Il vous engueule pour un truc relativement banal. Ou bien, il se referme complètement. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » demandez-vous. « Rien », répond-il. Mais l’énergie intensément hostile qui émane de lui ou d’elle dit : « Rien ne va ». Quand vous le ou la regardez dans les yeux, vous n’y voyez plus de vie. Un lourd voile semble être tombé. L’être que vous connaissez et aimez en lui ou en elle, et qui auparavant réussissait à briller malgré l’ego, est maintenant totalement masqué. C’est un complet étranger qui semble vous regarder. Dans ses yeux, il y a de la haine, de l’hostilité, de l’amertume ou de la colère. Quand la personne s’adresse à vous, ce n’est pas votre conjoint qui s’exprime, mais son corps de souffrance qui vous parle. Tout ce que la personne vous dit, c’est la version de la réalité du corps de souffrance, une réalité complètement déformée par la peur, l’hostilité, la colère et le désir d’infliger et de subir davantage de souffrance.
Les divertissements, les médias et le corps de souffrance
Pourquoi les films de violence attirent-ils une telle audience ? Il s’agit là de toute une industrie, qui vient en majeure partie alimenter la dépendance des humains au malheur. De toute évidence, les gens regardent de tels films parce qu’ils veulent se sentir mal. Et qu’est-ce qui, chez les humains, aime se sentir mal mais que l’on appelle bon ? Le corps de souffrance
Les divertissements, les médias et le corps de souffrance
ces films peuvent remplir une fonction vitale pour l’éveil de l’humanité. Ils peuvent servir de miroir dans lequel l’humanité peut observer sa propre folie. Ce qui en vous reconnaît la folie comme étant de la folie (même la vôtre) est sain. C’est la conscience émergente, c’est la fin de la folie.
Les divertissements, les médias et le corps de souffrance
La presse populaire ne vend pas des nouvelles. Elle vend fondamentalement des émotions négatives, de la nourriture pour le corps de souffrance
Les divertissements, les médias et le corps de souffrance
Les tribus, les nations et les races ont toutes leur corps de souffrance collectif
Le corps de souffrance collectif féminin
Même si les femmes ont, bien entendu, des ego, c’est chez l’homme que l’ego peut prendre racine et grandir plus facilement. La raison à cela est que les femmes sont moins identifiées au mental que les hommes. Elles sont plus en contact avec le corps subtil, avec le corps énergétique et l’intelligence de l’organisme d’où les facultés de l’intuition proviennent.
Le corps de souffrance collectif féminin
Et qui est responsable de cette peur du principe féminin, que l’on pourrait uniquement décrire comme étant une paranoïa collective aiguë ? On pourrait, bien sûr, dire que ce sont les hommes. Mais alors, pourquoi dans de nombreuses civilisations pré-chrétiennes, comme les civilisations sumérienne, égyptienne et celte, les femmes étaient-elles respectées et le principe féminin révéré au lieu d’être craint ? Qu’est-ce qui a soudainement fait que les hommes se sont sentis menacés par le principe féminin ? C’est l’ego croissant en eux. L’ego savait qu’il pouvait prendre le contrôle total de notre planète seulement par le principe masculin. Alors, pour y arriver, il fallait rendre le principe féminin impuissant. Avec le temps, l’ego s’est aussi emparé des femmes, bien qu’il ne pourra jamais s’incruster en elles comme il l’a fait chez les hommes.
Le corps de souffrance collectif féminin
Actuellement, la suppression du principe féminin est intériorisée, même chez la plupart des femmes. Vu que le féminin sacré est supprimé, il est ressenti par beaucoup de femmes comme une souffrance émotionnelle.
Les corps de souffrance des nations et des races
aussi bien la victime que le bourreau finissent par subir les conséquences des actes de violence, de l’oppression et de la brutalité. Pourquoi ? Parce que ce que vous faites aux autres, vous vous le faites à vous-même.
Les corps de souffrance des nations et des races
Même si le blâme semble plus que justifié, aussi longtemps que vous blâmerez les autres, vous continuerez à sustenter votre corps de souffrance avec vos pensées et vous resterez prisonnier de l’ego. Il n’y a qu’un seul bourreau sur la planète, l’inconscience humaine. C’est le fait de réaliser cela qui constitue le véritable pardon. Avec le pardon, votre identité de victime se dissout et votre véritable pouvoir émerge, le pouvoir de la présence.
La libération
Vous commencez à vous libérer du corps de souffrance quand vous réalisez que vous avez un corps de souffrance. Ensuite, chose encore plus importante, est votre capacité de rester suffisamment présent et vigilant pour observer votre corps de souffrance comme étant un lourd influx d’émotions négatives lorsqu’il devient actif. Quand le corps de souffrance est reconnu pour ce qu’il est, il ne peut plus prétendre être vous, ni vivre et se renouveler en vous. C’est la Présence consciente qui rompt cette identification.
La libération
Quand vous ne vous identifiez plus à lui, le corps de souffrance ne peut plus contrôler vos pensées et, par conséquent, il ne peut plus s’en nourrir. Dans la plupart des cas, le corps de souffrance ne se dissout pas immédiatement. Mais, une fois que vous avez coupé le lien l’unissant à vos pensées, il commence à perdre de l’énergie. Les émotions cessent de submerger vos pensées et vos perceptions ne sont plus déformées par le passé. L’énergie qui était emprisonnée dans le corps de souffrance change de fréquence vibratoire et se transforme en Présence. Le corps de souffrance devient ainsi un combustible pour la conscience.
La libération
Peu importe ce que vous dites ou faites, ou prétendez être, vous ne pouvez dissimuler votre état mental et émotionnel. Il émane de chaque être humain un champ énergétique qui correspond à son état intérieur, champ énergétique que la plupart des gens peuvent percevoir, même s’ils ne le savent pas. C’est cette perception subliminale qui détermine dans une large mesure la façon dont ils se sentent ou réagissent en présence de l’humain en question
La libération
Dans les cours de justice du monde entier, on entend les avocats de la défense dire « C’est un geste totalement inhabituel » et les accusés avouer « Je ne sais pas ce qui m’a pris. » Jusqu’à maintenant, et à ma connaissance, aucun avocat de la défense n’a jamais dit à un juge : « C’est un cas de responsabilité diminuée. Le corps de souffrance de mon client était activé et il ne savait pas ce qu’il faisait. En fait, il n’a rien fait, lui. C’est son corps de souffrance qui a agi. »
La libération
Cela veut-il dire que les gens ne sont pas responsables de ce qu’ils font quand ils sont possédés par le corps de souffrance ? Oui, effectivement. Comment peuvent-ils l’être ? Comment pouvez-vous être responsable lorsque vous ne savez pas ce que vous faites ? Dans le grand ordre des choses cependant, les êtres humains sont censés devenir des êtres conscients et ceux qui ne le deviennent pas subissent les conséquences de leur inconscience
La présence
Je l’amenai donc à concentrer son attention sur ce qu’elle sentait dans son corps et lui demandai de sentir directement l’émotion, plutôt que de l’appréhender par le filtre de ses pensées malheureuses, de son histoire malheureuse. Elle me dit qu’elle était venue me voir dans l’espoir que je lui apprenne à se sortir de son malheur, pas que je l’y replonge. Toutefois, un peu à contrecœur, elle fit ce que je lui avais demandé. Les larmes roulaient sur ses joues et son corps tremblait. « En ce moment, c’est ce que vous ressentez, lui dis-je. Et il n’y a rien que vous puissiez faire pour empêcher qu’en ce moment, c’est ce que vous ressentez. Maintenant, au lieu de vouloir que cet instant soit différent de ce qu’il est, ce qui ajoute davantage de souffrance à votre souffrance, est-il possible que vous acceptiez totalement que c’est ce que vous ressentez en ce moment ? » Elle resta silencieuse pendant quelques minutes. Tout d’un coup, l’impatience apparut sur son visage, comme si elle allait se lever, et elle me répondit : « Non, je ne veux pas accepter ça. » « Qui est-ce qui parle ? lui demandai-je, vous ou le malheur en vous. Réussissez-vous à voir que le fait d’être malheureuse n’est qu’une autre couche de malheur ? » Elle redevint silencieuse. « Je ne vous demande pas de faire quoi que ce soit. Tout ce que je vous demande, c’est de découvrir si vous pouvez permettre à ces émotions d’être là. En d’autres mots, et cela peut paraître étrange, de découvrir que s’il vous est égal d’être malheureuse, qu’arrive-t-il à la misère ? Ne voulez-vous pas le savoir ? »
La présence
« C’est bizarre, je suis encore malheureuse, mais il s’est maintenant créé un espace autour de ma misère. Elle semble avoir moins d’importance. » C’était la première fois que j’entendais quelqu’un s’exprimer de la sorte à ce sujet en disant qu’il y avait de l’espace autour de sa misère. Cet espace se crée, bien entendu, quand il y a acceptation intérieure de ce dont vous faites l’expérience dans le moment présent.
La présence
vous ne pouvez être malheureux sans avoir d’histoire malheureuse
La présence
L’émotion comme telle n’est pas de la souffrance. Seule l’émotion, ajoutée à une histoire à son sujet est de la souffrance.
Le corps de souffrance chez les enfants
Le corps de souffrance chez les enfants se manifeste parfois sous forme de mauvaise humeur ou de repli. L’enfant devient maussade, refuse d’interagir et reste assis dans un coin tout en serrant une poupée dans ses bras ou en suçant son pouce. Le corps de souffrance peut également se manifester sous la forme de crise de larmes ou de colère. L’enfant hurle, se roule à terre et devient agressif. Un désir non comblé peut facilement déclencher le corps de souffrance. Et chez un ego en plein développement, la force du désir peut être très intense.
Le corps de souffrance chez les enfants
prendre conscience de l’émotion qui s’installe avant qu’elle ait la chance de se transformer en pensées et, par conséquent en « personne malheureuse »
Le corps de souffrance chez les enfants
vous ne pouvez faire grand chose, à part de rester présent pour ne pas être amené à réagir émotionnellement. Une réaction émotionnelle de votre part aurait comme conséquence de venir alimenter davantage le corps de souffrance
Le corps de souffrance chez les enfants
Les corps de souffrance peuvent être très mélodramatiques. Alors, ne mordez pas à l’hameçon. Ne prenez pas la chose trop au sérieux
Le corps de souffrance chez les enfants
vous pouvez parler avec l’enfant de ce qui s’est produit. Mais ne lui parlez surtout pas du corps de souffrance. Posez-lui des questions : « Qu’est-ce qui s’est passé en toi hier quand tu n’arrêtais pas de crier ? Est-ce que tu t’en souviens ? Comment t’es-tu senti ? Est-ce que c’était une bonne sensation ? Est-ce que cette chose qui s’est emparée de toi a un nom ? Non ? Si elle avait un nom, comment l’appellerais-tu ? Si tu pouvais la voir, qu’est-ce que tu verrais ? Est-ce que tu peux nous faire un dessin ou une peinture de ce dont elle a l’air ? Qu’est-ce qui s’est passé quand elle est partie ? Est-ce qu’elle est allée dormir ? Est-ce que tu penses qu’elle va revenir ? » Ce ne sont que quelques suggestions. Toutes ces questions servent à éveiller la faculté de témoin chez l’enfant, la qualité de la Présence.
La misère intérieure
Les choses relativement insignifiantes
La misère intérieure
servent seulement de déclencheur et ramènent à la vie de vieilles émotions accumulées. Ensuite, ces émotions se déplacent vers la tête pour amplifier et alimenter les structures de l’ego. Le corps de souffrance et l’ego sont donc très liés et ont besoin l’un de l’autre. L’événement déclencheur est ensuite interprété par le filtre d’un ego émotionnel chargé, qui réagit.
La misère intérieure
Il est souvent impossible pour quelqu’un qui a un corps de souffrance très chargé de prendre du recul par rapport à son interprétation déformée, par rapport à son « histoire » émotionnelle. Plus il y a de négativité émotionnelle dans une histoire, plus elle devient lourde et impénétrable. C’est pour cette raison que l’histoire ne peut être reconnue comme telle et qu’elle est prise pour la réalité.
La misère intérieure
Quand vous êtes complètement pris au piège de la ronde des pensées et des émotions qui les accompagnent, il vous est impossible de prendre du recul parce que vous ne savez même pas qu’il y a un ailleurs où reculer. Vous êtes pris dans votre propre film ou rêve, pris dans votre propre enfer. Pour vous, c’est la réalité et il n’y en a pas d’autre possible.
Comment se défaire de l’identification au corps de souffrance
« Qu’est-ce que vous m’avez fait ? La nuit passée, c’est la première nuit depuis des années où j’ai bien dormi. En fait, j’ai dormi comme un bébé. » Elle croyait que je « lui avais fait » quelque chose, alors que, justement, je n’avais rien fait. Au lieu de me demander ce que j’avais fait, elle aurait dû me demander plutôt ce que je n’avais pas fait. Je n’avais pas réagi, je n’avais pas confirmé la réalité de son histoire, je n’avais pas alimenté son mental avec davantage de pensée ni son corps de souffrance avec davantage d’émotions. Je lui avais tout simplement laissé faire l’expérience de ce dont elle faisait l’expérience dans le moment, sans intervenir, sans faire quoi que ce soit
Comment se défaire de l’identification au corps de souffrance
Être présent est toujours infiniment plus puissant que tout ce que l’on peut dire ou faire, bien que la présence puisse parfois s’accompagner de paroles ou de gestes
Comment se défaire de l’identification au corps de souffrance
Comme le mental qui pense ne peut comprendre la Présence, il l’interprète souvent mal. Il vous dira que vous êtes froid, distant, que vous n’avez aucune compassion, que vous ne savez pas établir de rapport avec les autres. Mais la vérité, c’est que vous établissez un rapport à un niveau beaucoup plus profond que la pensée et l’émotion. En fait, à ce niveau, il y a une véritable rencontre, une véritable fusion qui va au-delà du rapport de personne à personne. Dans la quiétude de la Présence, vous pouvez sentir l’essence sans forme en vous et en l’autre comme ne faisant plus qu’un. Faire l’expérience de l’unité entre vous et l’autre, c’est le véritable amour, la véritable bienveillance, la véritable compassion.
Les déclencheurs
Quelqu’un qui a été négligé ou abandonné dans son enfance par un de ses parents ou les deux aura développé un corps de souffrance qui devient actif dans toute situation ayant un tant soit peu la résonance de l’abandon primordial. Un ami qui se présente avec quelques minutes de retard à l’aéroport ou un conjoint qui arrive tard le soir peuvent déclencher une crise majeure du corps de souffrance. Si le conjoint quitte le domicile conjugal ou meurt, la souffrance émotionnelle ressentie dépasse la souffrance qui est naturelle dans de telles situations. Il peut s’agir d’une angoisse intense, d’une dépression qui dure et rend inapte à quoi que ce soit ou bien d’une colère obsédante. Une femme dont le père en a physiquement abusé quand elle était petite sentira probablement son corps de souffrance s’activer facilement quand elle est en relation intime avec un homme. Par ailleurs, l’émotion prise dans son corps de souffrance attire probablement vers elle l’homme dont le corps de souffrance est similaire à celui de son père. Son corps de souffrance est donc magnétiquement attiré par quelqu’un qui, il le sent, lui procurera davantage de souffrance. Les protagonistes confondent parfois cette souffrance avec de l’amour. Un homme qui avait été un enfant non voulu et à qui sa mère n’avait pas donné d’amour et seulement un minimum d’attention et de soins, avait développé un corps de souffrance ambivalent : d’un côté, il ressentait une intense aspiration, non comblée, à l’attention et à l’amour maternels et, de l’autre, une haine intense parce que sa mère ne lui avait pas donné ce dont il avait si désespérément besoin. Alors, presque chaque femme venait déclencher ce besoin maladif dans son corps de souffrance, une forme de souffrance émotionnelle. Ceci se manifestait comme une compulsion à « conquérir et à séduire » presque toutes les femmes qu’il rencontrait pour obtenir l’amour et l’attention que son corps de souffrance réclamait à cor et à cri. Il devint tout un expert dans le domaine de la séduction. Mais dès que la relation se faisait plus intime ou que ses avances étaient rejetées, la colère contre sa mère, accumulée dans son corps de souffrance, faisait irruption et venait saboter la relation
Les déclencheurs
Quand vous reconnaissez votre propre corps de souffrance dès qu’il se pointe le nez, vous apprenez rapidement aussi quel est son déclencheur favori : certaines situations, certaines choses ou ce que les gens disent ou font. Quand ces déclencheurs se présentent, vous les reconnaîtrez immédiatement et votre état de vigilance augmentera. En une seconde ou deux, vous remarquerez également la réaction émotionnelle créée dans le corps de souffrance. Mais dans cet état de Présence vigilante, vous ne vous identifierez pas à elle, ceci voulant dire que le corps de souffrance ne prendra pas possession de vous et ne deviendra pas la petite voix dans votre tête. Si vous êtes avec votre conjoint à ce moment-là, il vous suffit de lui dire : « Ce que tu as dit (ou fait) vient de déclencher mon corps de souffrance. » Prenez un accord avec votre conjoint selon lequel vous vous engagez à mentionner à l’autre qu’il vient de déclencher votre corps de souffrance. De cette façon, le corps de souffrance ne peut plus se sustenter du mélodrame relationnel.
Le corps de souffrance est un éveilleur
Les gens ayant un corps de souffrance chargé atteignent souvent un point où ils sentent que leur vie devient insupportable, où ils ne peuvent plus supporter aucune souffrance, aucun mélodrame. Une personne exprimera ce sentiment en disant crûment et simplement qu’ « elle en avait marre d’être malheureuse ». D’autres sentent, comme ce fut le cas pour moi, qu’elles ne peuvent plus vivre avec elles-mêmes. La paix intérieure devient alors leur priorité. Leur souffrance émotionnelle aiguë les force à se désengager du contenu de leur mental et des structures mentales et émotionnelles qui donnent naissance au petit moi malheureux et le perpétuent. Elles savent alors que ni leur histoire de malheur ni leur émotion ne sont ce qu’elles sont foncièrement.
Se libérer du corps de souffrance
ce n’est pas le corps de souffrance qui cause la souffrance que vous infligez aux autres et à vous-même, c’est l’identification à lui. Ce n’est pas le corps de souffrance qui vous force à revivre sans arrêt le passé et qui vous maintient dans un état d’inconscience, mais l’identification à lui. Alors, il vaudrait mieux poser la question suivante : « Combien de temps faut-il pour se libérer de l’identification au corps de souffrance ? » À cela je réponds : « Pas de temps du tout. »
Se libérer du corps de souffrance
Quand vous sentez le corps de souffrance, ne faites pas l’erreur de penser qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez vous. L’ego adore que vous fassiez de vous un problème. L’acceptation doit faire suite à la reconnaissance de ce qui est. Tout autre chose viendrait masquer cette reconnaissance. Accepter veut dire vous permettre de sentir quoi que ce soit que vous sentiez dans le moment. Cela fait partie de l’être-là du moment présent. Vous ne pouvez contredire ce qui est. En fait, vous le pouvez. Mais si vous le faites, vous souffrez. En laissant les choses être ce qu’elles sont, vous devenez ce que vous êtes, c’est-à-dire vaste, spacieux. Vous devenez entier. Vous n’êtes plus un fragment, façon d’être telle que l’ego se perçoit. Votre véritable nature émerge, qui ne fait plus qu’une avec la nature de Dieu.
Se libérer du corps de souffrance
vous n’avez pas besoin de devenir entier, seulement d’être ce que vous êtes déjà, avec ou sans le corps de souffrance.
Découvrir qui vous êtes véritablement
« Connais-toi toi-même ! » Et que veut dire cette injonction ? Elle veut dire qu’avant de poser toutes sortes de questions, il faut se poser la plus fondamentale des questions, à savoir : Qui suis-je ?
Découvrir qui vous êtes véritablement
Les gens inconscients – et nombreux le restent, pris qu’ils sont dans leur ego durant toute leur vie – vous diront très rapidement qui ils sont en déclinant leur nom, leur prénom, leur profession, leur histoire personnelle, la forme ou l’état de leur corps, ainsi que toute autre chose à laquelle ils s’identifient
Qui vous pensez être
Se connaître en profondeur n’a rien à voir avec toutes sortes d’idées qui flottent dans votre esprit. Se connaître, c’est être profondément enraciné dans l’être, au lieu d’être perdu dans le mental.
Qui vous pensez être
Si la paix est réellement ce que vous voulez, alors c’est la paix que vous choisirez.
Qui vous pensez être
Le marché, l’argent, le contrat, la perte ou la menace de perdre sont devenus plus importants. Pour qui ? Pour l’esprit immortel que vous dites être ? Non, pour le moi. Ce petit moi qui cherche la sécurité ou la satisfaction dans les choses passagères et qui se met en colère ou angoisse parce qu’il n’arrive pas à obtenir l’une ou l’autre. Mais au moins, vous savez maintenant qui vous pensez être véritablement.
Qui vous pensez être
La vie s’assure toujours que vous ne pouvez pas vous leurrer pendant trop longtemps quant à votre véritable identité : elle vous montre ce qui importe vraiment pour vous. La façon dont vous réagissez aux gens et aux situations, surtout quand les défis sont de taille, est la meilleure façon de voir à quel point vous vous connaissez ou pas.
Qui vous pensez être
Plus la vision que vous avez de vous-même est limitée et étroite, plus vous remarquez les limites et l’inconscience des autres, et y réagissez. Vous faites de leurs défauts, ou de ce que vous percevez comme étant leurs défauts, leur identité. Ceci veut dire que vous voyez seulement l’ego en eux. Ce qui renforce par conséquent l’ego en vous. Au lieu de voir les autres par le prisme de leur ego, vous ne voyez que leur ego. Et qui regarde leur ego ? L’ego en vous. Les gens très inconscients font l’expérience de leur propre ego quand ce dernier leur est reflété par l’ego des autres. Quand vous réalisez que ce à quoi vous réagissez chez les autres se trouve également en vous (et parfois seulement en vous), vous commencez à prendre conscience de votre propre ego. À cette étape, vous pouvez aussi réaliser que vous faisiez aux autres ce que vous pensiez que les autres vous faisaient. Alors, vous arrêtez de vous percevoir comme une victime. Dites-vous bien que vous n’êtes pas l’ego. Alors, quand vous devenez conscient de l’ego en vous, cela ne veut pas dire que vous savez qui vous êtes. Cela veut dire que vous savez qui vous n’êtes pas. Et c’est justement en sachant qui vous n’êtes pas que saute le plus grand obstacle vous empêchant de vous connaître véritablement. Personne ne peut vous dire qui vous êtes. Ce ne serait qu’un autre concept, qui ne vous changerait en rien. Qui vous êtes ou ce que vous êtes n’a besoin d’aucune croyance. En fait, toute croyance est un obstacle. La réalisation de ce que vous êtes n’est à la limite pas nécessaire puisque vous êtes déjà ce que vous êtes. Par contre, sans cette réalisation, ce que vous êtes reste dans le plan du non-manifeste, qui est bien entendu votre véritable demeure, ne peut pas resplendir dans le monde
Qui vous pensez être
vous êtes comme la personne pauvre qui ne sait pas qu’elle a cent millions de dollars dans son compte. Sa richesse reste un potentiel non exprimé.
L’abondance
Posez-vous souvent la question suivante : « Que puis-je donner ici ? Comment puis-je rendre service à cette personne ou dans cette situation ? » Point besoin de posséder quoi que ce soit pour vous sentir abondant. Par contre, si vous vous sentez constamment abondant, l’abondance viendra certainement à vous. En fait, elle ne vient qu’à ceux qui l’ont déjà en eux. Tout cela semble un peu injuste mais ça ne l’est pas, bien entendu. C’est une loi universelle. Aussi bien l’abondance que la pénurie sont des états intérieurs qui se manifestent comme votre réalité.
Vous connaître et en connaître sur vous
Bien des gens ont secrètement peur d’être méchants. Mais, consolez-vous, rien de ce que vous pouvez découvrir sur vous n’est vous.
Vous connaître et en connaître sur vous
Il n’y a rien de mal à entreprendre une psychanalyse ou à découvrir des choses sur votre passé, pour autant que vous ne confondiez pas « en connaître sur vous » avec « vous connaître ».
Vous connaître et en connaître sur vous
Vous connaître, c’est être vous-même. Et être vous-même, c’est arrêter de vous identifier au contenu. La plupart des gens se définissent par le contenu de leur vie. Tout ce que vous percevez, expérimentez, pensez ou sentez appartient au domaine du contenu. Le contenu est ce qui occupe l’attention totale de la plupart des gens et c’est ce à quoi ils s’identifient.
Le chaos et l’ordre supérieur
Qu’y a-t-il d’autre que le contenu ? Ce qui permet au contenu d’être, l’espace intérieur de la conscience.
Le bien et le mal
La pensée isole une situation ou un événement en la qualifiant de bonne ou de mauvaise, comme si elle avait une existence propre. Quand on se fie trop à la pensée, la réalité devient fragmentée et c’est cette fragmentation qui est l’illusion, même si elle semble très réelle quand on est pris dedans. Et pourtant, l’univers est un tout indivisible dans lequel tout est relié, dans lequel rien n’existe de façon isolée. Ce lien profond d’interconnexion entre toutes les choses et les événements sous-entend que les étiquettes mentales de « bien » et de « mal » sont en fin de compte illusoires. Ces étiquettes sont le fait d’une perspective limitée et ne sont vraies que de façon temporaire et relative.
Ne pas se préoccuper de ce qui arrive
Ceci est très bien illustré dans l’histoire de l’homme avisé qui avait gagné une voiture chère à la loterie. Sa famille et ses amis, tous très contents pour lui, étaient venus célébrer chez lui. « N’est-ce pas formidable ? » disaient-ils. « Quelle chance tu as ! » L’homme sourit en disant : « Peut-être. » Pendant quelques semaines, il eut beaucoup de plaisir à conduire sa voiture. Un jour, un conducteur ivre entra en collision avec lui à une intersection et il se retrouva à l’hôpital avec de multiples blessures. Sa famille et ses amis vinrent le voir. « Quelle malchance ! », lui dirent-ils. De nouveau, l’homme sourit en disant : « Peut-être. » Alors qu’il se trouvait encore à l’hôpital, il y eut un glissement de terrain et sa maison fut emportée dans la mer. Une fois de plus, ses amis vinrent le voir le lendemain et lui dirent : « Quelle chance que tu te sois encore trouvé à l’hôpital ! » Et lui, de dire de nouveau « Peut-être. » Le « peut-être » de cet homme sage est signe que celui-ci refuse de juger quoi que ce soit. Au lieu de cela, il accepte la situation telle qu’elle est et s’aligne ainsi consciemment sur l’ordre supérieur. Il sait qu’il est souvent impossible pour le mental de comprendre quelle place ou raison d’être un événement apparemment aléatoire occupe dans la trame du Grand Tout. Mais il n’y a pas d’événements aléatoires, pas plus qu’il n’y a des événements ou des objets existant de façon isolée. Les atomes qui constituent notre corps sont nés il y a très longtemps dans les étoiles et les causes du plus infime événement sont virtuellement infinies et reliées au tout de façon insondable. Si vous vouliez retrouver la cause d’un événement quelconque, il vous faudrait remonter au début de la création. Le cosmos n’est pas de nature chaotique. En fait, le terme « cosmos » veut dire ordre. Mais il ne s’agit pas d’un ordre que le mental humain peut appréhender, bien qu’il puisse parfois en avoir des aperçus.
Ah bon ?
Quand je ne me préoccupe pas de ce qui arrive, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que, intérieurement, je suis en harmonie avec ce qui arrive. « Ce qui arrive », bien entendu, renvoie à la qualité de ce moment, qui est toujours déjà tel qu’il est. Cette expression renvoie au contenu, à la forme que ce moment – l’unique moment à exister – prend. Être en harmonie avec « ce qui est », c’est être en lien sans résistance intérieure avec ce qui se produit. Cela veut dire laisser l’événement être ce qu’il est sans l’étiqueter mentalement comme étant bon ou mauvais. Cela veut-il dire que vous ne pouvez plus passer à l’action pour amener des changements dans votre vie ? Au contraire ! Quand vos actes sont fondamentalement et intérieurement liés au moment présent, ils sont sustentés par l’intelligence de la vie.
Ah bon ?
Le maître zen, Hakuin, vivait dans une ville du Japon. On le tenait en haute estime et bien des gens venaient l’écouter dispenser ses enseignements spirituels. Un jour, la fille adolescente de son voisin tomba enceinte. Les parents de cette dernière se mirent en colère et la réprimandèrent pour connaître l’identité du père. La jeune fille leur avoua finalement qu’il s’agissait d’Hakuin. Les parents en colère se précipitèrent chez lui et lui dirent en hurlant et en l’accusant que leur fille avait avoué qu’il était le père de l’enfant. Il se contenta de répondre : « Ah, bon ? » La rumeur du scandale se répandit dans la ville et au-delà. Le maître perdit sa réputation et plus personne ne vint le voir. Mais cela ne le dérangea pas. Il resta impassible. Quand l’enfant vint au monde, les parents le menèrent à Hakuin en disant : « Vous êtes le père, alors occupez-vous en ! » Le maître prit grand soin de l’enfant. Un an plus tard, prise de remords, la jeune fille confessa à ses parents que le véritable père de l’enfant était le jeune homme qui travaillait chez le boucher. Alarmés et affligés, les parents se rendirent chez Hakuin pour lui faire des excuses et lui demander pardon. « Nous sommes réellement désolés. Nous sommes venus reprendre l’enfant. Notre fille nous a avoué que vous n’étiez pas le père. » La seule chose qu’il dit en tendant le bébé aux parents fut : « Ah, bon ? » Le maître réagit de façon identique au mensonge et à la vérité, aux bonnes nouvelles et aux mauvaises nouvelles. Il dit « Ah, bon ? ». Il permet à la forme que prend le moment, bonne ou mauvaise, d’être ce qu’elle est. Ainsi, il ne prend pas part au mélodrame humain. Pour lui, il n’y a que ce moment, ce moment tel qu’il est. Les événements ne sont pas personnalisés et il n’est la victime de personne. Il fait tellement un avec ce qui arrive que ce qui arrive n’a aucun pouvoir sur lui.
Ah bon ?
C’est seulement quand vous résistez à ce qui arrive que vous êtes à la merci de ce qui arrive et que le monde détermine votre bonheur ou votre malheur.
L’ego et le moment présent
Dans votre vie, la relation primordiale est celle que vous entretenez avec le moment présent, avec toute forme que le moment présent prend. C’est-à-dire avec ce qui est et ce qui arrive. Si votre relation avec le moment présent est dysfonctionnelle, cette dysfonction viendra se refléter sur toutes vos relations et sur toutes les situations dans votre vie.
L’ego et le moment présent
Une fois que vous avez atteint un certain niveau de conscience, c’est-à-dire un certain niveau de Présence à ce qui est (et si vous lisez ce livre, il est presque certain que c’est le cas), vous avez la capacité de décider quel genre de relation vous voulez entretenir avec le moment présent. Est-ce que je veux faire du moment présent un ami ou un ennemi ?
L’ego et le moment présent
Une fois que vous avez décidé que le moment présent sera votre ami, il vous revient de faire le premier pas. Adoptez une attitude amicale à son encontre, accueillez-le quelle que soit la forme qu’il prenne. Les résultats ne tarderont pas à se manifester. En effet, la vie deviendra bonne à votre égard, les gens vous aideront, les circonstances collaboreront. Une seule décision peut changer toute votre réalité. Mais il s’agit d’une décision qu’il vous faut constamment reprendre, jusqu’à ce qu’elle devienne une seconde nature.
L’ego et le moment présent
La décision de faire du moment présent un ami signe la fin de l’ego. En effet, il est impossible pour l’ego de se syntoniser sur le moment présent, c’est-à-dire sur la vie, vu que sa nature même est d’ignorer, de repousser ou de dévaloriser le moment présent. Pourquoi ? Parce que l’ego vit de temps. Plus l’ego est fort, plus le temps prend le dessus dans votre vie. Dans ce cas, presque chacune de vos pensées est axée sur le passé ou le futur. Le sentiment que vous avez de votre moi est tributaire du passé en ce qui concerne votre identité et du futur, en ce qui concerne l’accomplissement. La peur, l’anxiété, les attentes, les regrets, la culpabilité et la colère sont des dysfonctions de la conscience prise dans le temps. L’ego a trois façons de traiter le moment présent : comme un moyen pour arriver à une fin, comme un obstacle ou comme un ennemi
L’ego et le moment présent
La vie, autrement dit le moment présent, devient un « problème » et vous en venez à habiter un monde de problèmes qui doivent tous être solutionnés avant que vous puissiez être heureux et comblé, avant que vous commenciez vraiment à vivre. Du moins, c’est ce que vous pensez. Le problème, c’est que pour chaque problème résolu, un autre problème surgit. Aussi longtemps que le moment présent est considéré comme un obstacle, il n’y a pas de fin aux problèmes. « Je serai tout ce que tu voudras que je sois », dit la vie, le moment présent. « Je te traiterai comme tu me traites. Si tu me vois comme un problème, je serai un problème pour toi. Si tu me traites comme un obstacle, je serai un obstacle. »
L’ego et le moment présent
Voici une question vitale à vous poser fréquemment : « Quelle est la relation que j’entretiens avec le moment présent ? » En faisant preuve de vigilance, vous obtiendrez la réponse. Est-ce que je traite le moment présent comme rien de plus qu’un moyen pour arriver à une fin ? Est-ce que je le considère comme un obstacle ? Est-ce que j’en fais un ennemi ? Étant donné que le moment présent est tout ce que vous aurez jamais, étant donné que la vie est indissociable du moment présent, la question à se poser est la suivante : « Quelle est la relation que j’entretiens avec la vie ? » Cette question est une excellente façon de démasquer l’ego en vous et de vous amener dans l’état de Présence
L’ego et le moment présent
Posez-vous la souvent jusqu’à ce que vous n’en ayez plus besoin.
L’ego et le moment présent
Au moment où vous remarquez que votre relation avec le moment présent est dysfonctionnelle, vous êtes présent. Voir, c’est devenir présent. Dès l’instant où vous voyez cette dysfonction, elle commence à se dissoudre. Certaines personnes se mettent à rire tout haut quand elles y réussissent. Quand on voit, on a le pouvoir de faire un choix, de dire « oui » au moment présent, de s’en faire un ami.
Le paradoxe du temps
Pourquoi avez-vous alors l’impression qu’il y a de nombreux moments ? Parce que vous confondez le moment présent avec ce qui arrive, avec le contenu. Cette confusion du moment présent avec le contenu se traduit non seulement par l’illusion du temps, mais également par l’illusion de l’ego.
Le paradoxe du temps
Tout semble donc assujetti au temps. Pourtant, tout se passe dans le présent. C’est là le paradoxe. Où que vous regardiez, il y a des preuves circonstancielles qui indiquent que le temps est une réalité : une pomme qui pourrit, le visage que vous voyez dans le miroir qui n’est pas le même que sur une photo prise il y a trente ans. Pourtant, vous ne trouvez jamais de preuves directes du temps, vous ne faites jamais l’expérience du temps lui-même. Vous faites seulement l’expérience du moment présent, ou plutôt de ce qui arrive dans le moment. Si vous vous en tenez à la preuve directe, il n’y a pas de temps. Tout ce qu’il y a, c’est le moment présent.
Éliminer le temps
Chaque fois qu’un habituel « non » à la vie se transforme en « oui », chaque fois que vous laissez le moment présent être ce qu’il est, vous dissolvez le temps ainsi que l’ego. Car, pour survivre, l’ego a besoin de temps. Il a besoin du passé et du futur, bien plus que du moment présent. L’ego ne peut supporter de faire ami-ami avec le moment présent, sauf de façon brève, juste après avoir obtenu ce qu’il voulait. Mais rien ne peut satisfaire l’ego de façon durable. Aussi longtemps qu’il mènera votre vie, vous disposerez de deux façons d’être malheureux : ne pas avoir ce que vous voulez et avoir ce que vous voulez.
Éliminer le temps
Tout ce qui arrive est la forme prise par le moment présent. Aussi longtemps que vous y résisterez intérieurement, la forme (le monde) restera une frontière impénétrable vous séparant de ce que vous êtes au-delà de la forme, une frontière vous séparant de la vie sans forme que vous êtes. Quand vous dites intérieurement « oui » à la forme que le moment présent prend, cette forme même devient la porte menant à ce qui n’a pas de forme. La division entre le monde et Dieu s’efface.
Le rêveur et le rêve
Quand vous réagissez à la forme que la vie prend à cet instant même, quand vous traitez le moment présent comme un moyen, un obstacle, un ennemi, vous renforcez la forme de votre identité, c’est-à-dire l’ego. De là, la réactivité de l’ego. Et qu’est la réactivité ? L’accoutumance à la réaction. Plus vous réagissez, plus vous restez pris au piège de la forme. Plus vous êtes identifié à la forme, plus l’ego devient fort. Votre être ne brille plus à travers la forme, ou à peine. Quand vous n’opposez pas de résistance à la forme, ce qui est au-delà de la forme émerge comme une Présence omniprésente, une force silencieuse bien plus grande que votre identité à la forme limitée dans le temps, la personne. C’est plus profondément ce que vous êtes que n’importe quoi d’autre existant dans le monde de la forme.
Le rêveur et le rêve
La résistance dote le monde et l’ego d’une lourdeur et d’une importance absolue qui vous font vous prendre vous et le monde très au sérieux. Le jeu de la forme est alors perçu à tort comme une bataille pour la survie. Et, quand c’est votre perception, cela devient votre réalité. Les nombreuses choses qui se produisent et les nombreuses formes que la vie prend sont de nature éphémère. Les choses, les corps, les ego, les événements, les situations, les pensées, les émotions, les désirs, les ambitions, les peurs, les mélodrames vont et viennent. Quand ils arrivent, ils prétendent être de la plus haute importance et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ils se dissolvent dans le néant d’où ils sont venus. Ont-ils jamais été réels ? Ont-ils jamais été plus qu’un rêve, le rêve de la forme ? Quand nous nous réveillons le matin et que le rêve que nous avons fait s’efface, nous nous disons que c’était seulement un rêve, que ce n’était pas réel. Mais quelque chose a certainement dû être réel dans le rêve, sinon celui-ci n’aurait pas pu être. Lorsque la mort approche, nous portons un regard rétrospectif sur notre vie et nous nous demandons si c’était aussi un autre rêve. Même en ce moment, si vous repensez aux vacances de l’an passé ou au mélodrame d’hier avec votre conjoint, vous pourrez avoir une impression similaire à celle que vous avez eue au sujet du rêve de la nuit passée.
Dépasser les limites
il y a le rêve et il y a le rêveur. Le rêve est un bref jeu de formes. C’est le monde, relativement réel, mais pas absolument réel. Puis, il y a le rêveur, la réalité absolue dans laquelle les formes vont et viennent. Le rêveur n’est pas la personne. La personne fait partie du rêve. Le rêveur appartient à la sous-couche dans laquelle le rêve apparaît et qui rend le rêve possible. C’est l’absolu derrière le relatif, l’intemporel derrière le temps, la conscience dans et derrière la forme. Le rêveur est la conscience elle-même. C’est ce que vous êtes. Notre objectif maintenant est de nous éveiller dans le rêve. Ainsi, le mélodrame terrestre créé par l’ego prend fin et une forme plus bénigne et plus sage de rêve naît. C’est la nouvelle Terre.
Dépasser les limites
Quand vous êtes présent, quand votre attention est totalement dans le présent, la Présence s’installe et transforme ce que vous faites. Il y aura de la qualité et de la force dans ce que vous faites. Vous êtes présent lorsque ce que vous faites n’est pas uniquement un moyen pour arriver à une fin (argent ou prestige), mais que c’est satisfaisant en soi et qu’il y a de la joie et de la vie dans ce que vous entreprenez.
Dépasser les limites
La forme est synonyme de limites. Nous sommes ici non seulement pour faire l’expérience des limites, mais également pour devenir plus conscient, justement en dépassant ces limites. Vous pouvez dépasser certaines de ces limites sur un plan externe. En ce qui concerne d’autres limites, il vous faut apprendre à vivre avec elles puisque vous pouvez seulement les dépasser intérieurement. Tout le monde y fait face tôt ou tard. Soit que ces limites vous maintiennent dans une attitude de réaction, qui se traduit par une misère intérieure intense, soit que vous les dépassiez en vous abandonnant inconditionnellement à ce qui est. Tel est l’enseignement des limites. Le lâcher-prise conscient fait entrer une nouvelle dimension dans votre vie, celle de la verticalité, de la profondeur. Alors se manifestera dans ce monde et à partir de cette dimension quelque chose d’une valeur infinie, qui serait sans cela resté dans le domaine du non-manifesté. Certaines personnes ayant lâché prise devant de grandes limites sont devenues des guérisseurs ou des maîtres spirituels. D’autres travaillent de façon altruiste pour réduire la souffrance humaine ou construire quelque chose de créatif en ce monde.
La joie de l’Être
La misère intérieure, ou négativité, est une maladie sur notre planète. La négativité est sur le plan intérieur ce que la pollution est sur le plan extérieur. Elle est partout, pas juste dans les endroits où les gens vivent dans l’indigence. Elle existe surtout là où les gens vivent dans l’abondance. Est-ce surprenant ? Pas vraiment ! Le monde de l’opulence est encore plus identifié à la forme, encore plus égaré dans le contenu, encore plus pris au piège de l’ego.
La joie de l’Être
Les gens se croient dépendants de ce qui arrive dans leur vie pour être heureux, c’est-à-dire dépendants de la forme. Ils ne réalisent pas que ce qui arrive est la chose la plus instable qui puisse exister dans l’univers. Le changement est constant.
Permettre à l’ego de diminuer
Vu que les reproches ou les critiques correspondent à une diminution du moi pour l’ego, ce dernier essayera immédiatement de réparer le sentiment de diminution par des justifications, des attitudes défensives ou bien des reproches.
Permettre à l’ego de diminuer
Que l’autre personne ait raison ou tort ne fait ni chaud ni froid à l’ego. Se préserver lui importe bien plus que la vérité. C’est ainsi qu’il préserve la forme psychologique du « moi ». Même une chose normale telle que de rétorquer à un conducteur qui vous a traité d’imbécile est un mécanisme automatique et inconscient de réparation de l’ego. Un des mécanismes de réparation les plus communs de l’ego est la colère, qui occasionne une enflure temporaire mais énorme de l’ego. Tous ces mécanismes de réparation ont parfaitement du sens pour l’ego, mais ils sont en fait dysfonctionnels. Les cas les plus extrêmes de ces mécanismes sont la violence physique et les illusions sur soi sous forme de fantasmes exagérés.
Permettre à l’ego de diminuer
Permettre consciemment à l’ego d’être diminué, au moment où cela se produit et sans rien faire pour le réparer, est une puissante pratique spirituelle. Je vous recommande de faire cette expérience de temps en temps. Par exemple, quand quelqu’un vous critique, vous fait des reproches ou vous traite de tous les noms, au lieu de rétorquer immédiatement ou de vous défendre, ne faites rien. Laissez l’image de votre moi être diminuée et observez avec diligence la façon dont vous vous sentez au plus profond de vous. Pendant quelques secondes, vous vous sentirez peut-être mal à l’aise, comme si vous aviez rétréci. Puis, vous ressentirez une vastitude intérieure intensément vivante. Mais, vous n’avez pas diminué du tout. Au contraire, vous avez pris de l’expansion
Permettre à l’ego de diminuer
Quand vous ne renforcez ni ne défendez plus la forme de votre moi, vous vous dissociez de l’identification à la forme, de l’image mentale de votre moi. En devenant moins (selon la perception de l’ego), vous connaissez en fait une expansion et vous faites de la place pour que l’Être puisse se manifester. Le véritable pouvoir, c’est-à-dire ce que vous êtes au-delà de la forme, peut enfin briller à travers la forme apparemment affaiblie. C’est ce dont Jésus parle quand il dit : « Fais abnégation de toi » ou « Tends l’autre joue ». Ceci ne veut bien entendu pas dire que vous devez susciter l’abus ni faire de vous une victime auprès des gens inconscients. Parfois, si quelqu’un devient trop envahissant, vous devez clairement lui signifier vos limites. Sans l’attitude de défensive de l’ego, vos paroles seront sous-tendues par une force non réactive. Si cela s’avère nécessaire, vous pouvez dire fermement et clairement « Non ». Il s’agira de ce que je qualifie d’un « non de haute qualité », un non dénué de négativité
Permettre à l’ego de diminuer
Au lieu d’essayer d’être une montagne, enseigne le Tao-tö-king (Le Livre de la Voie et de la Vertu), « Soyez la vallée de l’univers[4] ». De cette façon, vous revenez à la totalité et « toutes les choses deviennent vous[5] ».
L’extérieur est comme l’intérieur
Le sentiment de béatitude ne provient pas du fait qu’il y a des milliards de mondes, mais de la profondeur qui les contient tous. Comme vous ne pouvez pas voir l’espace, ni l’entendre, le toucher, le goûter ou le sentir, comment pouvez-vous savoir qu’il existe ? Cette question de base contient déjà une erreur fondamentale. Vu que l’essence de l’espace est le rien, celui-ci ne peut exister dans le sens normal du terme. Seules les choses, les formes, existent. Et même le fait de lui attribuer le nom d’espace porte à confusion, parce que, en le nommant, vous en faites un objet.
Le paradoxe du temps
À la surface, le moment présent est « ce qui arrive ». Et vu que ce qui arrive change continuellement, il semble que chacune des journées de votre vie soit faite de milliers de moments présents au cours desquels différentes choses se produisent. Le temps est considéré comme une infinie succession de moments, certains étant bons, d’autres, mauvais. Pourtant, si vous y regardez de plus près, c’est-à-dire si vous considérez votre expérience immédiate, vous découvrez qu’il n’y absolument pas de nombreux moments. Vous découvrez qu’il n’y a toujours que ce moment-ci.
Permettre à l’ego de diminuer
Ils considèrent le moment présent comme un gâchis puisque quelque chose est arrivé qui n’aurait pas dû arriver ou comme une incomplétude vu que rien n’est arrivé et que quelque chose aurait dû arriver. C’est ainsi qu’il ratent la perfection profonde inhérente à la vie même, une perfection qui a toujours été là, une perfection qui existe au-delà de ce qui arrive ou n’arrive pas, au-delà de la forme. Acceptez le moment présent et trouvez la perfection intemporelle et plus profonde que n’importe quelle forme. La joie de L’Être, qui est le seul véritable bonheur, ne peut arriver à vous par une forme ou une autre, par une possession, un accomplissement, une personne ou un événement, par quelque chose qui se produit. Cette joie ne peut pas venir à vous, jamais. Pourquoi ? Parce qu’elle émane de la dimension sans forme en vous, de la conscience même et qu’elle fait par conséquent un avec ce que vous êtes.
L’extérieur est comme l’intérieur
La réalité à deux volets de l’univers, les choses et l’espace, les choses et le rien, est aussi votre réalité. Pour mener une vie saine, équilibrée et fructueuse, il faut danser entre ces deux aspects de la réalité, danser entre la forme et l’espace. La plupart des gens sont tellement identifiés à la dimension de la forme – aux perceptions sensorielles, aux pensées et aux émotions – qu’ils laissent de côté l’autre moitié essentielle de leur vie. Leur identification à la forme les garde prisonnier de leur ego. Ce que vous voyez, entendez, sentez, touchez ou pensez n’est que la moitié de la réalité, pour ainsi dire. C’est la forme. Dans ses enseignements, Jésus y fait référence avec le terme « monde ». En ce qui concerne l’autre moitié, il l’appelle « le royaume des cieux ou la vie éternelle ». Tout comme l’espace permet à toute chose d’exister et tout comme le silence permet au son d’être, vous n’existeriez pas sans la dimension sans forme qui est l’essence vitale de ce que vous êtes. Vous pourriez l’appeler « Dieu » si le terme n’avait pas été si galvaudé. Je préfère l’appeler « Être ». L’Être existe avant l’existence. L’existence est forme, contenu, « ce qui arrive ».
L’extérieur est comme l’intérieur
L’humanité a contracté une maladie collective. Les gens sont si absorbés par ce qui arrive, si hypnotisés par le monde des formes fluctuantes, si pris par le contenu de leur vie, qu’ils ont oublié leur essence, ce qui se trouve au-delà du contenu, de la forme, au-delà de la pensée. Ils sont si régentés par le temps qu’ils ont oublié l’éternité, qui est leur origine, leur bercail, leur destinée. L’éternité, c’est la réalité vivante de ce que vous êtes.
L’extérieur est comme l’intérieur
Dans cette inscription figurent les deux dimensions de la réalité, les choses et le rien, la forme et l’absence de forme. Il y a ainsi reconnaissance que la forme n’est pas ce que vous êtes.
La découverte de l’espace intérieur
Après avoir ouvert le coffret, le roi y trouva un simple anneau d’or. À l’intérieur de l’anneau, il y avait une inscription, qui disait : « Cela aussi passera. » « Quelle est la signification de cette inscription ? » demanda le roi. « Portez cet anneau en tout temps, lui répondit le sage. Quoi qu’il arrive, avant de qualifier les choses de bonnes ou de mauvaises, touchez l’anneau et lisez-en l’inscription. Ainsi, vous serez toujours en paix. »
La découverte de l’espace intérieur
La non-résistance, le non-jugement et le non-attachement sont les trois aspects fondamentaux de la liberté véritable et de l’illumination authentique.
La découverte de l’espace intérieur
vous devenez conscient de cette nature transitoire, votre attachement à elle diminue et vous vous désidentifiez d’elle dans une certaine mesure. Être détaché ne signifie pas que vous ne pouvez pas apprécier les bontés que le monde vous offre. En fait, vous les appréciez davantage. Une fois que vous constatez et acceptez la nature transitoire de toutes les choses, ainsi que l’inévitable changement, vous pouvez apprécier les plaisirs de la vie pendant qu’ils durent, sans peur ni anxiété. Quand vous êtes détaché, cette position de recul vous permet de mettre les événements en perspective au lieu d’y être complètement plongé. Vous devenez comme l’astronaute qui voit la planète Terre entourée par la vastitude de l’espace et qui réalise une vérité paradoxale : la Terre est précieuse et en même temps insignifiante.
La découverte de l’espace intérieur
Quand vous n’êtes plus totalement identifié aux formes, la conscience (qui vous êtes) se trouve libérée de son emprisonnement par la forme
La découverte de l’espace intérieur
Soudainement, de l’espace se fait autour de l’événement en question. De l’espace se crée également autour des hauts et bas émotionnels, autour de la souffrance même. Et surtout, de l’espace se fait entre les pensées. Et de cet espace émane une paix qui n’est pas de ce monde, puisque ce monde est celui de la forme et que la paix est espace. Cette paix est la paix de Dieu.
La découverte de l’espace intérieur
Vous pouvez entrer dans la danse de la création et être actif sans être attaché aux résultats et sans entretenir des exigences insensées envers les autres : comblez-moi, rendez-moi heureux, faites-moi me sentir en sécurité ou dites-moi qui je suis.
La découverte de l’espace intérieur
Toute la souffrance résulte d’une surévaluation de la forme et de l’inconscience de l’existence de cet espace intérieur.
La découverte de l’espace intérieur
Quand la dimension de l’espace intérieur est perdue ou pas encore connue, les choses du monde prennent une importance absolue, un sérieux et une lourdeur qu’ils n’ont pas en vérité. Quand on considère le monde à partir de la forme, il devient un endroit menaçant et, finalement, désespérant.
Conscience des objets et conscience de l’espace
La vie de la plupart des gens est encombrée de choses : choses matérielles, choses à faire, choses à penser.
Conscience des objets et conscience de l’espace
une autre », ainsi que le disait Winston Churchill. Leur esprit est rempli d’un imbroglio de pensées, celles-ci défilant les unes après les autres. Il s’agit de la conscience des objets, dimension qui constitue de façon prédominante la réalité d’innombrables gens. C’est pour cette raison que leur vie est si déséquilibrée. Pour que la santé mentale retrouve sa place sur notre planète et pour que l’humanité accomplisse sa destinée, il faut que la conscience des objets soit contrebalancée par la conscience de l’espace.
Conscience des objets et conscience de l’espace
Si vous pouvez sentir une quiétude vigilante intérieure en arrière-plan pendant que des choses se produisent à l’avant-plan, c’est exactement ça.
Conscience des objets et conscience de l’espace
« Sentez-vous votre propre présence ? »
Conscience des objets et conscience de l’espace
Avec la conscience de l’espace, on se libère non seulement de l’ego, mais également de la dépendance aux choses de ce monde, du matérialisme et de la matérialité.
Conscience des objets et conscience de l’espace
Quand vous êtes pris dans la conscience des objets, vous êtes inconscient de l’espace intérieur intemporel de la conscience elle-même. La phrase Ceci aussi passera peut aider à ramener la conscience de cette dimension en vous.
Conscience des objets et conscience de l’espace
petite phrase qui peut vous amener à la vérité en vous est la suivante : « Je ne suis jamais contrarié pour la raison à laquelle je pense[2]. »
Tomber en dessous de la pensée et s’élever au-dessus de la pensée
Lorsque vous êtes très fatigué, vous devenez plus calme et plus détendu que dans votre état habituel. Pourquoi ? Parce que les pensées se calment et que vous ne pouvez plus vous rappeler votre moi problématique.
Tomber en dessous de la pensée et s’élever au-dessus de la pensée
Vous vous mettez à danser et à chanter, deux choses qui sont depuis toujours l’expression de la joie de vivre. Quand le fardeau du mental pèse moins lourd, vous pouvez avoir un aperçu de la joie de l’Être. C’est peut-être pour cette raison que l’on appelle aussi l’alcool, spiritueux. Mais, il y a un prix fort à payer : l’inconscience. Au lieu de vous élever au-dessus de la pensée, vous tombez en dessous d’elle. Quelques verres de plus et vous aurez régressé au stade végétatif.
La télévision
Avoir la conscience de l’espace, ce n’est absolument pas « planer », comme on dit familièrement. Oui, les deux états se situent au-delà de la pensée. Ils ont cela en commun. Mais, il y a une immense différence entre les deux : dans le premier cas, vous vous élevez au-dessus de la pensée, alors que dans le deuxième, vous tombez en dessous d’elle. La conscience de l’espace représente la prochaine phase de l’évolution de la conscience humaine, alors que l’autre est une régression vers une phase que nous avons déjà laissée derrière nous, il y a de ça une éternité.
La télévision
Observez-vous avec attention quand vous êtes devant la télévision et vous découvrirez que plus longtemps l’écran reste votre point d’attention, plus votre activité mentale reste en suspens.
La télévision
Est-ce que regarder la télévision vous amène à être présent ? Malheureusement pas ! Bien que votre mental ne soit pas amené à générer de pensées pendant de longues périodes de temps, il se syntonise cependant sur l’activité mentale de l’émission que vous regardez. Il se syntonise sur la version télévisée du mental collectif et sur ses pensées. Votre mental est inactif seulement dans le sens où il ne produit pas ses propres pensées. Cependant, il absorbe continuellement les pensées et les images provenant de l’écran. Cette activité vous mène dans un état passif d’hypersensibilité, similaire à l’hypnose. C’est pour cette raison que cet état se prête bien à la manipulation, comme le savent si bien les politiciens, les groupes d’intérêts spéciaux et les agences de publicité qui paient des millions de dollars pour vous attraper dans cet état de conscience réceptive. Ils veulent que leurs pensées deviennent vôtres et, en général, ils y réussissent.
La télévision
quand vous regardez la télévision, vous avez tendance à tomber en dessous des pensées, pas à vous élever au-dessus d’elles. C’est ce qui se passe aussi avec la drogue, l’alcool et la télévision. Même si vous êtes un peu dégagé de votre mental, vous payez une fois de plus le prix fort : la perte de votre conscience.
La télévision
Certains spectacles comiques peuvent, de façon non intentionnelle, avoir un caractère spirituel lorsqu’ils présentent une version caricaturale de la folie humaine et de l’ego. Ils nous enseignent donc à ne pas prendre les choses trop au sérieux et à prendre la vie avec un cœur léger. Mais, par-dessus tout, ils nous apprennent à rire. En effet, le rire peut être extraordinairement libérateur ainsi que guérisseur.
La télévision
Évitez de regarder les émissions et les publicités qui vous assaillent par une succession rapide d’images qui changent toutes les deux ou trois secondes. Quand on regarde trop la télévision, et ce genre d’émissions en particulier, on se retrouve avec le problème du manque d’attention, une dysfonction mentale qui touche des millions d’enfants dans le monde entier. Le manque d’attention rend toutes vos perceptions et relations insatisfaisantes et superficielles. Tout ce que vous faites et tout geste que vous posez dans cet état manque de qualité puisque la qualité demande de l’attention.
La télévision
assurez-vous de ne pas aller directement au lit après avoir éteint le poste ou, pire, de ne pas vous endormir pendant que le poste est en marche.
La télévision
Si vous regardez la télévision souvent et de façon prolongée, non seulement vous deviendrez inconscient, mais également passif et vidé de votre énergie.
La télévision
Par conséquent, plutôt que de regarder les émissions au hasard, choisissez celles que vous voulez vraiment regarder. Chaque fois que vous le faites, observez la vitalité que vous ressentez dans votre corps pendant que vous regardez. Ou bien, prenez de temps en temps conscience de votre respiration. Éloignez votre regard de la télévision à intervalles réguliers afin que votre sens de la vue ne soit pas totalement pris en otage. Ne montez pas le volume plus que nécessaire afin que la télévision ne vous envahisse pas sur le plan auditif. Faites usage du bouton de sourdine (mute) pendant les publicités.
Comment reconnaître l’espace intérieur
vous ne pouvez pas devenir conscient de vous parce que vous êtes toujours conscient d’autre chose.
Comment reconnaître l’espace intérieur
Quand vous entendez parler de l’espace intérieur, il se peut que vous le cherchiez. Mais, vu que vous le cherchez comme s’il s’agissait d’un objet ou d’une expérience, vous ne réussissez pas à le trouver. C’est le dilemme qui attend tous ceux qui sont en quête de réalisation spirituelle, d’illumination.
Comment reconnaître l’espace intérieur
Il y a par exemple un élément commun entre la capacité à voir la beauté, à apprécier les choses simples, à jouir de votre propre compagnie ou à être en rapport de façon bienveillante avec les autres. Cet élément commun est le sentiment de contentement, la paix et la vitalité intérieure formant le fond invisible sans lequel toutes ces expériences ne seraient pas possibles.
Comment reconnaître l’espace intérieur
ne cherchez pas comme si vous cherchiez quelque chose. Vous ne pouvez pas mettre la main dessus et dire : « Ça y est, je l’ai ! » ou vous en saisir mentalement pour le définir d’une manière ou d’une autre. C’est un peu comme un ciel sans nuages. Cela n’a pas de forme. C’est de l’espace, c’est de la quiétude, c’est la douceur de l’Être et infiniment plus que tous ces mots, qui ne sont que des indicateurs. Quand vous réussissez à le sentir directement en vous, cet espace s’approfondit. Ainsi, quand vous appréciez quelque chose de simple – un son, une vision, un contact – quand vous voyez la beauté, quand vous ressentez de la bienveillance envers une autre personne, sentez l’espace intérieur qui est à la source et à l’arrière-plan de ce sentiment. Bien des poètes et des sages au cours des temps ont observé que le véritable bonheur – que j’appelle la joie de l’Être – se trouve dans les choses simples et apparemment non remarquées. Dans leur quête insatiable à trouver quelque chose de significatif, la plupart des gens passent à côté de l’insignifiant, qui n’est peut-être pas si insignifiant, après tout. Le philosophe Nietszche, dans un rare moment de quiétude profonde, écrivit ceci : « Qu’il suffit de peu pour être heureux ! De la plus petite chose, de la plus légère chose, de la plus gentille chose ! D’un lézard que l’on entend s’enfuir, d’un soupir, d’un regard furtif ! Qu’il suffit de peu pour être heureux ! Soyez quiets[4] ! » Pourquoi est-ce la plus infime chose qui nous rend le plus heureux ? Parce que le véritable bonheur ne provient pas d’une chose ou d’un événement, bien que ce soit ainsi qu’on le perçoive au premier abord. Cette chose et cet événement sont si subtils, si effacés, qu’ils n’occupent qu’une infime partie de votre conscience. Le reste est espace intérieur, conscience non dérangée par la forme. Espace intérieur, conscience et qui vous êtes ne sont dans votre essence qu’une seule et même chose. Autrement dit, la forme des petites choses laisse de la place à l’espace intérieur. Et c’est à partir de l’espace intérieur, de la conscience non conditionnée elle-même, qu’émane le véritable bonheur, la joie de l’Être. Cela exige un grand degré de vigilance. Soyez quiet. Regardez. Écoutez. Soyez présent.
Comment reconnaître l’espace intérieur
Une autre façon de trouver cet espace intérieur, c’est de devenir conscient d’être conscient. Dites ou pensez « Je suis » sans rien ajouter après. Prenez conscience de la quiétude qui suit ce Je suis. Sentez votre présence, l’être-là nu et sans voile en vous. Vieux ou jeune, riche ou pauvre, bon ou mauvais, rien ne l’affecte. C’est la vaste matrice de toute création, de toute forme.
L’action juste
La présence est un état d’espace intérieur. Quand vous êtes présent, vous vous demandez comment vous pouvez répondre aux besoins de la situation, aux besoins du moment. En fait, il n’est pas nécessaire de vous poser cette question. Vous êtes quiet, vigilant et ouvert à ce qui est. Vous amenez une nouvelle dimension à la situation : l’espace. Puis, vous écoutez et vous regardez. Vous ne faites plus qu’un avec la situation. Si, au lieu de réagir à une situation, vous fusionnez avec elle, la solution émerge toute seule de la situation. En réalité, ce n’est pas vous, la personne, qui regarde et écoute, mais la quiétude vigilante elle-même. Alors, s’il est possible ou nécessaire de passer à l’action, vous le faites ou, plus précisément, c’est l’action juste qui se pose par votre entremise. L’action juste est l’action qui est appropriée au tout. Une fois l’action posée, la quiétude spacieuse reste.
L’action juste
Une fois que la création s’est produite et a pris une forme, vous devez rester vigilant afin que la notion de moi, mon ou ma ne surgisse pas. Si vous vous attribuez le mérite de ce que vous avez accompli, l’ego revient et le vaste espace intérieur disparaît.
Percevoir sans nommer
La plupart des gens ne sont conscients du monde qui les entoure que de façon périphérique, surtout s’ils sont habitués à leur milieu de vie. La voix dans leur tête absorbe la plus grande partie de leur attention
Percevoir sans nommer
Certaines personnes se sentent plus en vie lorsqu’elles voyagent ou se rendent dans des lieux inconnus et des pays étrangers parce que, dans ces moments-là, leur perception (l’expérience) prend plus de place que la pensée. Elles deviennent donc plus présentes.
Percevoir sans nommer
Vous ne pouvez pas vous éveiller spirituellement à moins d’arrêter d’attribuer compulsivement et inconsciemment des noms à tout, ou à tout le moins de devenir conscient que vous le faites et ainsi de pouvoir l’observer quand vous le faites.
Qui est celui qui fait l’expérience ?
Réussissez-vous à percevoir sans penser ? Réussissez-vous à regarder sans que la voix dans votre tête y aille de ses commentaires, tire des conclusions, compare ou essaie de comprendre quelque chose ? Après deux ou trois minutes, laissez votre regard errer dans toute la pièce ou dans l’endroit où vous êtes, votre attention vigilante venant éclairer tout ce sur quoi elle s’attarde. Ensuite, écoutez les sons qu’il peut y avoir autour de vous. Écoutez-les de la même façon que vous avez regardé autour de vous. Certains sons seront naturels (l’eau, le vent, les oiseaux), d’autres artificiels. Certains seront agréables, d’autres désagréables. Ne faites cependant pas de distinction entre le bon et le mauvais. Laissez chaque son être ce qu’il est, sans l’interpréter. Ici aussi, l’attention détendue mais vigilante est la clé.
Qui est celui qui fait l’expérience ?
Si vous dites par exemple « Bon, bien sûr, moi, Jeanne Durand, comptable agréée, âgée de quarante-cinq ans, divorcée, mère de deux enfants, de nationalité française, je suis le sujet, celle qui fait l’expérience », vous êtes dans l’erreur. Jeanne Durand et toute autre chose devenant identifiée au concept mental de Jeanne Durand sont des objets d’expérience, pas le sujet qui fait l’expérience.
Qui est celui qui fait l’expérience ?
N’importe quelle expérience comporte trois ingrédients possibles : les perceptions sensorielles, les images mentales ou émotionnelles et les émotions
Qui est celui qui fait l’expérience ?
Alors, qui est celui qui fait l’expérience ? C’est vous. Et qui êtes-vous ? La conscience. Et qu’est-ce que la conscience ? Il est impossible de répondre à cette question. En effet, dès que vous y répondez, vous falsifiez la conscience, vous en faites un autre objet. La conscience – terme que l’on emploie traditionnellement pour désigner l’esprit – ne peut être connue dans le sens normal du terme et la chercher est futile. La connaissance se situe dans le plan de la dualité – sujet et objet, celui qui connaît et ce qui est connu. Le sujet, le Je, celui qui sait et sans qui rien ne pourrait être connu, perçu, pensé ou senti, doit rester inconnaissable à jamais. Pourquoi ? Parce que le Je n’a pas de forme et que seules les formes peuvent être connues. Pourtant, sans la dimension de l’absence de forme, le monde de la forme ne pourrait exister. C’est l’espace lumineux dans lequel le monde advient et disparaît. Cet espace est la vie que Je suis. Il est intemporel. Je suis intemporel, éternel. Ce qui se produit dans cet espace est relatif et temporaire : le plaisir et la souffrance, le gain et la perte, la naissance et la mort.
Qui est celui qui fait l’expérience ?
Le plus grand empêchement à découvrir cet espace intérieur ainsi que de trouver la personne derrière l’expérience, c’est de se laisser captiver par l’expérience au point de s’y perdre. La conscience se perd dans son propre rêve. Vous vous laissez prendre par chaque pensée, chaque émotion et chaque expérience à un degré tel, que vous vous retrouvez en fait dans un état onirique. C’est l’état habituel de l’humanité depuis des milliers d’années.
La respiration
Même si vous ne pouvez pas connaître la conscience, vous pouvez en devenir conscient en tant que vous-même. Vous pouvez la sentir dans n’importe quelle situation, peu importe où vous êtes. Vous pouvez la sentir ici et maintenant en tant que votre propre Présence, comme l’espace intérieur dans lequel les mots sur cette page sont perçus et deviennent des pensées. La conscience, c’est le Je suis sous-jacent. Les mots que vous lisez et la pensée figurent à l’avant-plan, alors que le Je suis est à l’arrière-plan. Il est le creuset de chaque expérience, de chaque pensée et de chaque émotion
La respiration
Vous pouvez découvrir l’espace intérieur en ménageant des pauses, des intervalles, dans le flot des pensées. Sans ces intervalles, la pensée devient répétitive, sans inspiration, dénuée de toute étincelle créative. C’est la réalité de la plupart des gens sur cette planète. Ne vous préoccupez pas de la durée de ces intervalles. Quelques secondes suffisent. Peu à peu, ces pauses se prolongeront toutes seules, sans aucun effort de votre part. Chose plus importante que leur longueur, il faut les inviter fréquemment de manière à émailler d’espace vos activités quotidiennes et vos pensées.
La respiration
vous devez être consciente de votre respiration aussi souvent que vous le pouvez, aussi souvent que vous vous en souvenez. Si vous faites cet exercice pendant un an, la transformation sera bien plus puissante que si vous suiviez tous ces cours, En plus, c’est gratuit. »
La respiration
Quand vous prenez conscience de votre respiration, l’attention se détache des pensées, ménageant ainsi de l’espace. C’est une des façons de susciter la conscience. Bien que la totalité de la conscience se trouve déjà dans le non-manifeste, nous sommes cependant ici pour conduire la conscience dans cette dimension. Alors, soyez conscient de votre respiration. Remarquez la sensation créée par la respiration. Sentez l’air entrer et sortir dans votre corps. Remarquez l’expansion de la poitrine et de l’abdomen quand vous inspirez et leur légère contraction quand vous expirez. Une seule respiration consciente suffit à ménager de l’espace où il n’y avait auparavant qu’un flot ininterrompu de pensées. Prendre très souvent une respiration consciente (deux ou trois seraient encore mieux) durant la journée est une excellente façon de créer de l’espace dans votre vie. Même si vous méditiez pendant des heures sur votre respiration, ce que certaines personnes font, tout ce dont vous devez prendre conscience, et dont vous pouvez effectivement être conscient, c’est d’une respiration. Le reste n’est que souvenir ou anticipation, autrement dit, pensée. La respiration n’est pas quelque chose que vous faites, mais quelque chose dont vous êtes le témoin pendant que cela se passe. Point besoin d’effort. Remarquez également la petite pause dans la respiration, en particulier à la fin de l’expiration, avant de reprendre une autre inspiration. Chez beaucoup de gens, la respiration est très superficielle, ce qui n’est pas naturel. Plus vous êtes conscient de votre respiration, plus sa profondeur naturelle reviendra. Étant donné que la respiration n’a pas de forme, elle est associée depuis toujours à l’esprit, à la Vie unique et sans forme. « Dieu forma l’homme à partir de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant[5]. » Le mot allemand atmen, qui veut dire respirer, vient du sanskrit atman, qui veut dire l’esprit divin qui réside en nous, Dieu.
Les dépendances
C’est un excellent objet de méditation précisément parce qu’elle n’est pas un objet, qu’elle n’a pas de forme. L’autre raison est que la respiration est un des phénomènes les plus subtils et apparemment insignifiants, la « plus petite chose » qui, selon Nietzsche, crée le plus grand bonheur. Pratiquer l’observation consciente de la respiration sous forme de méditation formelle ou pas est un choix personnel. La méditation formelle, cependant, ne peut remplacer la pratique qui permet d’amener la conscience de l’espace dans le quotidien. En étant conscient de votre respiration, vous êtes automatiquement ramené dans le moment présent, la clé de toute transformation intérieure. Chaque fois que vous êtes conscient de votre respiration, vous êtes absolument présent. Vous remarquerez peut-être aussi que vous ne pouvez en même temps penser et être conscient de votre respiration. La respiration consciente arrête les pensées. Mais au lieu d’être en transe ou à moitié endormi, vous êtes totalement éveillé et hautement vigilant. Vous ne tombez pas en dessous des pensées, vous vous élevez au-dessus d’elles. Et si vous y regardez de plus près, vous découvrirez que ces deux choses – revenir pleinement au moment présent et cesser de penser sans perdre la conscience – ne sont en réalité qu’une seule et même chose : l’apparition de l’espace de la conscience.
Les dépendances
On peut qualifier de dépendance tout comportement compulsif établi depuis longtemps. Une dépendance vit en vous en tant que quasi-entité ou sous-personnalité, en tant que champ énergétique prenant périodiquement, totalement possession de vous. Elle prend même possession de votre mental, de la petite voix dans votre tête, qui devient alors la voix de la dépendance. Voilà de quelle façon elles pourrait s’exprimer : « Ta journée a été dure. Tu mérites bien une petite récompense. Pourquoi te refuser le seul plaisir qui te reste dans ta vie ? » Si vous êtes identifié à cette voix par manque de conscience, vous vous dirigez vers le réfrigérateur et vous sortez le délicieux gâteau au chocolat. À d’autres moments, il se peut que la dépendance saute par-dessus la pensée et que vous vous retrouviez soudainement à tirer sur une cigarette et à siroter un verre. « Comment la cigarette et le verre se sont-ils retrouvés entre mes mains ? » vous demandez-vous. Vous avez allumé votre cigarette et vous vous êtes servi un verre dans l’inconscience la plus complète.
Les dépendances
Quand vous remarquez le besoin compulsif naître en vous, arrêtez-vous et respirez trois fois consciemment. La respiration invitera la conscience. Puis, pendant quelques minutes, soyez conscient de ce besoin compulsif comme étant un champ énergétique en vous. De façon consciente, sentez ce besoin physique ou mental d’ingérer ou de consommer une certaine substance ou encore ce désir d’agir de façon compulsive. Ensuite, respirez encore consciemment à quelques reprises. Après cela, il se pourrait que le besoin compulsif ait disparu, du moins pour le moment. Il se pourrait aussi que ce besoin ait encore tout son pouvoir sur vous et que vous ne puissiez vous retenir. N’en faites surtout pas un problème. Faites simplement en sorte que cette dépendance fasse partie de la pratique de conscience telle que je l’ai décrite ci-dessus. À mesure que le niveau de conscience augmente, les comportements de dépendance faiblissent, pour un jour finalement disparaître. Rappelez-vous cependant d’attraper au vol toute pensée tentant de justifier le comportement de dépendance, parfois avec des arguments rusés, dès qu’elle se présente à votre esprit. Demandez-vous qui est la voix qui parle. Vous réaliserez ainsi que c’est la dépendance qui parle, pas vous. Aussi longtemps que vous le savez, aussi longtemps que vous êtes présent en tant qu’observateur du mental, ce dernier aura moins tendance à vous amener à faire ce qu’il veut par la ruse
La conscience du corps subtil
Il existe une autre façon simple mais hautement efficace de créer de l’espace dans votre vie, elle aussi liée à la respiration. Vous découvrirez que, en sentant le subtil mouvement de l’air qui entre et sort de votre corps, ainsi que le soulèvement et l’affaissement de votre poitrine et de votre ventre, vous pourrez devenir conscient de votre corps subtil. Votre attention pourra ensuite passer de la respiration à cette sensation de vivacité qui est partout à l’intérieur de vous.
La conscience du corps subtil
Ne plus pouvoir sentir la vie qui anime le corps physique, la vie même que vous êtes, est la plus grande privation qui puisse vous arriver. C’est ce manque qui vous pousse non seulement à chercher des substituts à cet état naturel de bien-être intérieur, mais également quelque chose pouvant éliminer le continuel malaise que vous ressentez quand vous n’êtes pas en contact avec cette effervescence intérieure qui est toujours là, mais qui passe en général inaperçue. Certains des substituts que les gens cherchent sont les états exacerbés par la drogue, l’excès de stimulation sensorielle comme la musique forte, les sensations fortes, les activités dangereuses ou l’obsession sexuelle. Il arrive aussi que les mélodrames relationnels servent de substitut à cette vitalité intérieure authentique. Ce que les gens cherchent le plus pour mettre fin à ce malaise permanent de fond, ce sont les relations intimes. Un homme ou une femme qui me rendra heureuse ou heureux. Et cela constitue, bien entendu, une des « déceptions » le plus fréquemment vécues dans les relations intimes. Alors, quand le malaise refait surface, les gens font en général retomber la faute sur leur conjoint.
La conscience du corps subtil
Respirez deux ou trois fois de façon consciente. Maintenant, voyez si vous pouvez détecter en vous une sensation subtile de vivacité partout dans votre corps. Réussissez-vous pour ainsi dire à sentir votre corps de l’intérieur ? Sentez certaines parties de votre corps, comme vos mains, vos bras, vos pieds, vos jambes. Réussissez-vous à sentir votre ventre, votre poitrine, votre cou, votre tête ? Et vos lèvres ? Les sentez-vous vivantes ? Ensuite, devenez conscient de votre corps subtil en entier. Au début, vous serez plus à l’aise en fermant les yeux. Quand vous aurez senti votre corps énergétique, ouvrez les yeux et regardez autour de vous tout en continuant à sentir votre corps subtil. Certains lecteurs réaliseront qu’ils n’ont aucunement besoin de fermer les yeux puisqu’ils sentent leur corps énergétique tout en lisant.
Espace intérieur et espace extérieur
Le corps physique n’est rien de plus qu’une perception erronée de ce que vous êtes. De bien des façons, le corps est une version microcosmique de l’espace sidéral. Pour vous donner une idée de la vastitude de l’espace entre les corps célestes, imaginez ce qui suit. La lumière, qui se déplace à une vitesse constante de 300 000 kilomètres à la seconde, prend à peine plus d’une seconde pour se déplacer entre la Terre et la Lune. La lumière du Soleil prend environ huit minutes pour arriver sur la Terre. La lumière de l’étoile voisine la plus proche de nous, Proxima Centauri, qui est le soleil le plus près de notre propre Soleil, met 4,5 années pour arriver à la Terre. C’est dire à quel point l’espace est vaste autour de nous. Et puis, il y a l’espace intergalactique, dont la vastitude dépasse tout entendement. La lumière de la galaxie la plus proche de la nôtre, Andromède, prend 2,4 millions d’années pour arriver jusqu’à nous. N’est-il pas stupéfiant que notre corps soit aussi spacieux que l’univers ? Donc, votre corps physique, qui est une forme, s’avère en fait essentiellement sans forme quand vous y descendez en profondeur. Il devient une porte qui donne sur l’espace intérieur. Bien que cet espace n’ait pas de forme, il est intensément vivant. En fait, l’espace vide est la vie dans sa plénitude, la Source non manifestée à partir de laquelle toute manifestation émerge. Le terme que l’on emploie traditionnellement pour décrire cette source, c’est Dieu.
Espace intérieur et espace extérieur
La question cruciale est la suivante : En ce moment, est-ce que je sens la présence de l’espace intérieur ? Ou plus exactement, est-ce que je sens ma propre Présence, ou encore mieux, est-ce que je sens la Présence que je suis ?
Espace intérieur et espace extérieur
Posez-vous la question suivante : « Suis-je seulement conscient de ce qui se passe en ce moment ou aussi du moment présent lui-même comme étant l’espace intérieur vivant où toute chose se passe ? » Bien que cette question semble ne rien avoir à faire avec le corps énergétique, vous serez surpris de vous sentir soudainement plus vivant à l’intérieur dès que vous prenez conscience de l’espace du moment présent.
Espace intérieur et espace extérieur
Nous devons entrer dans le corps pour pouvoir le dépasser et découvrir que nous ne sommes pas lui. Chaque jour, autant que cela vous est possible, servez-vous de la conscience que vous avez du corps subtil pour créer de l’espace. Quand vous attendez, quand vous écoutez quelqu’un, quand vous prenez une pause pour regarder le ciel, un arbre, une fleur, votre conjoint ou un enfant, sentez en même temps la vitalité qui est en vous
Espace intérieur et espace extérieur
En acceptant totalement la forme du moment présent, vous vous alignez intérieurement sur l’espace, qui est l’essence même du moment présent. Par l’acceptation, de l’espace se crée en vous. Être aligné sur l’espace plutôt que sur la forme, voilà ce qui amène de la perspective et de l’équilibre dans votre vie.
Remarquer les intervalles
Au cours de la journée, les choses que vous voyez et entendez se succèdent et changent continuellement. Au tout premier instant où vous voyez ou entendez quelque chose, surtout si c’est quelque chose d’inhabituel, avant que le mental ne le nomme et ne l’interprète, il y a habituellement un hiatus, un arrêt, un intervalle, durant lequel l’attention est vigilante et la perception se fait. Il s’agit de l’espace intérieur. La durée de ce hiatus diffère d’une personne à l’autre. Il est facile à manquer vu que chez beaucoup de gens ces intervalles sont extrêmement courts, une seconde ou moins seulement.
Remarquer les intervalles
Ce sont la fréquence et la durée de ces intervalles qui déterminent votre capacité à apprécier la vie, à sentir le lien intérieur qui vous unit aux autres êtres humains ainsi qu’à la nature. Cette fréquence et cette durée déterminent aussi la mesure selon laquelle vous vous libérez de l’ego, vu que l’ego veut dire inconscience totale de la dimension de l’espace. Lorsque vous devenez conscient de ces brefs intervalles, qui se produisent naturellement, ces derniers se prolongeront. Ce faisant, la joie de la perception avec peu ou pas d’interférence de la pensée augmentera de plus en plus. Vous sentirez le monde autour de vous comme étant frais, nouveau et vivant. Plus vous percevez la vie à travers l’écran mental de l’abstraction et de la conceptualisation, plus le monde autour de vous devient sans vie et amorphe.
Perdez-vous pour pouvoir vous trouver
L’espace intérieur survient aussi chaque fois que vous renoncez au besoin de mettre l’accent sur votre forme-identité. Ce besoin provient de l’ego et n’est pas un véritable besoin. Nous avons déjà abordé ce sujet. Chaque fois que vous renoncez à un de ces comportements, de l’espace intérieur se fait et vous devenez davantage vraiment vous-même. L’ego aura l’impression que vous vous perdez, alors que c’est le contraire qui se produit. Jésus ne nous a-t-il pas enseigné qu’il fallait nous perdre pour nous trouver ?
Perdez-vous pour pouvoir vous trouver
Voici quelques-unes des façons dont les gens mettent inconsciemment l’accent sur leur forme-identité. Si votre vigilance est grande, vous pourrez en détecter certaines chez vous. Exiger de la reconnaissance pour quelque chose que vous avez fait et vous mettre en colère si vous ne l’obtenez pas. Essayer d’attirer l’attention en parlant de vos problèmes, en racontant l’histoire de votre maladie ou en faisant une scène. Donner votre opinion quand personne ne la demande, sans que cela change rien à la situation. Être plus préoccupé par la façon dont l’autre personne vous voit que par elle, c’est-à-dire utiliser l’autre personne pour refléter ou intensifier votre ego. Essayer d’impressionner les autres par vos possessions, vos connaissances, votre apparence, votre statut social, votre force physique, etc. Gonfler son ego par une crise de colère contre une situation ou une personne. Prendre les choses personnellement. Se sentir offensé. Se donner raison et donner tort aux autres en se plaignant mentalement ou verbalement de façon futile. Vouloir être vu ou sembler important. Une fois que vous avez détecté un de ces comportements en vous, je vous suggère de faire la petite expérience suivante. Découvrez comment vous vous sentez et ce qui se produit si vous renoncez à ce comportement. Laissez-le juste tomber et observez ce qui arrive. Ne plus mettre l’accent sur ce que vous êtes au niveau de la forme est une autre façon de faire naître la conscience. Découvrez l’énorme pouvoir qui passe en vous et va vers le monde quand vous arrêtez de mettre l’accent sur la forme-identité.
La quiétude
Quand on est conscient de la quiétude, c’est qu’on est quiet. Et être quiet, c’est être conscient sans pensée. Vous n’êtes jamais plus essentiellement, plus profondément vous-même que lorsque vous êtes dans cet état. En fait, vous êtes qui vous étiez avant de prendre cette forme physique et mentale, que l’on appelle une personne. Vous êtes aussi qui vous serez une fois que la forme se sera dissoute. Lorsque vous êtes dans la quiétude, vous êtes qui vous êtes au-delà de votre existence temporelle, c’est-à-dire vous êtes la conscience sans forme, non conditionnée et éternelle.
Espace intérieur et espace extérieur
Quand vous pensez, percevez et faites des expériences, la conscience prend naissance dans la forme. Elle s’incarne dans une pensée, un sentiment, une perception sensorielle, une expérience. Le cycle des naissances dont les Bouddhistes espèrent se sortir à un moment donné se reproduit continuellement. Ce n’est qu’à cet instant-ci, par le pouvoir du moment présent, que vous pouvez en sortir.
L’éveil
L’éveil est un basculement de la conscience, au cours duquel la pensée et la conscience se dissocient. Chez la plupart des gens, ce basculement ne se manifeste pas sous la forme d’un événement mais d’un processus. Même les rares êtres qui connaissent un éveil soudain et puissant, apparemment irréversible, passent eux aussi par un processus au cours duquel le nouvel état de conscience se met en place graduellement et transforme tout ce qu’ils font, pour ainsi finir par faire intégralement partie de leur vie.
L’éveil
Dans cet état, au lieu d’être perdu dans vos pensées, vous vous reconnaissez comme étant la présence qui se trouve justement derrière les pensées. Ces dernières cessent d’être une activité autonome prenant possession de vous et régentant votre vie. Dans cet état, c’est au contraire la présence qui prend possession de la pensée. Alors, au lieu de contrôler votre vie, la pensée devient la servante de la présence. Cette présence est en fait le lien conscient que vous entretenez avec l’intelligence universelle. Cette Présence est conscience sans pensée. Le déclenchement du processus d’éveil est un état de grâce que l’on ne peut provoquer ni mériter, et auquel on ne peut se préparer. Aucune démarche logique n’y mène, même si le mental aimerait bien qu’il en soit ainsi. Point besoin d’en devenir digne auparavant, car il se peut que cet état arrive au pécheur avant d’arriver au saint, mais pas nécessairement.
L’éveil
Il n’y a rien que vous puissiez faire pour provoquer l’éveil. En fait, tout ce que vous ferez émanera de l’ego qui veut rajouter l’éveil à sa panoplie et en faire sa possession la plus prisée. De ce fait, il se gonflera encore plus et se donnera davantage d’importance. Au lieu de vous éveiller, vous ne faites qu’ajouter le concept d’éveil au mental ou à l’image mentale que vous avez d’une personne éveillée ou illuminée. Vivre ainsi en fonction de l’image que vous avez de vous ou que les autres ont de vous, c’est vivre faussement. C’est un autre rôle que l’ego adopte.
L’éveil
Nombreux sont ceux se trouvant aux premières étapes de ce processus à ne plus être certains de leur raison d’être sur le plan concret. Ce qui mène le monde n’a plus d’emprise sur eux. En voyant si clairement la folie de la civilisation, ils se sentent en marge de la culture dans laquelle ils vivent. Certains ont l’impression de vivre dans un no man’s land situé entre deux mondes. Ils ne sont plus menés par l’ego, mais la conscience en herbe n’est pas totalement intégrée dans leur vie. Les raisons d’être intérieure et extérieure ne se sont pas encore harmonisées.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Une chose est vraie pour vous quand elle entre en résonance avec votre être le plus profond et l’exprime, quand elle s’aligne sur votre raison d’être intérieure. C’est la raison pour laquelle je dirige toujours l’attention des gens sur leur raison d’être première, celle qui est intérieure.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Q. Je pense qu’il y a un malentendu. Pour vous, raison d’être veut dire ce que vous faites dans le moment présent. Pour moi, raison d’être, c’est avoir un objectif global dans la vie, un objectif important et significatif qui donne un sens à ce que je fais, un objectif qui fait une différence dans le monde. Je sais que déplacer des papiers dans un bureau ne fait pas partie d’un objectif significatif. R. Aussi longtemps que vous serez inconscient de l’être, vous chercherez une signification seulement dans la dimension du faire et du futur, autrement dit dans la dimension du temps. Et toute signification ou satisfaction se transformera en déception à un moment donné et sera invariablement détruite par le temps. La signification que nous trouvons sur ce plan n’est que relativement et temporairement vraie. Par exemple, si l’éducation de vos enfants donne un sens à votre vie, que se produira-t-il lorsque ceux-ci n’auront plus besoin de vous ou ne vous écouteront plus ? Si le fait d’aider les autres donne un sens à votre vie, vous dépendez des autres plus que de vous pour continuer à donner un sens à votre vie et à vous sentir bien. Si c’est le désir d’exceller, de faire et de réussir qui donne un sens à votre vie, que se passera-t-il si vous ne réussissez jamais ou si votre bonne étoile vous abandonne un jour, comme cela se produira probablement ? Il vous faudra alors recourir à vos souvenirs et à votre imagination, compensation bien maigre pour donner un sens à votre vie. « Réussir » dans un domaine quelconque n’a de sens que si des milliers ou des millions de gens ne réussissent pas. Il faut donc que d’autres êtres humains échouent pour que votre vie ait un sens. Je ne dis pas qu’aider les autres, prendre soin de vos enfants ou viser l’excellence soient des choses sans valeur. Pour bien des gens, ces activités constituent une importante partie de leur raison d’être dans le monde concret. Mais cette raison d’être extérieure est toujours relative, instable et impermanente. Cela ne veut pas dire qu’il faut vous abstenir de vous engager dans ces activités. Cela veut dire que vous devez les harmoniser avec votre raison d’être première et intérieure pour donner un sens plus profond à ce que vous faites. Si vous ne vous alignez pas sur votre raison d’être première, tout objectif que vous vous donnerez, même si c’est de créer le paradis sur Terre, sera un produit de l’ego et sera détruit par le temps. Tôt ou tard, il mènera à la souffrance. Si vous ne tenez pas compte de votre raison d’être profonde, peu importe ce que vous ferez, même si cela a l’air de nature très spirituelle, l’ego s’immiscera dans le comment et le moyen viendra corrompre la fin. Le dicton qui dit que « La route vers l’enfer est pavée de bonnes intentions » met le doigt sur cette réalité. Autrement dit, ce ne sont ni vos activités ni vos objectifs qui sont primordiaux. C’est l’état de conscience dont ils émanent qui l’est. L’accomplissement de votre raison d’être première jette les bases d’une nouvelle réalité, d’une nouvelle Terre. Une fois que les bases sont là, votre raison d’être extérieure prend une forte coloration spirituelle étant donné que vos objectifs et intentions ne font qu’un avec la pulsion évolutive de l’univers.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
L’élimination du temps dans ce que vous faites crée un lien entre vos raisons d’être intérieure et extérieure, entre l’être et le faire. Lorsque vous éliminez le temps, vous éliminez l’ego. Quoi que vous fassiez, vous réussirez merveilleusement bien puisque le faire devient le point central de votre attention, puisqu’il devient un canal par lequel la conscience arrive jusqu’à ce monde. Il y a donc de la qualité dans ce que vous faites, même dans le geste le plus anodin, comme tourner les pages de l’annuaire du téléphone ou vous déplacer d’une pièce à une autre. La raison d’être à tourner les pages a comme seul objectif de tourner les pages. L’objectif second est de trouver un numéro de téléphone. La raison d’être à passer d’une pièce à une autre est de passer d’une pièce à une autre. L’objectif second est d’aller chercher un livre. Dès que vous saisissez le livre, ce geste devient votre objectif premier.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Vous vous souviendrez peut-être du paradoxe sur le temps dont nous avons discuté plus tôt : tout ce que vous faites prend du temps et pourtant il s’agit toujours du moment présent. Alors, si votre raison d’être profonde est d’éliminer le temps, votre raison d’être extérieure implique nécessairement le temps et ne pourrait exister sans temps. Votre raison d’être extérieure est toujours secondaire. Chaque fois que vous êtes anxieux ou stressé, c’est que la raison d’être extérieure a pris le dessus et que vous avez perdu de vue votre raison d’être profonde. Vous avez oublié que votre état de conscience prime et que tout le reste est secondaire.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
C’est à partir des petites choses que l’on honore et dont on prend soin que les grandes choses naissent. La vie de chacun n’est vraiment faite que de petites choses. La grandeur est une abstraction mentale, le fantasme favori de l’ego. Il y a un paradoxe qui veut qu’honorer les petites choses du moment présent, au lieu de poursuivre l’idée de grandeur, serve de fondation à la grandeur. Le moment présent est toujours petit dans le sens où il est toujours simple. Mais au fond de lui se cache le plus grand des pouvoirs.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
C’est seulement lorsque vous vous syntonisez sur le moment présent que vous avez accès à ce pouvoir. Ou, plus justement dit, c’est lui qui a accès à vous, et par vous, au monde. C’est de ce pouvoir dont Jésus parlait quand il a dit : « Ce n’est pas moi, mais le Père en moi, qui fait le travail. Je ne peux rien faire de moi-même[1]. »
Dialogue sur la raison d’être intérieure
L’anxiété, le stress et la négativité peuvent vous couper de ce pouvoir. Et l’illusion que vous êtes dissocié de ce pouvoir régissant l’univers tout entier refait surface. De nouveau, vous vous sentez seul, à vous battre contre quelque chose ou à essayer d’accomplir ceci ou cela. Mais pourquoi l’anxiété, le stress et la négativité sont-ils apparus ? Parce que vous vous êtes détourné du moment présent. Et pourquoi avez-vous fait cela ? Parce que vous avez pensé que quelque chose d’autre était plus important. Vous avez oublié votre raison d’être première. Une petite erreur, une mauvaise interprétation créent un monde de souffrance.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Dès que vous devenez présent et, par conséquent, total dans ce que vous faites, vos gestes se dotent d’une force spirituelle. Au début, il n’y aura pas de changement notable dans ce que vous faites. Il y en aura seulement dans le comment. Votre raison d’être première est maintenant de permettre à la conscience de transpirer dans ce que vous faites. Alors que la notion de raison d’être était auparavant toujours associée au futur, une raison d’être plus profonde apparaît qui peut seulement être trouvée dans le présent, par la négation du temps.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Quand vous rencontrez des gens, au travail ou ailleurs, accordez-leur votre attention totale. Vous n’êtes plus principalement là en tant que personne, mais en tant que champ de conscience, de Présence vigilante. La raison qui vous a originellement fait entrer en contact avec l’autre personne (acheter ou vendre quelque chose, demander ou donner des renseignements, etc.) devient secondaire. Le champ de conscience créé entre vous deux devient la principale raison d’être de l’interaction. Cet espace de conscience devient plus important que ce dont vous parlez, plus important que les objets ou les pensées. L’être humain devient plus important que les objets de ce monde. Cela ne veut pas dire que vous négligez ce qui doit être fait sur le plan pratique. En réalité, le faire se déroule non seulement plus facilement, mais plus puissamment lorsque la dimension de l’être est reconnue. Le faire devient ainsi secondaire. L’avènement de ce champ unifié de conscience entre les êtres humains est le facteur le plus essentiel dans les relations sur la nouvelle Terre.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
La notion conventionnelle de succès vise le résultat. Certains disent que le succès est le résultat d’une combinaison de travail acharné et de chance, ou de détermination et de talent, ou d’à-propos et de coïncidence. Bien que ces facteurs puissent être déterminants pour le succès, ils n’en sont pas l’essence. Ce que l’on ne dit pas, parce qu’on ne le sait pas, c’est que vous ne pouvez pas devenir quelqu’un qui réussit, vous pouvez seulement être quelqu’un qui réussit. Ne laissez pas un monde de folie vous dire que la réussite est autre chose qu’un moment présent réussi. Et qu’est-ce que cela ? C’est un moment où vous sentez de la qualité dans ce que vous faites, même dans le geste le plus banal. La qualité exige soin et attention, éléments qui viennent avec la conscience. La qualité exige votre Présence.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Disons que vous êtes une personne d’affaires et qu’après deux années de grand stress et d’efforts, vous finissez par lancer un produit ou un service qui se vend bien et qui rapporte. Réussite ? Peut-être dans le sens conventionnel du terme. En réalité, vous passez deux ans à polluer votre corps et la Terre avec une énergie négative, à vous rendre vous et vos proches malheureux, et à avoir un impact sur de nombreux autres inconnus. La supposition inconsciente derrière tout cela est que la réussite est un événement futur et que la fin justifie les moyens. Mais la fin et les moyens ne font qu’un. Et si les moyens ne contribuent pas au bonheur humain, la fin n’y contribuera pas non plus. Le résultat, qui est indissociable des actes qui l’ont engendré, est déjà contaminé par ces actes et créera encore plus de misère. C’est le cycle de la roue karmique, la perpétuation du malheur.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Comme vous le savez déjà, votre raison d’être secondaire ou extérieure se trouve dans la dimension temporelle, alors que votre raison d’être principale est inséparable du moment présent et, par conséquent, exige la négation du temps. Comment les réconcilier ? En réalisant que votre périple de vie se résume finalement au pas que vous faites en ce moment. Il n’y a toujours que ce pas. Vous devez donc lui accorder votre attention totale. Cela ne veut pas dire que vous ne savez pas où vous allez, seulement que ce pas est primordial et la destination secondaire. Et ce qui vous attend à la destination dépend de la qualité de ce pas. Autrement dit, ce qui vous attend à l’avenir dépend de votre état de conscience dans le moment présent. La réussite, c’est quand le faire est imbibé de la qualité intemporelle de l’être. Si l’être n’infuse pas le faire, si vous n’êtes pas présent, vous vous perdez dans ce que vous faites. Vous vous perdez aussi dans les pensées et dans les réactions aux événements. Q. Que voulez-vous dire exactement par « vous vous perdez » ? R. La conscience est l’essence de ce que vous êtes. Quand la conscience (vous) devient complètement identifiée à la pensée et qu’elle oublie par conséquent l’essence de sa nature, elle se perd dans les pensées. Quand elle devient identifiée aux constructions mentales et émotionnelles, entre autres le désir et la peur, principales forces de motivation de l’ego, elle s’y perd. La conscience se perd également quand elle s’identifie aux actions et aux réactions. Chaque pensée, chaque désir, chaque peur ou chaque action contient un faux sentiment de soi qui n’a pas la capacité de ressentir la joie simple de l’être et qui cherche donc le plaisir et parfois même la douleur. Quand on vit ainsi, on vit en oubliant l’être, en oubliant qui on est.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Q. Après avoir réalisé quelle est ma raison d’être profonde, comment dois-je m’y prendre pour découvrir ce que je suis sensé faire sur le plan concret ? R. La raison d’être extérieure varie d’une personne à l’autre et ne dure jamais éternellement. Elle est assujettie au temps et toujours remplacée par une autre raison d’être extérieure. La mesure selon laquelle votre dévouement à votre raison d’être profonde (l’éveil) modifie les circonstances extérieures varie grandement. Pour certaines personnes, il s’agit d’une coupure soudaine ou graduelle avec leur passé : leur travail, leur condition de vie, leurs relations subissent tous une transformation profonde. Certains de ces changements seront effectués par les gens eux-mêmes, non pas suite à un lourd processus de prise de décision, mais plutôt suite à une réalisation soudaine que c’est ce qu’ils doivent faire. La décision se prend pour ainsi dire toute seule. Elle est le produit de la conscience, pas de la réflexion mentale. Vous vous réveillez un matin et vous savez ce que vous devez faire. Alors, avant de découvrir ce qui est juste pour vous sur le plan extérieur, avant de découvrir ce qui fonctionne, ce qui est compatible avec la conscience en éveil, il vous faudra d’abord peut-être découvrir ce qui n’est pas juste, ce qui ne fonctionne plus, ce qui est incompatible avec votre raison d’être profonde. Des changements se produisent soudainement à l’extérieur de vous. Une rencontre fortuite vous ouvre de nouvelles portes et suscite de l’expansion dans votre vie. Un vieil obstacle disparaît ou un conflit se règle. Soit vos amis vous accompagnent dans cette transformation, soit ils disparaissent de votre vie. Certaines relations se rompent, d’autres s’approfondissent. Soit on vous remercie de vos services, soit vous devenez un agent de changement positif au travail. Soit votre conjoint vous quitte, soit vous atteignez ensemble un nouveau niveau d’intimité. Il est possible que certains changements semblent négatifs en apparence. Mais vous réaliserez bien vite que de l’espace est ménagé dans votre vie pour accueillir la nouveauté.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Il y aura peut-être une période d’insécurité et d’incertitude. Qu’est-ce que je devrais faire ? Comme l’ego ne mène plus votre vie, le besoin psychologique de sécurité extérieure, qui est de toute façon illusoire, diminue. Vous pouvez vivre avec l’incertitude, l’apprécier même. Une fois que vous êtes à l’aise avec l’insécurité, d’infinies possibilités s’ouvrent à vous. La peur n’est plus le facteur dominant dans ce que vous faites et elle ne vous empêche plus de passer à l’action pour amorcer le changement. Le philosophe romain Tacite fit observer que « le besoin de sécurité bloque la voie à toute grande et noble entreprise ». Si l’incertitude vous est inacceptable, elle se transformera en peur. Si elle vous est acceptable, elle se transformera en une plus grande vitalité intérieure, en vigilance et en créativité.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
Ne faire qu’un avec ce qui est ne veut pas dire ne plus devoir prendre d’initiative pour changer les choses ni être incapable de passer à l’action. La seule différence, c’est que vous passez à l’action à partir d’un plan plus profond, pas à partir de la peur ou du désir de l’ego. Quand vous alignez ce plan profond sur le moment présent, votre conscience s’ouvre et s’aligne sur le Grand Tout, dont le moment présent fait intégralement partie. Alors, le Tout, la vie dans sa totalité agit par vous. Q. Qu’entendez-vous par le Grand Tout ? R. D’un côté, le Grand Tout comprend tout ce qui existe. C’est le monde, le cosmos. Toutes les choses faisant partie de l’existence, des microbes aux galaxies en passant par les êtres humains, ne sont pas des entités dissociées. Elles font partie d’un réseau de processus multidimensionnels interconnectés. Il y a deux raisons pour lesquelles nous ne voyons pas cette unité et que nous voyons tout comme distinct. Une de ces raisons est la perception, qui réduit la réalité à ce qui nous est accessible par le biais limité de nos sens, donc par ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons et touchons. Mais quand nous percevons sans interpréter ni étiqueter, c’est-à-dire sans ajouter de pensée à nos perceptions, nous pouvons en fait sentir le lien profond qui unit tout ce que nous percevons comme étant dissocié.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
L’autre raison, plus sérieuse, qui crée l’illusion de division, c’est la pensée compulsive. C’est quand nous sommes pris dans l’incessant flot des pensées compulsives que l’univers se désintègre pour nous et que nous perdons la capacité de sentir ce lien entre tout ce qui existe. La pensée découpe la réalité en fragments inertes. Et c’est à partir d’une réalité fragmentée que les humains posent des gestes extrêmement inintelligents et destructifs.
Dialogue sur la raison d’être intérieure
il existe un niveau encore plus profond que ce lien entre toutes choses, un niveau où toutes les choses ne font qu’un. C’est le niveau de la Source, de la vie non manifestée dans son unicité. C’est le niveau de l’intelligence intemporelle qui se manifeste en tant qu’univers se déployant dans le temps. Le Tout est fait d’existence et d’être, de manifesté et de non manifesté, de monde et de Dieu. Alors, quand vous vous syntonisez sur le Tout, vous devenez une partie consciente de ce lien dans le Tout ainsi que sa raison d’être, qui est l’avènement de la conscience dans ce monde. Quand vous vous syntonisez sur le Tout, il se produit de plus en plus d’événements divers dans votre vie : circonstances spontanées propices, rencontres fortuites, coïncidences, événements synchrones. Carl Jung a qualifié la synchronicité de « principe liant acausal ». Ceci veut dire qu’il n’y a aucun lien causal au niveau de la réalité concrète entre des événements synchrones. Il s’agit plutôt de la manifestation de l’intelligence sous-jacente au monde des apparences et de celle d’un lien profond sous-jacent que le mental ne peut comprendre. Nous pouvons participer consciemment au déploiement de cette intelligence, à l’avènement de la conscience. La nature existe dans un état d’unité inconsciente avec le Tout. C’est pour cette raison qu’aucun animal ne fut tué dans le tsunami de décembre 2004. Parce qu’ils sont plus en contact avec la totalité que les humains, les animaux ont su sentir l’approche du tsunami bien avant qu’on puisse le voir ou l’entendre, ce qui leur a donné le temps de se réfugier sur des hauteurs. Mais cette façon de dire procède encore de la perspective humaine. Il serait plus juste de dire qu’ils se sont trouvés à se déplacer vers des hauteurs. Faire ceci à cause de cela est encore une façon qu’a le mental de découper la réalité. La nature, elle, vit dans une unité inconsciente avec le Tout. Amener une nouvelle dimension dans ce monde en vivant dans une unité consciente avec le Tout et en nous alignant consciemment sur l’intelligence universelle, telles sont notre raison d’être et notre destinée. Q. Le Tout peut-il utiliser le mental pour créer des choses ou des situations qui sont alignées sur sa raison d’être ? R. Oui. Chaque fois qu’il y a de l’inspiration, terme provenant d’esprit, et de l’enthousiasme, qualité émanant du divin, une force nous est octroyée qui va bien au-delà de ce dont une simple personne est ordinairement dotée.
Une nouvelle Terre
« Pourquoi l’univers se donne-t-il la peine d’exister ? » demande le physicien Stephen Hawking, réalisant du même coup qu’aucun modèle mathématique ne pourra jamais nous procurer de réponse à cette question. Si vous regardez à l’intérieur plutôt que seulement à l’extérieur, vous découvrez que vous avez deux raisons d’être : une intérieure et une extérieure. Et, puisque vous êtes un miroir microcosmique du macrocosme, il s’ensuit que l’univers a aussi des raisons d’être intérieure et extérieure, qui sont inséparables des vôtres. La raison d’être extérieure de l’univers est de créer des formes et de faire l’expérience de l’interaction des formes – le jeu, le rêve, le mélodrame ou comme vous voudrez bien l’appeler. Sa raison d’être intérieure est de s’éveiller à son essence sans forme. Suite à quoi, une réconciliation s’effectue entre les raisons d’être extérieure et intérieure pour amener cette essence (conscience) dans le monde de la forme et ainsi transformer le monde. La raison d’être ultime de cette transformation va au-delà de tout ce que l’esprit humain peut imaginer ou comprendre. La transformation est pourtant la tâche qui nous est assignée en ce moment sur cette planète. C’est la réconciliation des raisons d’être extérieure et intérieure, la réconciliation du monde et de Dieu.
Une nouvelle Terre
rien de ce que nous disons sur la nature de l’univers ne devrait être pris comme vérité absolue. Ni les concepts, ni les formules mathématiques ne peuvent expliquer l’infini. Aucune pensée ne peut résumer la vastitude de la totalité. La réalité est un tout unifié, qui est cependant fragmenté par la pensée. C’est cette fragmentation qui donne lieu aux fausses interprétations, par exemple que les objets et les événements sont dissociés ou que ceci est la cause de cela. Chaque pensée s’accompagne d’une perspective et chaque perspective, en raison de sa nature même, s’accompagne de limites. Ceci veut dire que, finalement, la pensée n’est pas vraie, du moins pas absolument. Seul le Tout est vrai, mais le Tout ne peut être dit ou pensé. Si l’on se place au-delà des limites de la pensée, tout se produit dans le moment présent, chose qui est incompréhensible pour l’esprit humain. Tout ce qui a jamais été ou sera, c’est le moment présent, en dehors de la construction mentale qu’est le temps.
Une nouvelle Terre
la notion de « ma propre vie » est une autre perspective limitée créée par la pensée, une autre vérité relative. Une réalité telle que « votre propre vie » n’existe pas, puisque vous et la vie n’êtes pas deux entités distinctes, mais ne faites qu’un.
Bref compte-rendu de votre vie
L’avènement du monde sous la forme manifeste et son retour au domaine du non-manifeste, autrement dit son expansion et sa contraction, sont deux mouvements universels que nous pourrions appeler le voyage et le retour au bercail. Ces deux mouvements se retrouvent dans l’univers tout entier de bien des façons : l’incessant mouvement de contraction et d’expansion du cœur, l’inspiration et l’expiration, le sommeil et la veille. Chaque nuit, sans le savoir, vous retournez vers la Source non manifeste de toute vie lorsque vous plongez dans la phase profonde et sans rêves du sommeil, pour vous réveiller le matin, rafraîchi. Ces deux mouvements, le voyage et le retour au bercail, se retrouvent également dans les cycles de vie de tous les humains. Vous arrivez pour ainsi dire de nulle part dans ce monde. Après la naissance, il y a une expansion, non seulement sur le plan physique, mais également sur le plan des connaissances, des activités, des possessions, des expériences. Votre domaine d’influence prend de l’expansion et la vie devient de plus en plus complexe. C’est une période au cours de laquelle vous êtes principalement occupé à trouver votre raison d’être extérieure. Durant cette même période, il y a aussi une expansion parallèle de l’ego, qui est l’identification à tout ce que j’ai mentionné ci-dessus. C’est ce qui fait que l’identité à la forme devient de plus en plus marquée. C’est aussi durant cette période que la raison d’être extérieure – la croissance – est en général usurpée par l’ego qui, contrairement à la nature, ne sait pas quand mettre fin à sa quête d’expansion et possède un appétit très vorace. Et puis, juste au moment où vous pensiez avoir réussi ou que vous avez l’impression d’appartenir à l’endroit où vous êtes, le retour au bercail commence. Les gens et les personnes proches de vous qui faisaient partie de votre monde commencent peut-être à mourir. Ensuite, votre forme physique se dégrade et votre rayonnement diminue. Au lieu de devenir plus, vous devenez moins, ce à quoi l’ego réagit avec une anxiété et une dépression croissantes. Votre monde commence à se contracter et vous avez peut-être l’impression de ne plus avoir le contrôle. Au lieu d’avoir un effet sur la vie, c’est la vie qui a un effet sur vous en réduisant peu à peu votre monde. La conscience qui s’identifiait à la forme s’achemine vers le coucher du Soleil, vers la dissolution de la forme. Et puis, un jour, vous aussi disparaissez. Votre fauteuil est encore là. À votre place, il y a juste le vide. Vous êtes retourné à l’endroit d’où vous étiez arrivé, quelques années plus tôt. La vie de chaque personne et toute forme de vie représentent un monde, une façon unique dont l’univers fait l’expérience de lui-même. Et quand votre forme se dissout, un monde prend fin, un monde parmi tant d’autres.
L’éveil et le retour au bercail
C’est précisément avec la vieillesse, la perte d’un être cher ou un malheur personnel que la dimension spirituelle fait en général son apparition dans la vie des gens. Autrement dit, leur raison d’être intérieure apparaît seulement lorsque leur raison d’être extérieure disparaît et que la carapace de l’ego commence à se fendre. De tels événements constituent le début du mouvement de retour, la dissolution de la forme. Dans les très vieilles cultures, les gens ont dû intuitivement comprendre ce processus. C’est la raison pour laquelle les personnes âgées étaient respectées et vénérées. Elles étaient en effet les réceptacles de la sagesse
L’éveil et le retour au bercail
Pourquoi considère-t-on les vieux comme inutiles ? Parce que, en vieillissant, l’accent passe du faire à l’être et que notre civilisation, perdue qu’elle est dans le faire, ne connaît rien de l’Être. L’Être, qu’est-ce qu’on fait avec ça ? demande cette civilisation.
L’éveil et le retour au bercail
Ce qui a été perdu sur le plan de la forme est gagné sur le plan de l’essence. Chez le « visionnaire aveugle » ou le « guérisseur blessé » de certaines vieilles cultures ou légendes, une grande perte ou une grande infirmité de la forme devient une ouverture sur le monde de l’esprit. Quand vous aurez directement fait l’expérience de la nature instable des formes, vous ne surévaluerez probablement plus la forme, ni ne vous y perdrez en vous attachant à elle.
L’éveil et le retour au bercail
L’expérience de ce que la dissolution de la forme et la vieillesse représentent commence à peine à être reconnue dans notre culture contemporaine. La majorité des gens y passent totalement à côté, car leur ego est tout aussi identifié à la contraction qu’il ne l’était à l’expansion. Ceci se traduit par un durcissement de la carapace de l’ego, par une contraction plutôt que par une ouverture. Cet ego rétracté passe donc le restant de ses jours à se plaindre, pris qu’il est dans le piège de la peur ou de la colère, dans l’apitoiement sur soi, la culpabilité, la honte ou tout autre état émotionnel négatif ou dans des stratégies d’évitement comme l’attachement aux souvenirs et la réactivation du passé.
L’éveil et le mouvement d’expansion
L’expansion naturelle de la vie qui vient avec le mouvement d’extériorisation a toujours été prise en otage par l’ego au profit de sa propre expansion. « Regarde ce que je suis capable de faire. Je parie que tu ne peux pas le faire ! » dit le petit enfant à un autre quand il découvre que ses forces et ses capacités physiques augmentent. C’est une des premières tentatives de l’ego de se donner de l’importance par l’identification au mouvement d’expansion et au concept « plus que toi ». Il se gonfle en diminuant les autres. Ce n’est bien sûr que le début des nombreuses perceptions erronées de l’ego.
La conscience
La conscience s’incarne dans la dimension du manifeste, c’est-à-dire qu’elle devient forme. Ce faisant, elle entre dans un état similaire au rêve. L’intelligence reste, mais la conscience devient inconsciente d’elle-même. Elle se perd dans la forme, s’identifie à la forme. On pourrait décrire ce phénomène comme la descente du divin dans la matière. À cette étape de l’évolution de l’univers, tout le mouvement d’expansion s’effectue dans cet état similaire au rêve. Des aperçus de l’éveil se produisent seulement au moment de la dissolution de la forme individuelle, c’est-à-dire au moment de la mort. Et puis arrive l’incarnation suivante, l’identification suivante à la forme, le rêve individuel suivant faisant partie du rêve collectif. Lorsque le lion déchire de ses dents le corps du zèbre, la conscience qui s’était incarnée sous la forme du zèbre se détache de la forme et pendant un bref instant s’éveille à sa nature immortelle, à son essence de conscience. Immédiatement après, elle retombe dans l’endormissement et se réincarne sous une autre forme. Quand le lion a vieilli et qu’il ne peut plus chasser, au moment où il rend son dernier soupir, il a un très bref aperçu d’un éveil, qui est ensuite suivi d’un autre rêve de forme.
La conscience
Sur notre planète, l’ego humain représente l’étape finale de l’endormissement universel, de l’identification de la conscience à la forme. C’était une étape nécessaire à l’évolution de la conscience. Le cerveau humain est une forme très unique par laquelle la conscience entre dans cette dimension. Il contient environ cent milliards de cellules nerveuses, appelées neurones, ce qui correspond environ au nombre d’étoiles de notre galaxie, que l’on pourrait qualifier de cerveau macrocosmique. Ce n’est pas le cerveau qui crée la conscience, mais la conscience qui a créé le cerveau, la forme physique la plus complète qui soit sur Terre pour son expression. Quand le cerveau est endommagé, cela ne veut pas dire que vous perdez la conscience, mais plutôt que la conscience ne peut plus utiliser cette forme pour entrer dans cette dimension. Vous ne pouvez pas perdre la conscience vu que c’est l’essence de ce que vous êtes. Vous pouvez seulement perdre quelque chose que vous avez, pas quelque chose que vous êtes.
L’action éveillée
la conscience est en train de sortir du rêve de la forme. Ceci ne veut pas dire que toutes les formes (le monde) vont disparaître, même si ce sera certainement le cas pour certaines d’entre elles. Ceci veut dire que la conscience peut dorénavant créer des formes sans se perdre en elles. Ceci veut dire que la conscience reste consciente d’elle-même, même pendant qu’elle crée et expérimente les formes. Et pour quelle raison continue-t-elle à créer et à expérimenter les formes ? Pour le plaisir. Et comment la conscience le fait-elle ? Au moyen des humains éveillés qui ont appris ce que veut dire « l’action éveillée ». « L’action éveillée » est le résultat de l’alignement de votre raison d’être extérieure (ce que vous faites) sur votre raison d’être intérieure (vous éveiller et rester éveillé). Par l’action éveillée, vous ne faites plus qu’un avec la raison d’être de l’univers sur le plan de l’expansion. La conscience passe en vous et s’exprime dans ce monde. Elle passe dans vos pensées et devient leur inspiration. Elle passe dans tout ce que vous faites. Elle guide vos actions et leur insuffle de la force. Ce n’est pas ce que vous faites qui amène votre destinée à s’accomplir, mais comment vous le faites.
L’action éveillée
Il s’effectue un renversement de vos priorités quand le principal objectif de l’action est l’action comme telle, ou plutôt le courant de conscience qui passe dans l’action. C’est ce courant de conscience qui détermine la qualité. Autrement dit, dans toute situation et toute action, votre état de conscience est le facteur premier. La situation et l’action ne sont qu’un facteur secondaire. Le succès « futur » dépend et est indissociable de la conscience dont émane l’action
Les trois modalités de l’action éveillée
toute action vraiment réussie est le produit de ce champ d’attention vigilante plutôt que celui de l’ego et de la pensée inconsciente et conditionnée.
Les trois modalités de l’action éveillée
Vos actes seront de nature dysfonctionnelle et proviendront de l’ego s’ils n’émanent pas d’une de ces trois modalités.
Les trois modalités de l’action éveillée
Ces trois modalités sont l’acceptation, le plaisir et l’enthousiasme. Chacune d’elles correspond à une fréquence vibratoire précise de la conscience. Vous devez faire preuve de vigilance afin de vous assurer qu’une d’entre elles est en fonction chaque fois que vous faites quelque chose, qu’il s’agisse du geste le plus simple ou de l’action la plus complexe. Si vous n’êtes pas dans l’acceptation, le plaisir ou l’enthousiasme, observez bien et vous constaterez que vous créez de la souffrance pour vous et pour les autres.
L’acceptation
Quand vous ne pouvez pas prendre plaisir à ce que vous faites, vous pouvez au moins accepter que c’est ce que vous avez à faire. Accepter veut dire que, pour l’instant, c’est ce que cette situation et ce moment exigent que je fasse. Alors, je le fais volontiers. Nous avons déjà longuement parlé de l’importance de l’acceptation intérieure des événements. L’acceptation de ce que vous avez à faire n’en est qu’un autre aspect. Par exemple, vous ne prendrez pas de plaisir à changer un pneu crevé la nuit, sous la pluie et en rase campagne. Sans parler d’enthousiasme ! Par contre, vous pouvez changer votre pneu dans une attitude d’acceptation. Quand vous posez un geste dans une attitude d’acceptation, cela signifie que vous êtes en paix pendant que vous le faites.
Le plaisir
Quand vous faites du moment présent, et non pas du passé ou du futur, le point central de votre vie, votre capacité à prendre plaisir à ce que vous faites augmente de façon spectaculaire, tout comme la qualité de votre vie. La joie est l’aspect dynamique de l’Être. Quand le pouvoir créatif de l’univers devient conscient de lui-même, il se manifeste sous la forme de la joie. Point besoin d’attendre que quelque chose de « significatif » se produise dans votre vie pour prendre plaisir à ce que vous faites. Il y a plus de sens dans la joie que ce dont vous aurez jamais besoin
Le plaisir
Ne demandez surtout pas la permission à votre mental de prendre plaisir à ce que vous faites. Tout ce que vous obtiendrez, ce sont toutes les raisons pour lesquelles vous ne pouvez pas y prendre plaisir
Le plaisir
Quand vous dites, « Je prends plaisir à faire ceci ou cela », c’est une fausse perception. En effet, cette expression donne l’impression que la joie provient de ce que vous faites, alors que ce n’est pas le cas. La joie ne vient pas de ce que vous faites, elle passe dans ce que vous faites et, par conséquent, rayonne dans le monde du plus profond de vous. Cette fausse perception est normale, mais elle est également dangereuse parce qu’elle crée la croyance que la joie est quelque chose que l’on retire d’une activité ou d’une chose. Alors, après, vous cherchez à ce que le monde vous apporte la joie, le bonheur. Mais le monde ne peut vous apporter cela. C’est pour cette raison que beaucoup de gens vivent constamment dans la frustration, car le monde ne leur donne pas ce dont ils estiment avoir besoin.
Le plaisir
Ce n’est pas le geste que vous posez auquel vous prenez vraiment plaisir, mais le profond sentiment de vitalité qui l’anime et qui ne fait qu’un avec ce que vous êtes.
Le plaisir
Voici un petit exercice spirituel qui apportera de l’expansion créative et de la puissance dans votre vie. Dressez la liste des activités quotidiennes que vous entreprenez fréquemment, y compris celles qui peuvent vous paraître sans intérêt, ennuyeuses, pénibles, irritantes ou stressantes. Par contre, ne mettez pas dans votre liste des activités que vous détestez. Si vous détestez faire quelque chose, soit vous devez l’accepter, soit vous devez cesser. Vous pouvez inscrire sur votre liste vos déplacements en voiture pour aller au travail et en revenir, les courses, la lessive ou toute autre chose que vous estimez pénible ou stressant dans votre travail. Ensuite, quand vous entreprenez ces activités, laissez-les être le véhicule de votre vigilance. Soyez totalement présent à ce que vous faites et sentez la quiétude vigilante et vivante en vous, à l’arrière-plan de l’activité. Vous découvrirez rapidement que ce que vous entreprenez dans un grand état de conscience devient en fait appréciable. Ce n’est plus stressant, pénible ou irritant. Pour être plus précis, ce à quoi vous prenez plaisir n’est pas vraiment l’action comme telle, mais la dimension intérieure de conscience qui passe dans l’action. Voilà ce qu’est trouver la joie de l’Être dans ce que vous faites. Si vous sentez que votre vie manque de sens ou qu’elle est trop stressante ou pénible, c’est parce que vous n’avez pas encore fait entrer cette dimension dans votre vie. Être conscient dans tout ce que vous faites n’est pas encore devenu votre objectif principal.
L’enthousiasme
L’enthousiasme est là quand vous prenez un profond plaisir à faire ce que vous faites et que vous avez aussi un objectif ou une vision. Quand la vision vient se rajouter au plaisir de ce que vous faites, la fréquence de votre champ énergétique change. Un certain degré de ce que nous pourrions qualifier de tension structurelle vient s’ajouter au plaisir, qui se transforme en enthousiasme. Au summum de l’activité créatrice alimentée par l’enthousiasme, il y aura une énorme intensité et une puissante énergie. Vous aurez l’impression d’être une flèche qui se déplace vers sa cible et qui apprécie chaque instant de son déplacement. Aux yeux de l’observateur, il semblera que vous êtes sous l’effet du stress, alors que l’intensité de l’enthousiasme n’a rien à voir avec le stress
L’enthousiasme
C’est lorsque vous cherchez plus à atteindre votre but que de faire ce que vous êtes en train de faire que le stress s’empare de vous. L’équilibre entre le plaisir et la tension structurelle se perd et cette tension prend le dessus. La présence du stress signale habituellement que l’ego est revenu et que vous vous coupez du pouvoir créatif de l’univers. À la place, il n’y a que la force et les efforts du désir. Il vous faut donc être combatif et acharné au travail pour réussir. Le stress réduit immanquablement aussi bien la qualité que l’efficacité de ce que vous faites. Il y a un lien très fort entre le stress et les émotions négatives, comme l’anxiété ou la colère. Le stress est toxique pour le corps et actuellement reconnu comme une des principales causes des maladies dites dégénératives, entre autres, le cancer et les maladies cardiaques.
L’enthousiasme
Contrairement au stress, l’enthousiasme possède une fréquence énergétique élevée, qui entre en résonance avec le pouvoir créatif de l’univers. C’est pour cette raison que Ralph Waldo Emerson a dit que « Rien de grand n’a été accompli sans enthousiasme[2] ». Le terme « enthousiasme » vient du grec ancien en et theos qui veut dire « en Dieu ». Le terme grec enthousiazein veut dire « être possédé de Dieu ». Avec de l’enthousiasme, vous découvrirez que vous n’avez pas besoin de tout faire tout seul. En fait, il n’existe rien de significatif que vous puissiez faire tout seul. L’enthousiasme soutenu suscite une vague d’énergie créatrice et tout ce que vous avez à faire, c’est vous laisser porter par cette vague.
L’enthousiasme
L’enthousiasme confère une énorme puissance à ce que vous faites, faisant ainsi que ceux qui n’ont pas accès à cette puissance restent bouche-bée devant vos réalisations et les associent à ce que vous êtes. Vous, par contre, vous connaissez la vérité à laquelle Jésus faisait allusion quand il disait : « Je ne puis rien faire de moi-même[3]. » Alors que le vouloir propre à l’ego crée une opposition directement proportionnée à l’intensité de son vouloir, l’enthousiasme ne crée jamais d’opposition. Sa nature n’est pas de confronter ni de créer des gagnants et des perdants. Il est fondé sur l’inclusion, pas sur l’exclusion. Il n’a pas besoin d’utiliser et de manipuler les autres parce qu’il est la force de création elle-même et n’a donc pas besoin de se sustenter d’une énergie provenant d’une source secondaire
L’enthousiasme
Le vouloir de l’ego essaye toujours de prendre à quelqu’un ou à quelque chose.
L’enthousiasme
L’enthousiasme ne veut rien parce qu’il ne lui manque rien. Il fait un avec la vie et quel que soit le degré de dynamisme qu’il confère aux activités, vous ne vous perdez pas dans ces dernières. L’enthousiasme reste toujours un espace quiet mais cependant intensément vivant au centre de la roue, un centre de paix au sein de l’activité, paix qui est la source de tout ce qui est et qui reste intouchée par tout ce qui est. Par l’enthousiasme, vous vous alignez totalement sur le principe créateur de l’univers, sans vous identifier à ses créations.
L’enthousiasme
Là où il n’y a pas identification, il n’y a pas attachement, une des grandes sources de souffrance.
L’enthousiasme
Une fois qu’une vague d’énergie créative est passée, la tension structurelle diminue de nouveau et la joie reste dans ce que vous faites. Personne ne peut être enthousiaste de façon permanente
L’enthousiasme
Une fois que le mouvement de retour vers la dissolution de la forme s’enclenche, l’enthousiasme ne vous est plus utile. Il appartient uniquement au cycle d’expansion de la vie. Seul, le lâcher-prise vous permet de vous aligner sur le mouvement de retour, sur le retour au bercail.
L’enthousiasme
Le plaisir à faire ce que vous faites, combiné à une vision vers laquelle vous tendez, devient de l’enthousiasme. Même si vous avez un but, ce que vous faites dans le moment présent doit rester le point central de votre attention, sinon vous ne serez plus aligné sur la raison d’être universelle. Assurez-vous que votre vision ou votre objectif ne soit pas une image grossie de vous-même et, par conséquent, une forme déguisée de l’ego, comme vouloir devenir une vedette de cinéma, un écrivain célèbre ou un entrepreneur fortuné. Assurez-vous aussi que votre objectif n’est pas axé sur la possession de ceci ou cela, comme un manoir au bord de la mer, votre propre compagnie ou dix millions de dollars en banque. Une vision illusoire de vous-même et la projection de possessions ne sont que des objectifs statiques qui ne vous confèrent aucun pouvoir. Assurez-vous donc que vos objectifs sont dynamiques, c’est-à-dire qu’ils sont dirigés vers une activité dans laquelle vous êtes engagé et par laquelle vous êtes en rapport avec d’autres êtres humains et le Grand Tout. Au lieu de vous voir comme un acteur ou une actrice célèbre, comme un auteur célèbre, voyez-vous plutôt inspirer d’innombrables personnes par votre travail. Voyez-vous enrichir leur vie. Sentez que vous êtes une ouverture par laquelle l’énergie arrive de la Source du non-manifeste et bénéficie à tous.
L’enthousiasme
Vous ne pouvez pas manifester ce que vous voulez, seulement ce que vous avez déjà. Certes, vous pouvez obtenir ce que vous voulez en travaillant d’arrache-pied et en devenant tendu, mais ce n’est pas la voie de la nouvelle Terre. Jésus a donné la clé pour utiliser le mental de façon créative et pour manifester consciemment les formes : « C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu et vous le recevrez[4]. »
À propos de l’auteur
Eckhart Tolle est né en Allemagne et y a passé les treize premières années de sa vie. Après des études universitaires à Londres, il s’orienta vers la recherche et, dans ce cadre, dirigea même un groupe à l’Université de Cambridge. À l’âge de 29 ans, il connut une profonde évolution spirituelle qui le transfigura et changea radicalement le cours de son existence. Il consacra les quelques années suivantes à comprendre, intégrer et approfondir cette transformation qui marqua chez lui le début d’un intense cheminement intérieur. Eckhart a été conseiller en enseignement spirituel pendant quelques années auprès de personnes et de petits groupes en Europe et en Amérique du Nord. Aujourd’hui, il voyage dans le monde afin de permettre à un plus grand public d’accéder à ses enseignements. Depuis 1996, il vit à Vancouver (Colombie-Britannique).