Livre d’Adyashanti

Highlights

Introduction

La Voie de la délivrance constitue un guide pratique et concis de la libération spirituelle, que l’on désigne parfois par l’éveil, l’illumination, l’accomplissement personnel ou la simple contemplation de la Vérité absolue. Il est impossible de connaître la signification de termes tels que délivrance et illumination à moins de les appréhender par vous-même. Ceci dit, il ne sert à rien de spéculer sur la nature de l’illumination : cette attitude constitue en fait un obstacle majeur à sa compréhension. Il vaut infiniment mieux avoir pour principe directeur de prendre progressivement conscience de ce qui n’est absolument pas Vrai, plutôt que de spéculer sur ce que cela représente.

Introduction

Beaucoup pensent que le rôle d’un enseignement spirituel consiste à fournir des réponses aux questions les plus importantes de la vie, mais ce n’est en réalité pas le cas. La mission principale de tout enseignement spirituel n’est pas de répondre à vos questions, mais de remettre en question vos réponses. 

Introduction

Car ce sont vos suppositions et croyances conscientes et inconscientes qui déforment votre perception et vous amènent à voir la séparation et la division là où il n’existe qu’unité et plénitude.

Introduction

La Réalité sur laquelle se centrent ces préceptes n’est ni cachée, ni secrète ni lointaine. Vous ne pouvez ni la gagner, ni la mériter ni vous la représenter. À cet instant même, la Réalité et la plénitude sont exposées au regard de tous. En fait, la Réalité, ou Dieu si vous préférez, constitue la seule chose qu’il y ait à voir, entendre, sentir, toucher ou ressentir. La plénitude absolue vous environne, partout où vous allez. Vous n’avez donc vraiment aucune raison de vous inquiéter à ce propos, si ce n’est du fait que nous, humains, nous nous sommes longtemps laissé entraîner dans un chaos et un désarroi tels que nous considérons à peine, et découvrons encore moins par nous-mêmes, la divinité qui nous habite et nous entoure.

Introduction

Aucun enseignement spirituel ne constitue de chemin direct vers l’illumination. En fait, un tel chemin n’existe pas, tout simplement parce que l’illumination est présente en permanence en tout temps et en tout lieu. Ce que vous pouvez faire, c’est supprimer toutes vos illusions, en particulier celles que vous chérissez et qui vous sécurisent le plus, qui voilent votre perception de la Réalité. Cessez de vous accrocher à vos illusions et de résister à ce qui est, et la Réalité se révélera instantanément.

Introduction

Tout comme la médecine ne représente pas en elle-même la santé mais un moyen de la recouvrer, ces enseignements ne sont pas la Vérité mais un moyen de la dévoiler. 

Introduction

Dans notre société actuelle, nous nous attendons à tout recevoir sous forme de bouchées prêtes à consommer, de préférence très rapidement afin de pouvoir poursuivre notre vie trépidante. Mais la Vérité ne se conformera pas à notre fuite effrénée devant la Réalité ou à notre désir de tout acquérir en investissant le moins de temps et d’énergie possible.

Introduction

L’éveil ne représente ni une poudre de perlimpinpin contre tous vos soucis, ni une échappatoire face aux difficultés de la vie. Une telle pensée magique occulte au contraire la Réalité et l’empêche considérablement de donner sa pleine expression. Ces enseignements visent à vous éveiller à la nature absolue de la Réalité, puis à l’incarner et à la vivre de la manière la plus intense possible. Un tel éveil confère en définitive un sentiment de paix, d’amour et de bien-être profonds, mais ces derniers constituent les conséquences de l’état d’éveil, non le but.

Introduction

Ce n’est pas la recherche d’états de bonheur et de béatitude de plus en plus élevés qui mène à l’illumination, mais l’aspiration à la Réalité et le violent mécontentement de vivre tout sauf une existence complètement authentique.

Chapitre 1 - Les cinq fondements

tout enseignement spirituel qui s’ancre dans la nature absolue de la Réalité s’axe, par définition, sur la Vérité, non sur la dimension éthique et morale de l’existence relative. Cela ne veut pas dire que de tels enseignements soient immoraux, cela signifie qu’ils transcendent la morale, c’est-à-dire qu’ils s’enracinent dans une Réalité se situant au-delà des normes morales et éthiques de la vision dualiste. Cela ne signifie pas non plus que plus aucune moralité ne compte dans la perspective absolue – il s’agit là d’un malentendu courant. Cela veut dire que la moralité ne se fonde plus sur les valeurs culturelles et religieuses conçues pour maîtriser et contrôler les penchants de l’ego. Au lieu de cela, un amour et une compassion inconditionnels découlent de la vision unifiée de la Réalité en tant qu’expressions spontanées de cette unité. Lorsque vous considérez que rien n’est séparé ou distinct de vous, les actions qui émanent de vous reflètent cette perspective unifiée.

Chapitre 1 - Les cinq fondements

Je ne saurais trop insister sur l’importance d’avoir un objectif unifié clair, un cœur sincère et un désir indéfectible de ne pas tromper les autres et vous-même en connaissance de cause.

Clarifiez votre aspiration

En examinant et en déterminant précisément ce à quoi vous aspirez et accordez de la valeur, vous devenez plus unifié, plus lucide et plus convaincu de votre direction.

Persévérance inconditionnelle

À mesure que votre réalisation et votre maturité spirituelles s’approfondiront, vous découvrirez que certains aspects de votre aspiration demeurent inébranlables, tandis que d’autres évoluent pour refléter ce qui revêt de l’importance à votre niveau de discernement actuel. En méditant et en faisant la lumière sur les problèmes liés à votre degré de compréhension actuel, vous demeurez concentré sur l’étape la plus récente de votre cheminement.

Persévérance inconditionnelle

La spiritualité n’exige pas que vous travailliez dur à parvenir à un résultat dans le futur, mais que vous fassiez preuve en ce moment même d’une présence, d’une sincérité et d’un engagement totaux, conjugués à une honnêteté absolue et à la volonté de démasquer et d’abandonner toute illusion qui se dresse entre vous et la réalisation de la Réalité. La spiritualité n’a dès lors rien à voir avec le temps ou avec ce que l’on peut acquérir avec le temps ; elle est toujours et uniquement liée à l’éternel présent.

Ne renoncez jamais à votre pouvoir

Ne jamais renoncer à votre pouvoir constitue le troisième fondement. Cela signifie que vous assumez l’entière responsabilité de votre vie et que vous ne l’abandonnez jamais à un autre. On ne peut parvenir à l’illumination en s’appuyant sur un être éveillé. Se refuser à comprendre cela peut mener (comme ce fut le cas pour beaucoup) au sectarisme fanatique, au fondamentalisme, à la pensée magique, à la désillusion et/ ou à l’immaturité spirituelle.

Pratiquez la sincérité absolue

Être capable et disposé à vous voir tel que vous êtes, avec toutes vos imperfections et vos illusions, demande du courage et une sincérité authentique

Pratiquez la sincérité absolue

Pour faire preuve de sincérité, vous devez cesser de vous juger. Votre jugement vous bloque l’accès à la véritable sincérité et se fait parfois même passer pour de la sincérité

Assumez pleinement votre vie

La capacité et la volonté de faire preuve d’honnêteté envers vous-même constituent votre protection la plus efficace contre l’aveuglement et la désillusion, et elles vous alignent sur votre véritable objectif. Il n’y a pas plus grand défi pour un être humain que de se montrer complètement honnête envers lui-même ainsi qu’envers les autres, honnêteté par ailleurs absolument nécessaire si nous voulons un jour nous réveiller de notre rêve de séparation et mener une vie indivisée et réellement authentique.

Assumez pleinement votre vie

Assumer pleinement votre vie signifie que vous n’utilisez pas la spiritualité pour échapper à des aspects de vous-même ou de votre vie. J’ai constaté que les personnes engagées dans la spiritualité s’en servent très fréquemment de manière inconsciente pour fuir des aspects douloureux, dérangeants, dysfonctionnels ou inquiétants de leur vie.

Assumez pleinement votre vie

Bien qu’il soit vrai qu’au moment de l’éveil, une grande partie de ce que nous considérons comme des problèmes disparaît tout simplement, ce serait une erreur de penser qu’un aperçu de l’éveil résolve automatiquement toute dimension éprouvante de l’existence humaine.

La question de l’être

Nous pouvons reconnaître la transparence de l’être scintillant dans les yeux d’un enfant, mais cet être-là n’est pas conscient de lui-même. Il est dissimulé derrière une absence de conscience de soi. Les enfants vivent dans le monde magique de l’inconscience de l’être, tandis que les adultes évoluent dans celui de la séparation égocentrique et du rejet de l’être. L’éveil spirituel permet d’y remédier et de rétablir l’autorité et la suprématie véritables de l’être.

Le faux moi

Le faux moi est essentiellement un processus psychologique se produisant dans le mental qui trie, traduit et confère un sens (ou, dans de nombreux cas, un non-sens) à toute donnée entrante recueillie par les sens. Lorsque ce processus psychologique se marie au mouvement introspectif de la conscience, il génère un sentiment de moi. Ce sentiment de moi imprègne alors la conscience comme une sorte de parfum, et le mental confond par conséquent ce qui est en réalité un processus psychologique et une véritable entité distincte que l’on appelle le moi individuel. Cette conclusion erronée – vous êtes un moi distinct et séparé – se produit très tôt dans la vie, de manière plus ou moins automatique et inconsciente.

Le faux moi

En s’identifiant à un nom particulier appartenant à un corps et à un mental bien définis, le moi enclenche le processus de création d’une identité séparée. Ajoutez à cela un enchevêtrement complexe d’idées, de croyances et d’opinions, combinées à certains souvenirs sélectifs et parfois douloureux sur lesquels vous constituez un passé auquel vous identifiez, ainsi qu’à une énergie émotionnelle brute qui les maintient ensemble, et avant même de vous en apercevoir, vous obtenez un moi convaincant – quoique divisé.

Le faux moi

Cela ne veut pas dire que le faux moi ne possède aucune raison d’être ou utilité au cours du développement d’un être humain, cela signifie simplement qu’il n’existe pas en dehors du mental. Le moi se développe afin que vous puissiez acquérir un sentiment sain d’individuation et d’autonomie qui vous permette d’arpenter la vie d’une manière favorable à votre survie et à votre bien-être. 

Le faux moi

Le problème, c’est que peu de gens développent un jour une véritable autonomie psychologique, et même ceux qui y parviennent tombent souvent tellement sous le charme du faux moi qu’ils ne soupçonnent jamais sa nature illusoire ou ce qui réside au-delà de lui. Mais, une fois acquise une véritable autonomie, le moi perd son utilité, de la même manière que l’enfance n’est plus nécessaire lorsque vous atteignez l’âge adulte

Le faux moi

Le problème, c’est que le moi que vous avez fini par considérer réellement comme vous est un fantôme qui n’existe que sous une forme abstraite dans votre mental – alimenté par l’énergie émotionnelle conflictuelle de la séparation. Il est aussi réel que votre rêve de la nuit dernière

Le faux moi

lorsque vous cessez de lui prêter une existence, il disparaît. C’est pourquoi il est faux – ce qui entraîne la question suivante : qui ou qu’est votre véritable moi ?

Le faux moi

Au cœur de votre faux moi se trouve un néant constitué de manques issus de votre prise de distance fondamentale par rapport à votre divinité, qu’elle soit liée à votre développement naturel, à du désespoir ou simplement parce que vous succombez aux égarements du monde, en adoptant tous ses masques trompeurs et ses contraintes pénibles pour vous conformer à son absurdité. Le faux moi gravite autour de ce gouffre inconsistant qui réside en son sein, terrifié en silence par sa menace de le faire tomber dans l’oubli.

Le faux moi

La présence n’est pas un moi dans le sens traditionnel du terme. Elle ne possède aucune forme ou structure, aucun âge ou genre. Il s’agit d’une expression de l’être universel, la substance sans forme de l’existence. La présence n’est pas soumise à la naissance ou à la mort ; elle ne relève pas du monde des « choses ». C’est la lumière et le rayonnement de la conscience de laquelle le monde entier émerge et à laquelle il retourne.

L’état de rêve

La vie ne se conformera ni à l’histoire que vous vous racontez à son sujet ni à l’interprétation que vous en donnez. Croyez une seule pensée agissant à l’inverse de la manière dont les choses tournent ou ont tourné, et vous en souffrirez.

L’état de rêve

Si vous pensez que les gens devraient faire preuve d’amabilité les uns envers les autres, montrez-vous alors aimable par tous les moyens. Mais lorsque vous projetez cette croyance sur les gens et le monde qui vous entourent comme s’il s’agissait d’une réalité objective ou, pire encore, comme s’il était de leur devoir de se montrer aimables envers vous, vous vous placez en porte-à-faux par rapport à ce qui est, et une souffrance en découlera sans aucun doute.

L’état de rêve

Imaginez maintenant un monde peuplé de millions de personnes. Chacune d’elles présente un nombre incalculable d’idées, de croyances et d’opinions qu’elle tient pour vraies. Et chacune de ces millions de personnes nourrit des idées, des croyances et des opinions différentes auxquelles elle croit de manière absolue. Elles se promènent toutes en contemplant le même monde extérieur mais, en leur for intérieur, elles vivent chacune dans un monde différent, dans un rêve éveillé bien distinct.

Chapitre 3 - Les pratiques principales

L’élément indispensable de tout enseignement spirituel ne réside pas dans l’enseignement mais plutôt dans la sincérité et le courage de la personne qui l’applique. Même si, par moments, vous pouvez vous sentir quelque peu égaré dans votre délire, comme l’affirme William Blake : « Le fou qui persiste dans sa folie deviendra sage. » Considérez la pratique spirituelle comme une sorte de « folie appliquée ».

Méditation

La méditation, le questionnement et la contemplation constituent les trois principales pratiques.

Chapitre 3 - Les pratiques principales

Les pratiques principales vous sont nécessaires pour apprivoiser la chose, un peu comme lorsqu’on se familiarise avec l’équilibre quand on apprend à faire du vélo. Il faut qu’elles fassent partie de vous pour que cela fonctionne vraiment. L’attitude avec laquelle vous les appliquez s’avère aussi importante que la pratique elle-même – ce qui veut dire que vous devez trouver un moyen d’appliquer les pratiques principales qui corresponde à votre tempérament et à votre style de vie. Personne ne peut vous apprendre précisément comment le faire. Vous le découvrez tout simplement par essais-erreurs. Et la façon dont vous utilisez les pratiques principales évoluera en même temps que votre niveau de réalisation. Vous ne devriez pas appliquer les pratiques principales en y mettant trop de hargne ou d’efforts. Il faudrait pratiquer dans une attitude de prière ; c’està-dire avec une sincérité et une ouverture d’esprit et du cœur profondes. Bien que vous puissiez par moments vous retrouver fort préoccupé par ce que ces enseignements vous révèlent et, à d’autres, confronté à votre hésitation et à vos doutes, rappelez-vous tout simplement que l’élément de la grâce prime sur tous les autres et est présent en permanence. Et que c’est souvent juste avant l’aube qu’il fait le plus sombre. Il semblerait que nos avancées les plus importantes arrivent par surprise, lorsque nous nous y attendons le moins. Nous sommes soudain comblés, les nuages de confusion disparaissent et nous voyons avec une lucidité et une liberté inhabituelles. Une telle grâce n’est jamais laissée en suspens, jamais gagnée ni méritée. Elle n’est pas offerte à certains et pas à d’autres. La grâce est présente en permanence ; seule notre ouverture à elle va et vient

Méditation

La méditation, pratiquée convenablement, est une expression de la Réalité, non une voie menant à elle. La méditation, mal réalisée, est purement le reflet de la manière dont vous résistez au moment présent, en le critiquant ou en vous accrochant à lui. La méditation fonctionne comme un miroir parfait, qui représente votre relation avec vous-même, votre vie et l’instant présent. En prenant profondément conscience de la façon dont vous résistez ou vous vous agrippez à ce qu’il se passe dans le moment présent, et de l’absurdité qu’il y a à poursuivre dans cette voie, vous pouvez découvrir ce qu’abandonner véritablement toute votre résistance au moment présent signifie.

Méditation

La méditation n’est pas une technique à maîtriser, c’est la forme de prière la plus élevée, un acte d’amour désintéressé et d’abandon naturel à l’abîme silencieux qui transcende toute chose connue.

Méditation

La méditation n’est pas une pratique qui se limite à des moments d’assise formelle. Il s’agit plus essentiellement d’une attitude de l’être

Méditation

Une fois que vous vous familiariserez avec elle, vous parviendrez à vous connecter à elle de plus en plus souvent dans votre vie quotidienne. Et finalement, au stade de la délivrance, la méditation deviendra tout simplement votre état naturel.

Questionnement

La méditation véritable ne possède ni direction ni but. Il s’agit d’un abandon d’une pureté indicible, d’une prière parfaitement silencieuse.

Questionnement

Lorsque vous commencez à méditer pour la première fois, vous constatez que votre attention se détourne en se concentrant sur certains objets : sur des pensées, des sensations physiques, des émotions, des souvenirs, des sons, etc. C’est parce que le mental est programmé pour se focaliser et se centrer sur des objets

Questionnement

La méditation véritable apparaît spontanément dans la conscience lorsque notre vigilance n’est plus manipulée ou contrôlée

Questionnement

La méditation véritable laisse tous les objets (pensées, sentiments, émotions, souvenirs, etc.) fonctionner de manière naturelle

Questionnement

Cela signifie qu’il ne faut faire aucun effort de concentration, de manipulation, de contrôle ou de suppression de tout objet dont vous prenez conscience

Questionnement

La méditation véritable insiste sur le fait d’exister en tant que conscience – pas de prendre conscience d’objets, mais de demeurer en tant qu’être conscient.

Questionnement

En méditation, vous ne cherchez pas à transformer votre expérience, vous transformez votre rapport à l’expérience.

Contemplation

Prenez du temps au cours de chaque séance de méditation pour marquer tout simplement une pause en tant que conscience tranquille, silencieuse. La méditation véritable revient à lâcher progressivement prise sur le méditant sans que l’esprit s’égare.

Contemplation

Q. Que dois-je faire si un vieux souvenir douloureux refait surface durant la méditation ? R. De vieux souvenirs, blessures, peurs, angoisses, ressentiments, etc., peuvent apparaître au cours de la méditation. Accueillez-les tout simplement sans leur résister, sans les analyser, sans les critiquer ni les refouler. Observez-les juste sans vous impliquer. Constatez qu’ils ne déterminent pas qui vous êtes. Ce sont des couches d’inconscience qui apparaissent afin d’être purifiées à la lumière de la conscience et effacées de votre système. Autorisez la lumière de l’être à libérer cette souffrance.

Contemplation

Q. Il arrive que j’éprouve énormément de peur lorsque je médite. Cela me submerge parfois et je ne sais plus quoi faire. R. Il est utile, lorsqu’on éprouve de la peur en méditation, de se focaliser sur quelque chose qui permette de s’ancrer, telle que la respiration ou même la plante des pieds. Mais ne combattez pas la peur, parce que cela ne fera que l’intensifier. Imaginez que vous êtes le Bouddha sous l’arbre bodhi, ou le Christ dans le désert, demeurant parfaitement calme et immobile devant le cauchemar auquel se livrent le corps et le mental. Cela peut vous sembler réel, mais ce n’est vraiment rien de plus qu’une illusion convaincante. Dans un état de tranquillité absolument naturel, la peur passera son chemin de son plein gré.

Contemplation

Q. Que suis-je censé faire lorsque je reçois un message intuitif ou la compréhension soudaine d’une situation au cours d’une méditation ? R. Accueillez tout simplement avec gratitude ce qui vous est offert, sans retenir quoi que ce soit. Ayez confiance dans le fait que ce sera toujours à votre disposition lorsque vous en aurez besoin.

Contemplation

Effectuer des activités qui permettent de vous ancrer profondément peut également s’avérer utile. Promenez-vous dans le silence de la nature, pratiquez un sport, massez-vous la plante des pieds, etc. Tout ce qui vous procurera enracinement et apaisement énergétique vous aidera.

Contemplation

. Je ressens parfois un profond silence dans lequel toute intention s’évanouit et même la consigne d’accueillir tout ce qui vient ou de demeurer en tant que conscience me paraît inutile. Peut-on laisser tomber toute intention et toute technique ? R. À un moment, même l’intention ou la technique la plus subtile s’effacera naturellement d’elle-même lorsque votre méditation aura atteint un certain niveau de quiétude et de détachement. Lorsque vous pouvez abandonner toute intention et toute technique sans vous perdre dans le mental ou plonger dans un état de confusion ou d’apathie, la méditation véritable s’opère spontanément. Un méditant qui s’efface complètement constitue l’aspect ultime de la méditation.

Contemplation

Le questionnement est un pont jeté entre l’ego et l’âme et ce qui réside au-delà, vers l’Infini (j’utilise ici le terme âme pour désigner l’essence, la présence ou l’être que vous habitez).

Contemplation

Bien que puisant ses racines dans la tranquillité, le questionnement constitue l’homologue dynamique de la méditation véritable. La méditation est douce, elle invite à l’abandon, tandis que le questionnement exige une remise en question ferme et courageuse.

Contemplation

Le questionnement est une manière d’aborder les problèmes existentiels les plus profonds qu’affronte chaque être humain : qui ou que suis-je ? Qu’estce que la vie ? Qu’advient-il après la mort ? Qu’est Dieu ? Quelle est la Vérité absolue de l’existence ? Ou tout simplement, est-ce que je sais avec une certitude totale que cette pensée, cette croyance, cette opinion, cette interprétation ou ce jugement qui me traverse est vrai ?

Contemplation

Les besoins sous-jacents de l’ego sont de se sentir mieux et de survivre

Contemplation

Qui ou que suis-je ? Outre un corps, un mental, une croyance, une profession, un genre, un rôle, un souvenir ou un passé, que suis-je ? Qu’est précisément ce « Je » ? Supprimez tout ce que le « Je » n’est pas. Dépouillez-le de tous les masques qu’il porte. Que reste-t-il ? Quelque chose ? Rien du tout ? Qu’est-ce qui prend conscience de cela ?

Contemplation

Votre expérience directe vous fait-elle prendre conscience de quelque chose ou d’aucune chose ? Quelqu’un est-il conscient ou personne ?

Contemplation

Explorez chaque question lentement et avec rigueur. Soumettez chaque question au silence de votre être. Ne vous contentez pas de réponses faciles. Ne tirez pas de conclusions hâtives. Laissez au contraire chaque question vous révéler vos croyances et opinions secrètes. Laissez-la vous dévoiler tout ce à quoi vous vous accrochez et tout ce que vous estimez se trouver en désaccord avec ce qui est. 

Contemplation

Déposez chaque question que le mental se pose sur l’autel de la quiétude. Méditez sur elle, étudiez-la ; prenez votre temps. N’y répondez pas avec votre mental. Demeurez en silence avec votre question pour seule compagnie. Faites preuve d’un calme absolu.

Contemplation

Ne vous étonnez pas si, gorgé de l’amour de la Vérité, votre questionnement se met à consumer toutes vos convictions, toutes vos croyances, toutes vos opinions, tous vos jugements secrets, tout ce que vous avez appris passivement des autres. Et ne vous étonnez pas si la plupart de vos idées à propos de la spiritualité se consument également, car ce sont elles qui constituent la plus efficace barrière de protection contre l’expérience véritablement spirituelle.

Contemplation

Q. Le questionnement m’apparaît souvent très intellectuel, et je ne parviens qu’à me perdre dans mon esprit. Existe-t-il une manière de m’interroger qui ne m’égare pas à ce point dans le mental ? R. Oui. Le questionnement comporte deux aspects, et il est très important de comprendre les deux. Le premier aspect du questionnement constitue ce que j’appelle la « régression ». Elle vise à éliminer ou à revenir sur nos pensées antérieures conditionnées. Il s’agit moins de rechercher des réponses que de faire la lumière sur vos opinions, idées et croyances antérieures conditionnées et de les éradiquer pour laisser place à une réalisation plus profonde

Contemplation

R. Pour que le questionnement soit authentique, vous devez sentir qu’il est d’un intérêt vital pour vous. Donc non, il n’est pas nécessaire de vous interroger constamment. Il s’agit d’un instrument mis à votre disposition lorsqu’une question cruciale émerge en vous. Mais le questionnement est également bien davantage qu’une technique : c’est une attitude. Le questionnement est une attitude de curiosité qui vous habite et un reflet de votre soif de connaître la Vérité et la nature de la Réalité. Le questionnement comporte également une forme de courage permettant de poser des questions importantes qui peuvent ébranler les fondements mêmes de votre vie et vous confronter à des problèmes que vous préféreriez esquiver.

Contemplation

Le questionnement est l’art de remettre en question toutes vos opinions, croyances et interprétations afin de libérer de l’espace dans le mental pour qu’émerge la sagesse intuitive. Une fois la place créée, abandonnez simplement la question au silence de l’être conscient.

Contemplation

La contemplation est l’art de soumettre avec patience un mot ou une phrase au silence et à la tranquillité de la conscience jusqu’à ce qu’ils se mettent à dévoiler des significations et des compréhensions de plus en plus profondes. La contemplation détient le pouvoir de transcender (et non de régresser vers) les limites de la pensée analytique et de la raison, et d’ouvrir la conscience à un niveau de sagesse et de Vérité que l’on ne saurait décrire autrement que comme une révélation.

Contemplation

Prenez une courte phrase comme objet de contemplation et soumettez-la tout simplement à votre conscience pendant un moment. Ne l’analysez pas et ne cogitez pas sur elle. Et ne vous laissez pas non plus égarer par votre imagination. Soumettez juste la phrase à votre conscience. Puis, faites le calme en vous. Laissez son sens germer en vous. Reprenez ensuite à nouveau conscience du mot ou de la phrase. Soumettez-la une nouvelle fois à votre vigilance, puis lâchez prise et demeurez tranquille. Avec un peu d’entraînement, vous maîtriserez l’exercice et trouverez votre propre rythme. La contemplation peut vous sembler assez simple, mais elle peut s’avérer très puissante. La tradition zen recourt à des phrases, des questions ou de brèves histoires symboliques qu’elle désigne par koans comme objets de contemplation et de méditation, et qui suscitent avec force l’éveil, la révélation et l’illumination

Contemplation

Il n’existe pas de pensée absolument vraie. Cela ne signifie pas que certaines pensées sont plus vraies que d’autres, mais que seule l’absence de pensée est absolument vraie.

Contemplation

Ce qui est ce qui précède la pensée que cela vous inspire. Remarquez la différence entre ce que votre mental pense à propos de ce moment, et ce moment tel qu’il se trouve avant de vous en faire une idée.

Contemplation

La souffrance apparaît lorsque vous croyez en une pensée contraire à ce qui est, ce qui était ou ce qui peut être. Vivez ce moment exempt de toute interprétation de votre mental.

Contemplation

Vous trouverez ci-dessous quelques phrases que vous pouvez utiliser comme objets de contemplation. Elles débutent par des affirmations destinées à provoquer certains aperçus psychologiques et se poursuivent par d’autres, conçues pour induire des réalisations de plus en plus profondes

Contemplation

Vous n’êtes pas votre histoire. Ils ne sont pas l’histoire que vous vous racontez à leur propos. Le monde n’est pas l’histoire que vous vous racontez à son propos.

Contemplation

La souffrance est le moyen par lequel la Vie vous informe de vos résistances et de vos perceptions erronées à l’égard de ce qui est vrai et réel. C’est le moyen par lequel la Vie vous signale que vous n’êtes pas en harmonie avec ce qui est

Contemplation

Un discernement et une compréhension plus profonds naissent d’un mental apaisé.

Contemplation

Être heureux, c’est vivre comme l’inconnu

Contemplation

Toute connaissance véritable émerge de l’inconnu et constitue une expression de l’inconnu.

Contemplation

Regarder en soi et ne pas se découvrir en tant que moi signe le commencement de la découverte de soi en tant que présence (être).

Contemplation

L’être étant la nature de toute chose, rien n’existe en dehors de lui. 

Contemplation

L’être a connaissance et conscience de lui-même. En ce moment même ! 

Contemplation

L’être n’explique pas tout ; l’être est la véritable nature de toute chose.

Contemplation

La seule chose qui réalise l’être, c’est l’être lui-même. 

Contemplation

Il n’y a que l’être vivant à travers vous, comme vous et comme tout ce qui existe.

Contemplation

L’Infini est pur potentiel sans forme, préalable à l’être et au non-être, à la vie et à la mort, à la forme et à l’absence de forme.

Contemplation

Au-delà de l’ego, l’être universel ; au-delà de l’être, l’Infini.

Contemplation

L’Infini n’est ni l’unique ni la multitude, ni duel ni non-duel, ni matériel ni spirituel, ni moi ni un autre.

Contemplation

L’Infini prend connaissance de lui-même d’un simple regard intuitif porté sur lui-même dans chacun de ses aspects. Il se conçoit donc lui-même comme étant absolument inintelligible et totalement présent

Contemplation

Réaliser l’Infini, c’est vous défaire de votre monde intérieur.

Contemplation

Vous défaire de votre monde intérieur, c’est le silence éternel. C’est devenir l’étincelle

Contemplation

Tout va bien, et bien mieux que vous ne pouvez l’imaginer.

Conclusion

L’instant de l’éveil nous montre la Vérité et la réalité ultimes, et nous révèle également la possibilité de mener une vie plus riche sur base de cet état d’être libéré de la division et des conditionnements

Conclusion

L’éveil ouvre la porte à une révolution intérieure plus profonde, mais ne garantit en aucun cas qu’elle se produira. Son déclenchement dépend de plusieurs facteurs, mais aucun n’est aussi important et crucial qu’une aspiration fervente et sans équivoque à la Vérité avant toute chose. Cette authentique soif de Vérité constitue finalement le socle sur lequel repose toute croissance spirituelle, en particulier lorsqu’elle transcende tout choix, toute intention et tout objectif personnels.

Conclusion

Cette révolution intérieure est l’éveil d’une intelligence qui ne relève pas du mental mais d’un silence mental intérieur, seul capable de déraciner toutes les anciennes structures de notre conscience. À moins d’arracher ces structures, aucune pensée, action ou réponse créative ne se produira. À moins d’une révolution intérieure, rien de frais et de nouveau ne peut fleurir. Seuls l’ancien, l’habitude, le conditionnement se développeront en l’absence de cette révolution

Conclusion

un brin d’herbe est plus réel et sacré que toutes les pensées et idées que nous nourrissons à propos de la Réalité

Conclusion

Lorsque nos perceptions s’appuient sur une conscience non divisée, nous découvrons le sacré dans chaque expression de la vie

Épilogue

Vous regardez par la fenêtre et… il n’y a pas d’extérieur. Tout endroit sur lequel vous posez les yeux se trouve en quelque sorte ici, où que se situe l’ici. Vous regardez donc par la fenêtre et tout ce qui se trouve au dehors, ou là-bas, est en vous – et pas seulement en vous, mais est vous. La terre, les arbres et la haie que vous voyez là, ainsi que le ciel au-dessus de votre tête et les nuages blancs moutonneux, tout est vous. Cela n’a pas de sens, mais cela vous paraît aussi évident que de respirer. 

Épilogue

L’éternité règne en maître et est intensément présente dans chaque particule de l’être.

Épilogue

Quelque chose qui ne connaît ni la naissance ni la mort s’anime et ouvre les yeux – vos yeux. Vous ou cet être êtes toujours assis sur le banc du parc. Il est souriant, rayonnant et comblé. Une petite fille passe à côté en rollers. Le soleil scintille à travers les feuilles de tremble tandis qu’un vieil homme fume sa pipe sur un pont traversant une rivière qui alimente un étang rempli de poissons rouges. Partout où vous regardez, vous trouvez la vacuité. Chaque « chose » est un voile, un linceul dissimulant l’Infini. Rien n’est comme il semble être, et tout est exactement comme il doit être

Épilogue

Imaginez maintenant que vous vous arrêtez pour vous asseoir sur un banc dans le parc. Alors que vous vous asseyez, tout s’arrête, complètement. Votre mental est tellement calme et immobile que vous pouvez entendre les particules de poussière qui flottent dans l’air. Tout à coup, vous tombez, encore et encore. Il n’y a pas de sol au-dessous ou de ciel audessus de votre tête, rien qu’un silence écrasant et fracassant, qui déferle de plus en plus rapidement. Vous réalisez soudain que cela va vous tuer, arracher vos membres un à un et réduire vos poumons en poussière. Il n’existe aucune échappatoire, aucun moyen possible de survivre. Et vous faites donc la seule chose qu’il vous reste à faire. Vous abandonner. Tout s’efface et se vide, tout devient plus dépouillé que l’espace sans limites. Non soumis à la vie ou à la mort, vous disparaissez de (ou serait-ce dans ?) l’existence. Il n’existe, il n’a jamais existé ou il ne pourrait exister que l’intemporalité.

Épilogue

Vous repensez à votre vie et réalisez que tout ce qui est jamais arrivé ou pourrait jamais arriver, de la naissance à toutes les péripéties de cette vie éphémère, jusqu’à la réalisation étrange de l’éveil spirituel et à cet instant précis vécu hors du temps, constituait et constitue la représentation temporaire – un écho, en réalité – du potentiel illimité de l’Éternité pénétrant, et quittant, l’existence.

Résumé de l’enseignement

Faites le calme en vous. Remettez en question chaque pensée. Contemplez la source de la Réalité. Et gardez les yeux ouverts. Vous ne pouvez jamais savoir à quel moment une chose qui vous semble complètement insignifiante ébranlera totalement votre monde et le changera en bonheur perpétuel.

Groupes d’études axés sur la Voie de la délivrance

Directives Vous trouverez ci-après quelques principes que doivent suivre les groupes d’études sur la Voie de la délivrance. Ces derniers sont censés exprimer une attitude d’ouverture, de compassion et de soutien mutuels. 1. Les groupes d’études devraient constituer un cadre sécurisant et chaleureux dans lequel explorer, partager et appliquer les enseignements de la Voie de la délivrance. 2. Tous les groupes d’études devraient être organisés à titre gratuit, à moins que le groupe loue un espace de réunion. 3. Personne ne devrait se comporter en maître ou chercher à dominer un groupe. 4. Lorsqu’une personne partage son expérience, ne jugez pas ce qu’elle vous transmet. Si on vous le demande, donnez votre avis en vous basant uniquement sur votre propre expérience. N’essayez pas de vous prendre pour le maître. 5. Toute personne assistant à une réunion pour la première fois devrait recevoir une copie de ces consignes. Si un groupe d’études ne respecte pas ces directives, je vous suggère de le quitter ou de créer votre propre groupe d’études.

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