Votre attention est votre superpouvoir

Highlights

Avant-propos

Contrairement à ce que je croyais, le point commun entre les différentes formes de magie n’était pas la dextérité ou l’agilité. C’était l’attention ! C’est en saturant le cerveau (avec des calculs simples ou simplement en faisant lire un texte, comme ici) que l’on empêche le sens critique et le processus attentionnel du cerveau de s’activer.

Au commencement

L’attention est le résultat de mécanismes mentaux qui, en fonction de votre expérience, vont décider d’attribuer ou non des ressources cérébrales à une tâche. Le processus est automatique, il dirige seul la majorité du temps votre attention sur le monde qui vous entoure, pour vous éviter de prendre des décisions conscientes à chaque instant (ça serait épuisant mentalement !

Au commencement

Votre cerveau crée des automatismes de pensées au fil de votre vie. Il analyse ce que vous vivez et met en place des raccourcis pour gagner du temps et de l’énergie la prochaine fois qu’une situation analogue se présentera.

Au commencement

L’attention est aujourd’hui un véritable enjeu. En perdant des points de cette faculté, le cerveau perd son pouvoir et sa capacité à mobiliser les ressources cognitives correctement

Au commencement

Sans motivation, un être humain ne peut pas s’accomplir. Dès lors, un pont vers un possible épisode dépressif se construit de lui-même.

Au commencement

l’attention est également un enjeu de santé mentale. Cette faculté devrait être enseignée dès l’école primaire. Elle est le socle de la mémoire, de la réflexion, de la relation sociale et plus encore.

Au commencement

La comprendre et savoir en prendre soin, c’est aussi refuser de laisser ceux qui l’ont étudiée en faire un commerce au mépris des conséquences.

LE CERVEAU, SIÈGE DE L’ATTENTION

L’esprit se nourrit de ce qui lui semble nouveau et/ou utile.

LA MÉMOIRE ET L’ATTENTION

La mémorisation est une formule simple qui se décompose en cinq étapes.

Tout d’abord le cerveau va percevoir de l’information, il va commencer à l’encoder puis à traiter cette donnée. Si je vous dis que je m’appelle Olicard, votre esprit va encoder les sonorités, retenir mon visage et découper l’ensemble en plein de petits morceaux pour les associer à des données déjà présentes dans la mémoire.

LA MÉMOIRE ET L’ATTENTION

Ensuite, le cerveau va stocker cette information dans le bon tiroir, en l’occurrence celui de la mémoire sémantique. La dernière étape est celle de la récupération, notre capacité à ouvrir le bon tiroir pour ressortir l’information dont nous avions besoin. « Comment il s’appelle, lui, déjà ? Attends ? Olivier ? Non ce n’est pas ça ! Son nom me fait penser au pastis et au truc des coordinations… Mais-ou-et-donc-or-ni-car. Voilà, c’est ça ! c’est Ornicar, son nom ! » Bon, bah là, c’est un peu raté, il manque une répétition de l’information pour rectifier et consolider la bonne information dans la mémoire. Ce qu’on appelle communément une « révision ».

LA MÉMOIRE ET L’ATTENTION

Moins il y aura d’attention et plus l’encodage des données sera bâclé ou annulé. Au risque de me répéter, il n’y a pas de mémorisation de qualité sans une attention forte. En conséquence, l’attention ne peut pas être divisée sur plusieurs centres d’intérêt quand vous souhaitez retenir quelque chose. Écouter une personne parler tout en consultant vos e-mails ne donnera aucun résultat pour vous souvenir correctement de ce qu’a dit la personne ou des détails contenus dans l’e-mail en question.

LA MÉMOIRE ET L’ATTENTION

« Peut-on décider consciemment ce sur quoi porter notre attention ? » Merci de l’avoir posée, c’est une excellente question. La réponse est oui, mais… Parce qu’il y a toujours un « mais » ! Vous pouvez consciemment vous focaliser sur une chose précise dans l’espoir de la mémoriser, mais moins cette chose en question vous intéresse et plus vous êtes susceptible d’être troublé par des stimulations extérieures. Vous ne devez pas être stressé ou fatigué pour tenir la longueur, et dans l’idéal, il faudrait quand même que vous trouviez une raison stimulante de vous intéresser au sujet

ATTENTION À L’ENNUI

En 2000, une étude a démontré que notre attention pleine, à 100 %, était de 12 secondes en moyenne. Fort heureusement, nous n’avons presque jamais besoin d’une attention aussi intense. C’est un simple indicateur de notre compétence maximale. En 2015, une nouvelle étude réalisée par Microsoft, impliquant 2 000 participants, a conclu que notre durée d’attention maximale était descendue à 8 secondes. Quatre secondes de moins, ça ne semble rien, mais traduite en pourcentage, c’est une chute vertigineuse de 33 % ! La raison de cette dégradation s’appelle la « gratification instantanée ». Le monde qui nous entoure, physiquement et virtuellement, a habitué notre cerveau à recevoir des gratifications cérébrales avec une fréquence non naturelle. Ces gratifications proviennent de l’activation de nos émotions (« Oh ! là, là, il est trop mignon ce petit chat dans mon feed Instagram, je vais l’envoyer à Michel ! »), et nous avons fini par en devenir dépendants, parce que c’est agréable, et que ces gratifications sont censées être rares !

ATTENTION À L’ENNUI

Pourquoi sommes-nous attirés par les aliments gras ou par le sucre ? Attirés au point de devoir faire des « efforts d’abstinence » et d’entamer des régimes ou des changements d’habitudes alimentaires. Parce qu’initialement ces ressources étaient rares. De la préhistoire à quelques générations en arrière, il n’était pas évident de se procurer quotidiennement autant de glucides et de lipides dans une journée.

ATTENTION À L’ENNUI

Les menus des siècles derniers variaient assez peu d’un jour à l’autre. Ce principe de rareté et de plaisir pouvant provoquer l’addiction (quand ce qui était rare devient abondant) fonctionne de la même façon avec les émotions et la gratification mentale. Nous sommes en surpoids d’informations qui génèrent de la joie, de la surprise, de la colère, de la peur ou toute autre émotion forte provoquée en quelques secondes. La moindre vidéo peut déclencher une dose de plaisir, et notre cerveau recherche activement ces sources de stimulations. À l’inverse, nous supportons très mal leur absence : c’est ce que l’on appelle « l’ennui ».

LA CONCENTRATION EST-ELLE DIFFÉRENTE DE L’ATTENTION ?

L’attention est généralement un état de vigilance qui ne demande pas d’effort particulier à votre esprit. La concentration est l’action de focaliser volontairement son attention sur quelque chose (une tâche en quelque sorte) de précis. Cette dernière a un prix : celui de l’effort.

LA CONCENTRATION EST-ELLE DIFFÉRENTE DE L’ATTENTION ?

Vous pouvez imaginer que l’attention est comme une lumière générale qui peut éclairer toute la scène du théâtre dans sa globalité ou au contraire comme une lumière de poursuite qui va n’éclairer qu’un seul comédien, sans déborder sur le reste du décor. Lorsque vous focalisez, vous vous concentrez précisément sur ce que l’on appelle « l’attention sélective ».

LA CONCENTRATION EST-ELLE DIFFÉRENTE DE L’ATTENTION ?

Il est difficile de maintenir dans le temps son attention sur une même action, une même tâche ou une même pensée. L’attention soutenue, c’est le fait de contraindre son attention sélective à ne pas se déplacer.

ATTENTION AU TEMPS QUI PASSE

Le besoin de passer d’un sujet à l’autre, d’être nourri en permanence d’informations, provoque une impatience qui se traduit toujours par une mauvaise perception du temps.

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

La conscience active, celle où nous sommes capables de nous entendre penser, existe dans l’attention, et disparaît dans l’inattention (ou plus exactement dans le manque d’attention).

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

La capacité dont le livre fait l’objet est un rouage qui entraîne celui de la conscience de l’instant et celui de la lucidité sur ce que l’on vit. Sans l’attention, nous ne serions que des machines à réagir musculairement et intellectuellement.

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

puisque la conscience peut être définie comme étant la perception de sa propre existence, alors l’attention peut être définie comme la partie de notre expérience, de notre existence, sur laquelle on a choisi de se concentrer. En conclusion et par extension, la concentration est l’énergie que l’on a délibérément choisi de mettre sur cette partie de notre expérience.

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

L’attention aide notre esprit à avoir conscience d’une chose précise

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

il faut soigner son attention pour avoir conscience de son existence. C’est un cercle vicieux. Le serpent se mord la queue et seule l’expérimentation peut nous permettre (« nous », les humains) de comprendre sa vraie valeur.

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

Manipuler la direction de votre attention en utilisant la connaissance de vos perceptions et de vos filtres, c’est exactement ce que tente de faire le marketing. Les marketeurs ont pour mission de créer une stimulation visuelle ou auditive assez forte pour casser vos filtres, pour se saisir de votre attention et essayer de vous faire percevoir un message. Le but ? La vente d’une marque et de ses produits

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

Comme ils n’ont que peu de temps pour cela, ils vont souvent inclure le message directement dans la forme du stimulus. Par exemple en utilisant une mascotte publicitaire véhiculant les valeurs de la marque : un tigre pour vendre des céréales enverra à votre cerveau un message sur l’apport en énergie des céréales, et à quel point en consommer rend fort !

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

Si je veux que vous me perceviez pleinement, je dois diriger la majorité de votre attention sur moi. À l’inverse, tant que vous ne portez pas d’attention sur un point précis, alors ce point n’existe pas dans votre perception.

Note

Sans attention pas de perception

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

Une légende urbaine explique quand même que le détournement d’attention serait le grand secret des illusionnistes. Ce qui est étonnant pour un secret puisque tout le monde semble être au courant.

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

j’ai l’impression que détourner l’attention d’une personne veut dire pointer mon doigt dans la direction qui lui est opposée en lui criant « Attention ! Un éléphant derrière toi ! » Et je crois ne pas trop m’avancer en affirmant qu’il est rare qu’un tour de magie utilise ce stratagème.

PERCEPTION, CONSCIENCE ET ATTENTION

Un manipulateur manipule, c’est logique. C’est également ce que font les magiciens avec l’attention de leurs spectateurs, ils la manipulent, en douceur, pour la déplacer naturellement à l’endroit où ils le souhaitent… L’endroit qui les arrange et qui va leur permettre de créer l’illusion d’une situation impossible.

ATTENTION À CE À QUOI VOUS FAITES ATTENTION

Je sais que si je vous demande de ne pas penser à un éléphant rose, vous penserez a minima à un éléphant (et il sera probablement rose). Je vous l’ai déjà dit, le cerveau n’aime pas le vide. C’est comme si j’écrivais une phrase en grands caractères devant vous en vous demandant de la regarder, mais sans la lire. À partir du moment où vous savez lire, votre esprit ne peut pas s’empêcher de traduire les signes en lettres, puis en mots, puis en phrases. NE LISEZ PAS CETTE PHRASE (TROP TARD).

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