Certaines Convictions sont en fait des Mensonges rassurants.

De par l’aversion à la douleur, tu essaies d’éviter d’intégrer toute vérité relative qui serait douloureuse à entendre. Donc tu ne recherches pas la vérité, mais plutôt des croyances réconfortantes, quittes à ce qu’elles soient des Mensonges confortables, il ne faut pas s’étonner de voir apparaître des Dissonances cognitives.

Le truc, c’est que si tu as passé beaucoup de temps et Énergie à apprendre des bêtises, le Piège des coûts irrécupérables fera que tu voudras te voiler la face et continuer à croire que tu n’as pas appris tout cela en vain. Donc tu resteras dans l’illusion.

“An illusion can never be destroyed directly, and only by indirect means can it be radically removed… A direct attack only strengthens a person in his illusions, and at the same time embitters him. — Soren Kierkegaard

Les gens ne veulent pas qu’on détruise leurs illusions

Discours sur pourquoi nous gardons nos mensonges rassurants

On est en train de baigner constamment dans ce bruit de fond qui empêche toute construction intérieure. La construction intérieure nécessite du temps, de la lenteur, du silence.

On n’est pas seulement noyé d’information parce que notre esprit est stimulé en permanence. Les ressources émotionnelles se sont réduites et par conséquent notre conscience s’est morcelée et notre réflexion s’est épuisée.

La nouvelle forme de pollution, c’est notre esprit saturé de micro-sensation, des micros à longueur de journée. On passe d’un sujet à l’autre, d’une sensation forte à la suivante, et on est de moins en moins capable de faire preuve de discernement.

On s’est habitué à réagir fort à tout ce qui bouge. Ces réactions permanentes engendrent un épuisement émotionnel. Notre système nerveux est constamment sollicité, il est constamment sur le qui-vive.

Si on est épuisé, on n’a plus la bande passante nécessaire pour prendre du recul et construire un raisonnement logique et une pensée claire. Il est plus facile d’adopter les idées fausses et simplistes parce qu’elles ne requièrent aucun effort, surtout lorsqu’elles paraissent intuitives et logiques.

Bah oui, pourquoi se coltiner la complexité ? Quand on peut répéter une formule toute faite. Pourquoi chercher la vérité quand une pseudo-idée emballée dans du confort émotionnel suffit à elle seule à tenir la conversation, récolter des likes, éviter les conflits et surtout éviter de bousculer son propre ego.

Les idées fausses, comme le souligne le sociologue Raymond Boudon, répondent à un besoin de cohérence immédiate. Les idées fausses triomphent parce qu’elles sont plus faciles à digérer, et surtout à l’ère de l’intoxication médiatique et informationnelle.

Donc, on va avoir de plus en plus tendance à adopter ces idées fausses. Le relativisme creux est pratique tant qu’il nous évite de mettre notre ego au défi. Il passe très bien. Mais par contre, on ne l’applique pas aux choses sérieuses.

Par exemple, si vous devez vous opérer et que vous doutez du chirurgien, vous ne dites pas : « Ah, chacun sa vérité » ou bien « personne n’est parfait ». Non, vous cherchez un autre médecin parce que vous voulez un diagnostic sûr, précis et vérifiable.

Et encore, parce que même dans ces domaines où la rigueur devrait être une évidence, le flou peut encore s’infiltrer. Personnellement, et je ne suis pas en train de parler d’une généralité, mais ce sont des cas que j’ai vécus : j’ai déjà eu des médecins qui m’ont dit que ce que je ressentais était juste ma perception ou bien que je me faisais des histoires et que ce n’était pas vrai.

Je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont déjà entendu ce genre de phrase, parce que cette paresse intellectuelle et ces phrases qu’on balance à tout va, c’est devenu un réflexe culturel.

Dans ce cas, c’est beaucoup plus facile de dire à un patient dont le pronostic vital n’est pas en jeu que ses symptômes sont juste dans sa tête plutôt que de chercher encore à comprendre, de creuser, d’explorer ce qui ne colle pas avec les statistiques ou bien le paradigme dominant des chiffres et des formulaires administratifs.

Chercher, creuser, réfléchir, ça demande du temps, ça demande de l’effort, ça demande de l’implication, ça demande du courage, ça coûte de l’argent aussi.

Pourtant quand les choses prennent une tournure sérieuse, on ne peut plus relativiser,  on ne peut plus se permettre de sortir ces phrases toutes faites sous prétexte que personne n’est  parfait, que chacun a sa vérité. Là, bizarrement, plus personne ne relativise quand il y a le feu.

Plus personne ne dit que l’incendie c’est une construction mentale ou sociale. Ou bien que c’est le fruit de ta perception ou encore c’est ta vérité, j’ai la mienne, tout est relatif.

Non,  là on va appeler les pompiers pour éteindre le feu et on va tous s’échapper pour sauver notre vie.

Source: https://www.youtube.com/watch?v=nAh91Jw3Hag

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Provient de : Conviction Cognitive Closure

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