10 Exercices de Carlos Castaneda

La Marche – la Parole – le Regard – le Rêve – Briser les routines – les Visions – l’Objet-pouvoir – le Bandeau – les Étirements – les Sensations – Rouler les yeux

  1. Adopter la forme appropriée de la marche.

En marchant ne rien porter dans les mains. Tenir les doigt légèrement courbés. Le regard est dirigé vers l’espace entre les pointes des pieds et l’horizon, mais pas plus haut. Le regard ne fixe rien, le champs visuel est à 180°.

Bénéfice: la zone du regard est remplie des diverses objets, personnes, environnement. Le conscient se trouve immergé par le flot des images. L’inondation du tonal (conscient, cerveau gauche, pensée raisonnée…) permet au nagual (inconscient, intuition, cerveau droit) de surgir.

Objectif: stopper le monde. Cet exercice est la seule façon de stopper le dialogue intérieur.

2. Parler aux plantes

Parler aux plantes à haute voix, lors de la cueillette ou simple observation.

Bénéfice: perdre sa propre importance.

Objectif: voir.

3. Regarder par des rapides coups d’œil

Croiser les yeux en les forçant de voir de façon séparée l’image. La divergence permet une double perception du monde et donne la possibilité d’apprécier les changements dans l’environnement imperceptibles par la vision normale.

Pour acquérir cette technique aux début – essayer de jeter des rapides coups d’œil dans les extrémité gauches et droites de la vision, regarder dans les coins. Puis commencer à séparer les images perçues par chaque oeil.

Bénéfice: cette technique permet de saisir les « vues » inhabituelles et de trouver « les bons » et « les mauvais » endroits.

Objectif: sentir avec les yeux, devenir chasseur.

4. « Empoigner » les rêves

Élaborer les rêves signifie avoir un contrôle précis et pragmatique sur la situation générale du rêve. Élaborer les rêves est un exercice qui peut prendre plusieurs années. Le guerrier ne les appelle plus « les rêves » mais « le réel ». Rêver est réel pour le guerrier car il peut y agir de manière délibérée.

Etape 1: Regarder les mains

Commencer par regarder les mains dans le rêve: pendant le rêve essayer de les monter au niveau du visage et fixer le regard sur elles le plus longtemps possible. Lorsque les mains qu’on regarde changent la forme il faut déplacer le regard sur quelque chose d’autre, puis revenir aux mains.Continuer jusqu’à ce que la perception des mains ne se stabilise pendant longtemps.

Pour apprendre à élaborer les rêves il ne suffit pas de regarder les choses mais maintenir leur vision.

Etape 2: Observer l’environnement dans le rêve.

Commencer par fixer les mains, puis jeter les rapides coups d’œil aux autres éléments (ainsi les images ne se déplaceront pas). Dès que les images commencent à bouger, revenir aux mains. Au début se limiter aux 4 éléments à fixer. Continuer jusqu’à pouvoir fixer les éléments indéfinement.

Etape 3: Apprendre à voyager

D’abord, choisir l’endroit où on veux aller. Cela doit être un lieu bien connu (le travail, le parc, la maison d’un ami). Puis avoir la volonté d’y aller.

Accomplir 2 choses:

a) avoir la volonté d’aller dans ce lieu

b) apprendre à contrôler le moment exact du voyage

Bénéfice : permet de maintenir le point d’assemblage dans sa nouvelle position (voir « Feu du dedans »)

Objectif: se rendre accessible au pouvoir

5. Briser les routines de la vie

Faire des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire (changer l’itinéraire habituel, les « rituels » ou leur ordre, regarder les espaces entre les feuilles au lieu de feuilles, regarder les ombres aux lieux de regarder les personnes ou les objets).

Bénéfice: apprendre les nouvelles façons de percevoir le monde

Objectif: entrevoir les possibilités inconcevables d’actions

6. « Branche-animal »: maintenir les visions inhabituelles

Castaneda parle d’une expérience personnelle, lors de laquelle il était persuadé de voir un animal allongé par terre. Quelques minutes plus tard il s’est rendu compte qu’il s’agissait d’une illusion visuelle: il a pris une branche d’arbre pour un corps d’un animal.

Don Juan lui conseille de maintenir ce genre de vision (illusions): « cette branche était un animal réel et elle vivait à l’instant où le pouvoir l’a touché »

Bénéfice: technique qui peut aider à maintenir les visions dans les rêves

Objectif: stopper le monde .

7. Porter un bandeau lors du sommeil

Le bandeau est « un objet-pouvoir ».

Il n’est pas pris au hasard: soit il est vu dans un rêve, soit à travers d’une vision particulière. La vision du bandeau peut se produire en état d’éveil ou résulter d’un évenement. De préférence le bandeau doit être fabriqué soit même.

Le bandeau doit serrer légèrement le dessus du crâne. Il peut ressembler à un bonnet. Cependant il ne doit pas être comme un chapeau ou un capuchon. Dormir avec le chapeau ou le capuchon cause des rêves intenses, mais ne permet pas de rêver dans le sens donné par Castaneda.

Bénéfice: améliore la capacité d’élaborer les rêves.

Objectif: empoigner les rêves.

8. S’étirer

Plusieurs fois par semaine étirer le corps. Mais uniquement après un long repos ou un long travail.

Objectif: emmagasiner le pouvoir.

9. Sentir les lignes qui « sortent des mains »

Effectuer les cercles d’avant en arrière avec un bras plié, doigt courbés, jusqu’à ce qu’on sente un objet lourd qui empêche le mouvement. On commence sentir « une ligne » qui sort de la main, qu’on peut placer où on veut. Toutefois la sensation des lignes des mains ne dure pas suffisamment pour s’en servir. Les lignes les plus durables viennent du milieu du corps. Ces lignes peuvent être produites mentalement, avec les yeux.

Bénéfice: cet exercice permet d’expulser quelque chose de gênant de son corps (une maladie ou une impression désagréable).

Objectif: sentir le monde à travers « les lignes »lorsqu’on « ne-fait-pas. »

  1. Rouler les yeux

Lorsqu’on est menacé par l’impatience, le désespoir, la colère ou la tristesse – rouler les yeux. Ce mouvement provoque momentanément un déplacement du point d’assemblage.

Bénéfice: procure le soulagement.

Objectif: être dans une condition intérieure impeccable, c’est à dire être libéré des suppositions et des peurs rationnelles.

11. La récapitulation.

« Ce que vous faites, c’est trouver un endroit de calme et de solitude, un endroit clos de préférence – les sorciers avaient l’habitude d’utiliser des boîtes de récapitulation où ils se cloîtraient, ou des grottes – un endroit qui entoure le corps d’énergie afin que s’exerce une certaine pression sur l’être lumineux. Avant de vous asseoir, vous faites une liste de toutes les personnes que vous avez rencontrées dans votre vie – votre famille, vos associés, etc. Cela demande une certaine action, une certaine remémoration qui en soit relâche le point d’assemblage. Et vous travaillez à reculons.En fait, vous faites deux listes. Vous commencez avec vos expériences sexuelles, car les sorciers disent que c’est l’énergie fondamentale qui est perdue à l’extérieur, et si vous la récupérez alors cela vous donne la poussée nécessaire pour faire les autres personnes. Donc, vous avez vos deux listes, vous êtes assis dans votre boîte de récapitulation, puis vous commencez à respirer. Ce troisième élément, la respiration, est très important, parce que la respiration est ce qui démêle l’énergie. Notre interaction avec les autres se fait avec nos corps d’énergie et la respiration déplace les fibres lumineuses.Vous commencez en plaçant votre tête sur votre épaule droite, une fois que vous avez parfaitement visualisé la scène dans votre esprit, avec les lieux et les personnes. Donc, vous placez votre tête sur votre épaule droite et vous inspirez en tournant votre tête vers votre épaule gauche. Puis, vous expirez en ramenant votre tête vers votre épaule droite et ensuite vous ramenez votre tête au centre. C’est comme un balayage de la scène. Vous balayez toute la scène, la personne, l’endroit, tout ce qui s’y trouve, et vous tirez à vous tout ce que vous avez laissé là en inspirant, et expirez toute l’énergie que l’autre personne a laissé en vous.Ainsi, vous vous détachez de cette rencontre particulière et vous faites la même chose avec tous les autres souvenirs. Après avoir fait votre vie entière, vous êtes relativement détaché de votre passé remémoré. Cela ne signifie pas faire une quelconque auto-analyse, mais plutôt de voir votre façon d’agir et de vous comporter, et que ce qui est attendu de vous est une forme de schéma comportemental. Avec la respiration, vous cassez ce schéma.Ainsi, ce que vous cherchez à faire, fondamentalement, c’est être sans forme, sans schéma comportemental, et c’est la façon dont agit un sorcier. Il est absolument fluide. Ce qui nous ramène à traquer. Un traqueur est quelqu’un qui passe inaperçu. Il n’a pas de schéma, rien à affirmer, aucun point de vue à défendre, pas de demande, pas de désir ; tout cela est éliminé au travers de la récapitulation. »

https://interviewscastaneda.weebly.com/dimensions-magazine.html

Source: https://sagessedeslezards.wordpress.com/2016/12/25/exercices-pratiques-de-carlos-castaneda/

Provient de : Chaman